Réforme des retraites : une journée de mobilisation pour rien ?

Les syndicats, toujours unis, ont appelé ce jeudi 16 février à se mobiliser contre la réforme des retraites du gouvernement. Comme prévu, les cortèges étaient moins fournis que lors des précédentes journées d'action. Pour souligner le caractère territorial de l'opposition au projet de recul de l'âge de départ, les chefs de file ont choisi Albi pour défiler. Tous se réservent pour le 7 mars, où un appel à mettre le pays à l'arrêt est lancé.
Fanny Guinochet
Les numéros uns des syndicats ont choisi de défiler en région, ce jeudi 16 février, précisément à Albi, ville de forte mobilisation depuis le début de la contestation de la réforme des retraites : cet après-midi, en tête du cortège unitaire (de g. à dr.), sont présents notamment François Hommeril (CFE CGC), Philippe Martinez (CGT), Diego Melchior (CFDT Ile-de-France), Laurent Berger (CFDT).
Les numéros uns des syndicats ont choisi de défiler en région, ce jeudi 16 février, précisément à Albi, ville de forte mobilisation depuis le début de la contestation de la réforme des retraites : cet après-midi, en tête du cortège unitaire (de g. à dr.), sont présents notamment François Hommeril (CFE CGC), Philippe Martinez (CGT), Diego Melchior (CFDT Ile-de-France), Laurent Berger (CFDT). (Crédits : Reuters)

C'est sous un franc soleil que les leaders des grands syndicats français ont arpenté le pavé, à Albi, ce jeudi. Toujours unis, Laurent Berger (CFDT), Philippe Martinez (CGT) et les chefs de file des autres centrales ont redit leur opposition au projet du gouvernement de reculer l'âge de départ de 62 à 64 ans.

Reste que les cortèges étaient clairsemés, ce jeudi. Les grandes villes ne se sont pas mobilisées, contrairement aux précédentes journées. A Paris, la CGT annonçait 300.000 manifestants, soit presque deux fois moins que lors des précédentes journées d'action en semaine. « On s'y attendait, mais ce n'est pas le nombre qui comptait, mais bien la détermination des manifestants », assure François Hommeril de la CFE-CGC. Les actifs ne peuvent pas toujours poser des jours de grève. Et une partie de la France était en vacances.

Objectif : prochaine manifestation le 7 mars

Surtout à en croire les organisations, peu importe le nombre de personnes mobilisées. L'objectif était surtout, selon les syndicats, de maintenir la pression sur le gouvernement.

Entre les vacances, et la journée de samedi dernier qui a rassemblé près d'un million de personnes, tous tablaient sur un essoufflement de la contestation. Tous ont le regard désormais tourné vers le 7 mars. L'intersyndicale appelle à « mettre le pays à l'arrêt », avec des grèves reconductibles dans les transports, l'énergie, l'éducation, etc.

Soit un changement de braquet. Jusqu'alors les syndicats ont soigneusement évité que les désagréments ne soient trop nombreux pour les Français. Les vacances de février ont été préservées des gros débrayages. Pour l'instant, ils ont réussi à maintenir une opinion plutôt favorable à leur endroit. Mais le 7 mars, estimant que le gouvernement reste sourd à leur mouvement, les organisations promettent de monter d'un cran. Non sans inquiétude. Car face à des grèves massives, les Français continueront-ils à soutenir ainsi le mouvement?

Vers une convergence des luttes avec les politiques ?

Pendant ce temps, à l'Assemblée, le débat  autour du projet de loi se termine. Les députés n'ont plus que 24 heures pour examiner le texte et les amendements, dont celui qui fait le plus polémique : l'article 7 qui marque le recul de l'âge légal de 62 à 64 ans. Les syndicats, Laurent Berger en tête, ont souvent souligné ces derniers jours, le contraste entre les échanges houleux de l'hémicycle et le calme de la mobilisation de rue.

Les représentants de la Nupes espèrent depuis longtemps rejoindre le mouvement. Une réunion a d'ailleurs été envisagée ce mercredi entre FO et la CGT et les leaders de la France Insoumise. Elle a été officiellement reportée. Les syndicats ne voulant pas mettre le focus médiatique sur ce rendez-vous, alors que ce jeudi 16 février se tenait une journée d'action.

Surtout, la CFDT n'avait pas prévue d'y participer. Alors qu'il fait figure de leader du mouvement, Laurent Berger veille à bien séparer démocratie sociale et démocratie parlementaire, et à faire le distinguo entre les syndicats et le personnel politique. La préservation de l'unité syndicale aura donc été plus forte, et Frédéric Souillot à la tête de FO ou même Philippe Martinez de la CGT, qui avaient prévus de s'y rendre, se sont finalement ravisés. Aucune autre date n'a d'ailleurs été évoquée...

