Dans son nouveau «Schéma national du maintien de l'ordre», destiné à l'usage des policiers et gendarmes et rendu public le 17 septembre, le ministère de l'Intérieur reconnaît la nécessité d'une «meilleure prise en compte de la présence des journalistes au sein des opérations de maintien de l'ordre, fondée notamment sur une meilleure connaissance mutuelle». Une avancée ? Malheureusement, au-delà de l'intention affichée, et dans un contexte déjà très dégradé pour les journalistes lors de leur couverture des manifestations, ce texte porte atteinte à la liberté d'informer.
Il évoque ainsi la création d'un canal d'échange entre les forces de l'ordre et les journalistes «titulaires d'une carte de presse, et accrédités auprès des autorités». Pourtant, l'exercice de la profession de journaliste, définie dans le code du travail, ne nécessite pas la possession d'une carte de presse. Ce qui vaut tant pour la couverture des manifestations dans l'espace public que pour l'«identification» demandée afin de pouvoir porter des équipements de protection.
Ce document affirme aussi qu'«il importe [...] de rappeler que le délit constitué par le fait de se maintenir dans un attroupement après sommation ne comporte aucune exception, y compris au profit des journalistes ou de membres d'associations». Ce «rappel» est en réalité un feu vert accordé par le ministre de l'Intérieur aux forces de l'ordre pour empêcher les journalistes de rendre compte pleinement des manifestations, y compris de leurs dispersions ou de leurs dérapages. Il est d'autant plus inacceptable qu'il fait suite à de nombreux abus policiers constatés envers les journalistes lors des récents mouvements sociaux et dénoncés, entre autres, par le Conseil de l'Europe.
Nous appelons le ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin, à corriger ce «nouveau cadre d'exercice du maintien de l'ordre» pour le mettre en conformité avec les principes français et européens de la liberté d'informer.
Les sociétés des journalistes, sociétés des rédacteurs, sociétés des personnels de : l'AFP, Arrêt sur images, BFMTV, Courrier international, Europe 1, L'Express, Le Figaro, France 2, France 3 National, Fance Info, Franceinfo.fr, Franceinfo TV, France Inter, L'Humanité, Le JDD, Libération, M6, Médiapart, Le Monde, L'Obs, Paris Match, Premières Lignes, Public Sénat, RFI, RTL, Sud Ouest, Télérama, La Tribune, TV5Monde, La Vie.
Le nouveau schéma du maintien de l'ordre porte atteinte à la liberté d'informer
Citoyen du Monde
à écrit le 23/09/2020 à 9:35
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Bien sûr que nous allons tous choisir la liberté face à l’oppression .
Est ce que la liberté d’expression a une limite ?
Faut il tenir une communication collective commune en public et accessible à tous ?
Communiquer mais comment ?
En tant ...
Bien sûr que nous allons tous choisir la liberté face à l’oppression .
Est ce que la liberté d’expression a une limite ?
Faut il tenir une communication collective commune en public et accessible à tous ?
Communiquer mais comment ?
En tant que journaliste , peux t on nous laisser dépasser par nos propres vécus pour transmettre l’information ?
Dans le cadre public faut il être neutre ou se lâcher ?( et écrire ce qui nous passe par la tête et après crier vive la liberté d’expression ?)
Internaute
à écrit le 22/09/2020 à 20:32
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En lisant cet article , j’ai eu un flash...
Celui de la bombe qui a détruit l’hôtel des journalistes, pour les bloquer de faire un reportage sur les investigations us au Moyen Orient et la guerre civile qui a ravagé ces pays.
Le métier de journal...
En lisant cet article , j’ai eu un flash...
Celui de la bombe qui a détruit l’hôtel des journalistes, pour les bloquer de faire un reportage sur les investigations us au Moyen Orient et la guerre civile qui a ravagé ces pays.
Le métier de journaliste est un métier dangereux , quand le statut n’est pas respecté et défini dans un cadre de la liberté d’informer librement sans pression .( difficile dilemme)
L’autorité contrôle mais la presse informe ; les objectifs sont différents .
lachose
à écrit le 22/09/2020 à 16:53
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"Il évoque ainsi la création d'un canal d'échange entre les forces de l'ordre et les journalistes «titulaires d'une carte de presse, et accrédités auprès des autorités». "
Déjà pratiqué par l"armée depuis des années en particulier dans les confl...
