Lancement d'un « guichet unique » obligatoire qui doit simplifier la vie administrative des entreprises

Le gouvernement a présenté mercredi le guichet unique des formalités des entreprises, un site internet regroupant l'ensemble des démarches administratives des entreprises et qui sera obligatoire à compter de 2023. En plus de remplacer les 56 formulaires qui existent aujourd'hui, le dispositif remplit également un objectif de dématérialisation des procédures. Les auto-entrepreneurs ou greffiers sont loin d'être convaincus
Pour rassurer les auto-entrepreneurs, Bercy Le ministère assure qu'il serait possible d'obtenir une aide dans certains établissements publics ou par téléphone.

Le guichet unique, qui « permet à toutes les entreprises de déclarer en ligne l'ensemble de leurs formalités auprès des organismes  avec lesquels elles seront en contact tout au long de leur vie » est enfin en ligne (formalites.entreprises.gouv.fr). Il devait entrer en fonction le 1er janvier 2021 aprés avoir été adopté par les parlementaires en septembre 2018.

Obligatoire pour toutes les démarches d'entreprises à partir du 1er janvier 2023, il « remplacera les six réseaux de centres de formalités des entreprises qui existaient depuis les années 1980 », et qui étaient gérés par différents organismes dont les Chambres de commerce et d'industrie, les greffes et l'Urssaf.

Il existe aujourd'hui pas moins de 56 formulaires

Prévue par la loi Pacte de 2019, « la création de ce site unique vise à faciliter les démarches des entreprises qui étaient complexes jusqu'à présent », poursuit le communiqué, rappelant que 56 formulaires existaient auparavant pour les démarches des entreprises. « Désormais, un seul formulaire dynamique en ligne sert à effectuer toutes les déclarations », assure Bercy. Le dispositif remplit également un objectif de dématérialisation des procédures, alors que « 70% des formalités étaient encore réalisées par voie papier », assure le ministère.

Par ailleurs, selon l'étude d'impact du texte de loi, publiée en 2018, a dématérialisation devrait permettre aux entreprises de réaliser une économie annuelle de 3 millions d'euros. Bruno Le Maire, déjà ministre de l'Economie, expliquait alors : « Actuellement, la personne qui veut créer son entreprise doit réaliser plusieurs démarches, y compris en se rendant physiquement dans divers lieux éloignés les uns des autres. Il peut réaliser certaines démarches en ligne mais, même dans ce cas, il doit s'adresser aux systèmes d'information des différents organismes, car il n'existe pas de guichet unique ».

« La fracture numérique n'épargne pas les entreprises », Bercy rassure

Ce guichet unique suscite toutefois l'inquiétude de plusieurs organisations. Le président du Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce, Thomas Denfer, a ainsi rappelé en octobre que la « fracture numérique n'épargne pas les entreprises » et que la dématérialisation risque d'entraîner de « l'incompréhension, de l'éloignement et de l'exclusion ». Les auto-entrepreneurs, pour qui les démarches étaient auparavant relativement « basiques », devront désormais passer par 39 écrans, comme les autres entreprises, au lieu de six écrans auparavant, selon François Hurel, le président de l'Union des auto-entrepreneurs (UAE), qui dénonce un « parcours d'inscription nébuleux et contre-intuitif, nécessitant au minimum près de deux heures de temps pour être finalisé ». Avec le risque « que les gens déclarent n'importe quoi voire ne se déclarent plus du tout ».

Pour Bercy, « le contenu des formalités ne change pas, on ne rajoute pas de complexité ». Le ministère assure qu'il serait possible d'obtenir une aide dans certains établissements publics ou par téléphone. « L'intérêt d'avoir un dispositif unique, c'est qu'on peut le faire évoluer facilement en fonction des retours utilisateurs », a-t-il ajouté, précisant que le système pourra être « perfectionné ».

(Avec AFP)

Zoom - En France, le nombre de créations d'entreprises patine

Sur les 12 derniers mois, entre octobre 2021 et septembre 2022, le nombre de créations se replie de 0,5% en glissement annuel. Le nombre de nouvelles entreprises classiques diminue beaucoup plus fortement (-10,7%) sur la période que celui des nouveaux auto-entrepreneurs (-0,8%), mais les créations de sociétés croissent nettement (+5,8%). Au total sur les neuf premiers mois de l'année, 789.348 entreprises ont été créées en France. Au regard de ce chiffre, il est peu probable que les créations franchissent en fin d'année la barre du million qui avait été frôlée en 2021, année record en la matière. Le nombre de créations d'entreprises a en effet atteint 995 900 créations en 2021, soit 17 % de plus qu'en 2020, année du précédent record malgré un fort recul des créations pendant le premier confinement.



Commentaires 3
à écrit le 17/11/2022 à 22:14
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Je ne sais plus qui avait dit :" Il faudra un énarque dans chaque entreprise française même les plus petite"! Je rajouterais en 2022 : Un fiscaliste, un cabinet d'expert comptable et un avocat spécialiste dans les droit administratifs, le droit du ...

à écrit le 17/11/2022 à 16:03
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Le système fonctionnait très bien lorsque le CFE était la CCI, la chambre des métiers, ou la chambre d'agriculture et très mal lorsque le CFE était l'URSSAF. Cela fonctionnait aussi parfaitement lorsque l'on passait directement par le greffe avec ...

à écrit le 17/11/2022 à 9:13
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encore une usine a gaz qui va exploser, avec bien evidemment des agents qui ne seront pas joignables, donc des lettres avec ar ultra tolerantes qui vont fuser, avec menaces d'amendes et de penal........la derniere fois que la france a simplifie qqch,...

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