Le lobby des syndicats

En attendant, les syndicalistes ont prévu d'interpeller les parlementaires. L'intersyndicale a ainsi rédigé un courrier type dans lequel elle demande aux élus de « voter solennellement le rejet de ce projet de loi et plus particulièrement de son article 7 ». Les centrales comptent aussi profiter de ce temps avant le 7 mars, pour solliciter dans chaque région et circonscription, chaque représentant national afin de le sensibiliser aux points morts ou mal construits de cette réforme (les 1.200 euros, les femmes etc.)

Avant le 7 mars, ils cherchent aussi à maintenir la pression via d'autres modes de contestation. Comme la pétition lancée le 11 janvier au lendemain de la présentation du projet de loi. Le cap du million de signatures a déjà été franchi cette semaine.

Fanny Guinochet
Commentaires 16
à écrit le 19/02/2023 à 10:54
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Félicitons nos députés: comme d'habitude; ils n'ont servi à rien; ils ont été déjà incapables de voter le budget; nous gagnerions à payer cette assemblée de privilégiés en jetons de présence et aux résultats. Nous en sommes réduits à nous réunir dans...

à écrit le 18/02/2023 à 0:36
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Le trafic de cocaïne n'a pas fini de prospérer avec tous ces travailleurs qui vont devoir se doper pour tenir jusqu'à 64 ans dans des conditions de travail toujours plus difficiles et sous l'autorité de chefs toujours plus pervers. Notre société dev...

à écrit le 17/02/2023 à 13:17
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C'est bien normal que la mobilisation foire : les Français ne sont pas fous (du tout), et ils voient bien que les syndicats font tout pour que rien ne change. De fait, a) ils protègent les privilégiés actuels, surtout ceux qui sont partis bien jeune...

le 19/02/2023 à 7:50
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Pas tout à fait, on travaille pour ceux qui nous payent. Or les syndicats ne vivent plus des cotisation des salariés mais des paiement de l'état et des patrons, comme ça les payeurs ont la main mise sur eux...

à écrit le 17/02/2023 à 11:15
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A remarquer que le départ en retraite s'accompagne toujours d'une perte de revenu. Si nous sommes si pressés, pourtant, de partir, c'est qu'il y a bien une raison: une fin de carrière professionnelle qui, dans ses conditions matérielles et morales, n...

à écrit le 17/02/2023 à 10:41
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La retraite est posée comme un idéal pour tous. La retraite, c'est bien SI on a les moyens d'une retraite épanouie, ce qui n'est pas le cas pour une grande majorité de retraités qui avaient une vie sociale au travail et un supplément de moyens financ...

le 19/02/2023 à 7:52
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Si vous parlez des générations de nos parents et grands parents, vous trouvez logique qu'ils gagnent plus à la retraite que nous en fin de carrière? Personnellement ces nous qui allons pleurer...

à écrit le 17/02/2023 à 7:49
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La France n'aime pas ses ouvriers et ses employés. Cette réforme des retraites le prouve, ainsi que le nombre d'accidents du travail, plus élevé que dans les autres pays européens.

le 17/02/2023 à 8:35
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rare sont les accidents de travail chez les ministres et autres haut fonctionnaires et pourtant ces bien dans une grande majorité de cas que les ouvrier blesse dans leur travail et le résultat d'un règlement idiot venant de ces personnes

le 17/02/2023 à 11:02
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Les accidents au travail montrent aussi que la France aime l'immigration illégale et le travail au noir

à écrit le 16/02/2023 à 20:55
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Le peuple vote. Les mauvais perdants manifestent. Contre le résultat des élections. L'anti-culture des "gilets jaunes". La chienlit gauchiste habituelle

le 16/02/2023 à 23:18
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Difficile de vous croire quand Macron n a été élu que par 27 % des Français … de même votre discours est daté annees 80-90…pour ne pas dire reac et rance …les gens dans la rue ne sont pas majoritairement des gauchistes .. perso je travaille en maint...

le 19/02/2023 à 7:55
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Petite correction de votre 27%... il a été élu avec 27% des votants du premier tour, si on ajoute les votes blancs et ceux des citoyens qui se sont pas déplacé du tout et qui râle aujourd'hui (alors qu'ils devraient la fermer) Macron atteint même pas...

le 19/02/2023 à 11:23
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Britannicus a raison. Toujours ce même raisonnement minable pour contester une élection démocratique. Mais : - ou on a voté, et on accepte la règle du jeu et donc le résultat des votes, même si ce n'est pas celui que l'on attend - ou on s'est abste...

à écrit le 16/02/2023 à 18:57
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Le peuple ne réagit pas face à la procédure orchestrée par le pouvoir pour blanchir un humoriste assassin

le 17/02/2023 à 5:25
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Rien à voir avec le sujet de l'article Votre remarque n'est que pure conjecture. Incroyable ce que l'aigreur d'un être mal dans sa peau conduit à écrire. De la part d'un retraité bien dans sa tête 🥳

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