Prud’hommes : le plafonnement des indemnités jugé contraire au droit international

Le conseil des prud'hommes d'Amiens a estimé que le plafonnement, introduit au début du quinquennat d'Emmanuel Macron, des indemnités prud'homales versées à un salarié licencié "sans cause réelle et sérieuse" était "contraire" au droit international, dans une décision que l'AFP a consultée dimanche.
(Crédits : DC)

Pour la seconde fois, un tribunal a jugé le plafonnement des indemnités prud'homales, instauré par les ordonnances de septembre 2017 sur le Code du travail, comme contraire "à la convention 158 de l'Organisation internationale du travail (OIT) car elles ne fixent pas une indemnité adéquate ou toute autre forme de réparation considérée comme appropriée", peut-on lire dans le jugement rendu le 19 décembre par le conseil des prud'hommes de Troyes. Ce dernier avait déjà rendu une série de décisions allant dans le même sens le 13 décembre dernier.

Le barème des indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif constitue l'une des principales mesures des ordonnances réformant le droit du travail. Il est entré en vigueur fin septembre 2017.

Un dommage "d'ordre psychique et financier"

Dans sa décision, repérée par le site Actuel RH et Le Monde, le conseil des prud'hommes d'Amiens rappelle que la France a ratifié en 1989 cette convention. Celle-ci indique que les juridictions nationales doivent être habilitées à "ordonner le versement d'une indemnité adéquate ou toute autre forme de réparation considérée comme appropriée" en cas de licenciement injustifié.

"Le salarié (licencié) subit irrémédiablement un dommage (...) d'ordre psychique mais également d'ordre financier" car l'indemnité versée par Pôle Emploi ne maintient pas ses revenus au niveau antérieur, estime le conseil, composé de deux conseillers salariés et deux conseillers employeurs.

Dans cette affaire, les prud'hommes avaient été saisis en février 2018 par le salarié d'un commerce d'alimentation générale. Ils ont jugé abusif son licenciement et à ce titre, condamné l'entreprise à lui verser 2.000 euros de dommages et intérêts, soit plus que le demi-mois de salaire que le barème prévu par le code du travail lui aurait accordé.

(avec AFP)

Commentaires 22
à écrit le 08/01/2019 à 19:53
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Et moi qui croyais que pour Mr Macron l'Europe était la loi... Finalement il ne l'ai que pour ce qui nous détruit le plus...

à écrit le 08/01/2019 à 15:51
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indemnités à un montant supérieur à la capacité financière de l'entreprise = SA MORT !

à écrit le 08/01/2019 à 9:18
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Des juges non professionnels, la plupart sans formation juridique, qui vont expliquer le droit international ? Le grand n'importe quoi continu, y a pas à dire :)

le 08/01/2019 à 14:53
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Pouvez-vous prouver que leur argumentation est fausse ?

le 08/01/2019 à 18:20
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Depuis le 1er février, les conseillers prud’hommes nouvellement désignés ont grossi les rangs des publics formés par l’ENM. Grâce aux enseignements dispensés en e-formation et lors des ateliers en présentiel, ils sont amenés à travailler sur les prin...

à écrit le 07/01/2019 à 21:05
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Enfin de la raison et du bon sens, il est temps Que justice se passe

à écrit le 07/01/2019 à 19:59
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L'article sur le plafonnement des indemnités pour des licenciements abusifs a été le premier faux pas de M. Macron pour qui j'ai voté. Dans ce plafonnement il y a eu deux points importants d'abord il a donné aux employeurs peu scrupuleux de licencie...

à écrit le 07/01/2019 à 18:34
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Tout cela me fait penser aux conventions internationales non contraignantes qui en fait le sont puisque des organisme juridiques s'y appuis avec des raisonnements spécieux mais qui font la jurisprudence.

à écrit le 07/01/2019 à 15:46
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Précision importante : le jugement du 19 décembre 2018 a été rendu par une formation dans laquelle siégeaient deux conseillers salariés et deux conseillers employeurs, ce qui signifie que l’un de ces derniers, au moins, adhérait à l’analyse juridique...

à écrit le 07/01/2019 à 14:14
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Cette convention dont le flou artistique rend la situation juridique totalement imprévisible n'a été signé QUE par 36 pays sur 185 membres, dont l'un (le Brésil) l'a dénoncé en 1995, soit sous un gouvernement allié du PT, pas réputé à Droite !! Parm...

à écrit le 07/01/2019 à 13:58
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Le parachute doré du salarié devrait simplement figurer dans le contrat de travail. La loi ne s'applique que par défaut.

à écrit le 07/01/2019 à 12:53
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le droit international ne s'applique pas forcement en france, sauf le droit europeen ( et a priori ce n'est pas le probleme pose ici) faut reprendre ses cours sur les hierarchies des lois

le 07/01/2019 à 13:26
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mais si c'est dans une convention ratifiée par la France, alors elle est applicable.

à écrit le 07/01/2019 à 12:39
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L'indemnité automatique et forfaitaire en cas de licenciement abusif devrait être équivalente au salaire net non perçu par la victime, pendant la durée moyenne du chômage en France, soit 18 mois. Et il devrait y avoir une amende équivalente aux co...

le 07/01/2019 à 13:51
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Ben voyons... on se fait embaucher 2 mois... et on se fait payé 18 mois : et vous pensez que ça va relancer l'emploi ??

le 07/01/2019 à 14:15
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Ben voyons... on se fait embaucher 2 mois... et on se fait payé 18 mois : et vous pensez que ça va relancer l'emploi ??

le 07/01/2019 à 17:52
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Avec ces raisonnements , on va dans le sens de la reduction des victimes d'une embauche. ( en même ça réduira la charge mentale des mêmes victimes ).

le 07/01/2019 à 21:15
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Vous oubliez que pour y avoir droit il faut avoir été licencié ABUSIVEMENT. Donc les employeurs de bonne foi n'ont rien à craindre. Au passage, signalons que la levée successive de tous les freins au licenciement depuis 20 ans, n'a pas fait bai...

le 08/01/2019 à 18:55
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Vous concluez que " les employeurs honnêtes n'ont rien à craindre" ... je vous cite 1 exemple de condamnation aux prud'hommes: KINDY : condamné pour licenciement abusif parce qu'ils n'avaient pas proposé aux salariés, un poste à 200 francs par mois ...

à écrit le 07/01/2019 à 12:10
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Logique, mais bon on a des spéculateurs financiers à la tête du pays à savoir irresponsables et dangereux.

à écrit le 07/01/2019 à 12:04
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Je soutiens cette position des Prud'hommes. L’État ne devrait d'ailleurs pas donner de quelconques consignes de plafond. C'est aux juges de juger.

le 07/01/2019 à 18:36
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Si on vous suit, il serait tout aussi logique de se dire que l'Etat n'a pas à fixer un salaire minimum donc le SMIC est une aberration . Et pourquoi obliger les entreprises à cotiser à la retraite pour leurs salariés ? Chacun peut aussi être libre de...

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