"Il évoque ainsi la création d'un canal d'échange entre les forces de l'ordre et les journalistes «titulaires d'une carte de presse, et accrédités auprès des autorités». "
Déjà pratiqué par l"armée depuis des années en particulier dans les conflits.
gonzague
à écrit le 22/09/2020 à 11:39
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Tout cela dit du fait que nous ne sommes plus en démocratie.
A présent, ce sont les policiers qui font la loi, voir vont devant les ministères, les partis politiques !!!
Bientôt, ils déciderons aussi de ce qu'est que la liberté d'expression.
...
Tout cela dit du fait que nous ne sommes plus en démocratie.
A présent, ce sont les policiers qui font la loi, voir vont devant les ministères, les partis politiques !!!
Bientôt, ils déciderons aussi de ce qu'est que la liberté d'expression.
La dérive n'est pas tant une dérive, que l'appropriation du pouvoir d'un seul homme (président), qui semble lui ne plus considérer que la démocratie et les corps constitués puissent avoir un droit de regard sur les actes politiques (car pour la police) ce n'est plus sont rôle, la déontologie qu'ils prétendent dans un code, n'est qu'une fumisterie dans le faits.
La police est a présent une milice, et pour que l'on ne puisse savoir quelles sont les exactions, cela va pousser pour qu'ils ne puissent plus être identifiables.
Il est évident lorsque l'on sait en plus que le parquet n'est pas indépendant, que l'europe force pour cela, mais le déni du pouvoir est tellement visible qu'il est difficile de juste penser que la police agit seul dans cette situation.
A force de me faire contrôler pour l'origine supposé que je porte, cela me permet aussi de sentir un racisme qui ne se cache plus, des pratiques qui relève de la mafia par le silence sur les actes répréhensibles, dont a la fin c'est celui qui est victime qui en fait devient le suspect.
L'IGPN, qui est un organisme de la police qui juge des policiers, comme si un avocat serait jugé par un avocat, un boucher par un boucher etc etc....
Et vous médias, qui passez votre temps a faire des reportages dans pleins de pays ou vous savez qualifier le régime en fonction des pratiques, ici c'est silence radio, sauf pour abonder dans le sens du pouvoir en place.
Alors a présent qu'ils (les policiers darmanin et macron) s'en prennent aux journalistes, n'est t'il justement pas l'élément qui permettrait donc de changer le vocabulaire et d'appliquer celui qui vous appliquez sur les autres pays?!!!
Ce qui est impressionnant, c'est l'impunité dont la police jouit qui permet tout, dont les émissions tout les soirs sur 4 a 5 chaines de tv quotidiennement est ainsi un climat qui s'installe idéologique, politique et sociétal !
Alors journalistes de France, avant d'être amené a parler des autres comme des états mafieux ou anti démocratique, vous avez de la matière ici, et l'évitement ne fera que renforcer les fakes news dont vous parlez tant !
Ce qui est certain du point de vue du droit, c'est que nous ne sommes plus en démocratie, car le rôle de la police actuelle ne se voit pas dans une démocratie.
Le régime actuel, en supprimant les corps intermédiaires permet d'en comprendre tout le sens actuel !
Valbel89
à écrit le 22/09/2020 à 10:02
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S'il y a des problèmes, c'est que le travail n'est pas fait correctement.
Si le travail est mal fait, c'est que les pressions sur les parties prenantes sont trop fortes.
L'accélération du temps médiatique et du temps sécuritaire ne sont pas favorab...
S'il y a des problèmes, c'est que le travail n'est pas fait correctement.
Si le travail est mal fait, c'est que les pressions sur les parties prenantes sont trop fortes.
L'accélération du temps médiatique et du temps sécuritaire ne sont pas favorables à la sérénité...et ça ne va pas s'arranger.
Non mais
à écrit le 22/09/2020 à 9:51
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"Une atteinte a la liberté d'informer"? Vous voulez dire sans doute a une atteinte a la liberté de fabriquer des polémiques auto-génératrices a n'en plus finir? Le public prend avec "des pincettes" ce que l'on leur raconte et ne garde que ce qui l’in...
"Une atteinte a la liberté d'informer"? Vous voulez dire sans doute a une atteinte a la liberté de fabriquer des polémiques auto-génératrices a n'en plus finir? Le public prend avec "des pincettes" ce que l'on leur raconte et ne garde que ce qui l’intéresse!
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