Réforme des retraites : « La bataille n'est pas finie » assure Laurent Berger

L'intersyndicale appelle à une nouvelle journée de mobilisation, de grèves et de manifestations le 6 juin prochain contre la réforme des retraites. Soit deux jours avant une échéance importante : l'examen d'une proposition de loi visant à abroger le texte tant contesté. Le secrétaire général de la CFDT a lancé, ce jeudi, un appel à « l'ensemble des parlementaires » qui devront examiner ce texte.
Le secrétaire général de la CFDT est par ailleurs revenu sur la décision du Conseil constitutionnel rendu ce mercredi, rejetant rejeté la nouvelle demande de référendum d'initiative partagée. « Ce n'est pas une surprise, on s'y attendait », a-t-il réagi.
Le secrétaire général de la CFDT est par ailleurs revenu sur la décision du Conseil constitutionnel rendu ce mercredi, rejetant rejeté la nouvelle demande de référendum d'initiative partagée. « Ce n'est pas une surprise, on s'y attendait », a-t-il réagi. (Crédits : BENOIT TESSIER)

Malgré la décision du Conseil constitutionnel qui a rejeté mercredi la nouvelle demande de référendum d'initiative partagée (RIP) sur la réforme des retraites déposée par la gauche, le secrétaire général de la CFDT estime, lui, que rien n'est perdu.

« La bataille n'est pas finie » et « le 8 juin sera un moment très important », a affirmé Laurent Berger sur BFMTV/RMC ce jeudi 4 mai.

Les députés doivent examiner le 8 juin une proposition de loi du petit groupe de députés indépendants Liot visant à abroger la loi tout juste promulguée. Laurent Berger a d'ailleurs lancé ce jeudi « un appel (...) à l'ensemble des parlementaires, y compris ceux du groupe majoritaire » qui doivent examiner ce texte.

Lire aussiAprès le 1er mai, les syndicats font monter les enchères

En parallèle, l'intersyndicale a annoncé, quelques jours plus tôt, une nouvelle journée d'action, de grèves et de manifestations le 6 juin. Le 1er mai avait rassemblé 800.000 personnes selon la police et 2,3 millions selon la CGT. « Nous appelons unitairement nos organisations à aller rencontrer les députés partout pour les appeler à voter cette proposition de loi. Dans ce cadre, l'intersyndicale appelle à multiplier les initiatives avec notamment une nouvelle journée d'action commune, de grèves et de manifestions le 6 juin », ont ainsi écrit les syndicats d'après l'AFP.

Une proposition de loi à l'enjeu crucial

Dans un communiqué publié mardi, ils ont estimé que cette proposition de loi « permettra pour la première fois à la représentation nationale de se prononcer par un vote sur la réforme des retraites ». Si elle était votée, « ce serait un coup de tonnerre », avait déclaré à l'AFP la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet. Cela ne serait que le début d'une longue navette entre l'Assemblée et le Sénat, mais cela « poserait immédiatement la question de la suspension de la réforme » qui doit s'appliquer dès septembre.

« C'est pas gagné et c'est pour ça qu'on fait une journée d'action le 6 (juin). Mais c'est une perspective crédible et on va multiplier les initiatives d'interpellation des députés », avait ajouté la nouvelle N°1 de la CGT. Le gouvernement a, d'ailleurs, semblé montrer des signes d'inquiétudes quant à l'examen de cette proposition de loi. « Il y a forcément un risque parce que nous sommes dans une majorité relative », a ainsi reconnu lundi soir le ministre du Travail Olivier Dussopt.

Lire aussiCFDT : ce que le départ de Laurent Berger va changer

Coup dur mais sans surprise

Le secrétaire général de la CFDT est par ailleurs revenu sur la décision des Sages rendue mercredi. Pour rappel, le Conseil constitutionnel a notamment estimé que la demande de référendum « ne porte pas, au sens de l'article 11 de la Constitution, sur une réforme relative à la politique sociale », ce qui est le principal point qu'il devait vérifier.

« Ce n'est pas une surprise, on s'y attendait », a réagi Laurent Berger. « On a un peu le sentiment que ce texte est fait pour que ce dispositif ne soit jamais utilisé ».

Reste que cette décision est un coup dur pour les syndicats. Pour Solidaires, il « ne fait aucun doute que l'objectif ambitieux d'obtenir 4,88 millions de signatures en 9 mois était à portée, au vu du rejet massif que continue de susciter la réforme des retraites », a-t-il réagi par communiqué. Et l'association Attac d'appuyer : « Face à une telle situation, et à un tel mépris, nous continuerons à amplifier la mobilisation ».

Dans l'attente de l'invitation de Matignon

Laurent Berger a également indiqué que son organisation n'avait pas encore reçu d'invitation de Matignon, qui souhaite organiser des concertations pour tenter de renouer le dialogue avec les syndicats. « Par contre, on voudrait savoir si c'est pour négocier, discuter ou "blablater", on aura une exigence de méthode », a-t-il prévenu. Le secrétaire général avait indiqué plus tôt dans la semaine qu'il participerait au « cycle de concertations » annoncé par le gouvernement, sans que le format de ces rencontres ne soit, pour le moment, connu.

Lire aussiRetraites : quelle sortie de conflit pour la CFDT ?

Si la CFDT compte accepter l'invitation, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, s'est, elle, montrée beaucoup plus prudente au sujet de sa participation. Le syndicat « décidera des modalités de sa participation après son comité confédéral national », prévu justement ce jeudi. Elle a par ailleurs indiqué qu'il « s'intégrera pleinement au travail de définition de propositions communes » avec les autres organisations.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 05/05/2023 à 18:30
Signaler
Bien sûr la bataille n’est pas finie mais puisque tout ce qui a été fait jusqu’à présent (grèves, manifestations) n’a servi à rien puisqu’il s’agissait d’une situation particulière où le Président, renonçant à sa cote de popularité, ne pouvait être i...

à écrit le 04/05/2023 à 18:01
Signaler
La bataille continue, mais la guerre est perdue.

à écrit le 04/05/2023 à 12:56
Signaler
Pourquoi ne pas remoduler le taux de liquidation par exemple en le gardant à 50% seulement à partir de 70 ans et en le baissant d'un point pour chaque année en moins 45% à 65 ans)? On pourrait garder l'age légal invarié. Les retraites seront de tou...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.