Conviée par Elisabeth Borne, la CGT se rendra à Matignon les 16 et 17 mai

Par latribune.fr  |   |  876  mots
Elisabeth Borne a convié les partenaires sociaux les 16 et 17 mai pour des « entretiens bilatéraux » auxquels se rendra la N°1 de la CGT, Sophie Binet. (Crédits : Reuters)
La Première ministre entend renouer le dialogue social avec les cinq syndicats représentatifs - CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC. Et si ces rendez-vous n'ont aucun « ordre du jour précis », nul doute que la réforme des retraites sera au menu des discussions aux côtés des nombreuses réformes que le gouvernement entend passer sur le partage de la valeur en entreprise ou encore l'emploi des seniors.

[Article publié le samedi 6 mai à 10H00 et mis à jour à 17h50]

Renouer le dialogue : tel est l'objectif de la Première ministre qui semble avoir été entendue par les syndicats. Alors qu'Elisabeth Borne a convié les cinq organisations représentatives - CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC - pour des « entretiens bilatéraux » les 16 et 17 mai, la CGT a annoncé, ce samedi, que sa secrétaire générale, Sophie Binet, se rendrait bien à Matignon.

« Sophie Binet ira chez Elisabeth Borne », a dit à l'AFP une porte-parle de la CGT. La secrétaire générale s'était, initialement, montrée réservée sur cette question, indiquant que le syndicat « décidera[it] des modalités de sa participation après son comité confédéral national ». Elle avait par ailleurs assuré qu'il « s'intégrera[it] pleinement au travail de définition de propositions communes » avec les autres organisations.

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La CFDT devrait, elle aussi, assister à ces rendez-vous, Laurent Berger ayant indiqué plus tôt dans la semaine qu'il participerait au « cycle de concertations ». « Par contre, on voudrait savoir si c'est pour négocier, discuter ou "blablater", on aura une exigence de méthode », avait-il prévenu. Des entretiens qui interviennent un mois après une rencontre à Matignon avec l'intersyndicale opposée à la réforme qui avait alors tourné court.

« La bataille n'est pas finie »

Ces invitations sont sans « ordre du jour précis », a fait savoir Matignon. Nul doute néanmoins que la réforme des retraites, promulguée le 15 avril dernier, sera au menu des discussions. D'autant que les syndicats prévoient une nouvelle journée de mobilisation le 6 juin prochain après un premier mai qui a rassemblé 800.000 personnes selon la police et 2,3 millions selon la CGT. « La bataille n'est pas finie », a d'ailleurs affirmé le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, jeudi sur BFMTV/RMC, précisant que « le 8 juin sera un moment très important ». C'est à cette date que les députés doivent examiner une proposition de loi du petit groupe de députés indépendants Liot visant à abroger la réforme des retraites. Laurent Berger a ainsi lancé « un appel (...) à l'ensemble des parlementaires, y compris ceux du groupe majoritaire » qui doivent examiner ce texte.

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Avancer sur les réformes

De son côté, Elisabeth Borne devrait revenir sur sa feuille de route des « cents jours » décrétés par Emmanuel Macron et qu'elle a présentée le 26 avril dernier. L'objectif : relancer l'exécutif après la réforme des retraites grâce à deux projets de loi - un sur le projet « France Travail », un autre devant retranscrire l'accord national interprofessionnel entre syndicats et patronat sur le partage de la valeur en entreprise. Ils doivent être rapidement présentés en Conseil des ministres.

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Autre point qui pourrait être abordé avec les syndicats : l'« agenda social » que la cheffe du gouvernement souhaite bâtir d'ici le 14 juillet avec les représentants des salariés et le patronat pour élaborer « un nouveau pacte de la vie au travail » afin d'amener de nouvelles réformes qui pourraient notamment inclure des mesures prévues dans la réforme des retraites mais censurées par le Conseil constitutionnel. Les Sages ont, en effet, rejeté l'index sur l'emploi des seniors, qui devait être obligatoire dès cette année pour les entreprises de plus de 1.000 salariés, et dont la non-publication devait être passible de sanctions financières, ainsi que le CDI seniors qui devait faciliter l'embauche des demandeurs d'emploi de longue durée de plus de 60 ans.

« C'est très important qu'on change de regard sur les seniors, qu'on facilite les parcours professionnels, les fins de carrière », « des sujets dont je souhaite que les organisations syndicales et patronales puissent se réemparer », avait déjà assuré, fin avril, la Première ministre. « Avec le président de la République on a déjà vu les organisations patronales. On leur a dit que c'étaient des sujets importants sur lesquels on souhaite avoir des négociations », et « dès qu'il y aura un accord, on le transcrira fidèlement dans la loi », avait-elle ajouté.

Réforme de l'assurance chômage

L'exécutif entend, enfin, aborder avec les syndicats la question de la gouvernance de l'Unédic, régime paritaire de l'indemnisation chômage, où l'Etat s'invite de plus en plus. Le gouvernement souhaite, en effet, que patronat et syndicats planchent sur une nouvelle gouvernance pour « mieux définir les rôles respectifs du gouvernement, du parlement et des partenaires sociaux ». Un sujet qui figurait déjà parmi les chantiers du ministère du Travail présentés en septembre 2022.

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A ce sujet, Elisabeth Borne a dénoncé que les partenaires sociaux « ne souhaitent pas se saisir » du sujet, estimant que « ça fait partie des sujets qu'on doit clarifier, parce qu'il y a quelques mois, il y avait une forte demande des organisations syndicales et patronales ».

(Avec AFP)