Sur le plateau de la Tribune à Aix-en-Provence, Olivier Dussopt ministre du Travail, du plein emploi et de l'insertion n'a pas voulu donner de calendrier précis, mais la réforme des retraites sera bien sur sa feuille de route de rentrée. Malgré l'opposition massive des syndicats, le locataire de la rue de Grenelle a confirmé la nécessité de faire une réforme des retraites rapidement. Et tant pis, si les syndicats, tous opposés à cette réforme, mettent en garde le gouvernement sur une rentrée qui pourrait être tendue socialement. La CGT et Sud ont déposé un avis de mobilisation le 29 septembre, la France insoumise promet d'organiser à la rentrée une grande marche pour le pouvoir d'achat.
Une concertation à l'automne
Sur ce sujet, devant la presse réunie en marge des rencontres économiques d'Aix-en-Provence, Elisabeth Borne a également redit sa volonté de lancer le chantier rapidement, via une concertation. Avant la fin de l'année. Comme elle l'avait fait lors de sa déclaration de politique générale, la Première ministre a rappelé que travailler plus longtemps était le moyen de rendre soutenable notre système de retraites mais aussi de trouver des marges de manœuvre budgétaires pour l'école, les universités, la santé, la transition écologique..
"Qu'est-ce qui nous permettrait d'avoir le modèle social, sans doute le plus généreux au monde, en étant le pays où l'on part le plus tôt et que le taux d'emploi des séniors est 10, 20 points plus bas que beaucoup de nos voisins. Quelle serait la recette magique qui nous permettrait durablement de rendre cette situation soutenable? Soir on fait le choix de mettre de l'argent public dans notre système de retraites, soit on se dit qu'en travaillant progressivement un peu plus longtemps pour ceux qui le peuvent, on évite de mettre l'argent public sur les retraites, on peut le mettre sur de nouvelles protections, sur les investissements dans l'école, l'université, la santé, la transition écologique", a-t-elle fait valoir.
La première ministre s'est voulu rassurante. Comme lors de sa déclaration politique générale, elle a pris soin de ne plus évoquer d'âge de report.
Elle a aussi souligné qu'il ne s'agissait pas de faire une réforme "uniforme" - " ce serait absurde". Pas question par exemple de faire travailler plus longtemps " ceux qui le peuvent", comme ceux qui occupent "des emplois dans les abattoirs ou les carreleurs". "Je n'ai pas envie d'accepter que dans certains métiers, on termine sa vie en étant cassé", a t elle ajouté.
Edouard Philippe juge sévèrement le conseil d'orientation des retraites
Quant aux hypothèses et scénarios, sur lesquels se baser pour établir la réforme, Elisabeth Borne est restée floue, mais elle a jugé qu'il n'y avait pas besoin de faire de nombreux diagnostics.
Un peu plus tôt, Edouard Philippe invité à s'exprimer à la tribune à Aix en Provence, a taclé le travail du COR, du conseil d'orientation des retraites. " Pour essayer de ramener de la rationalité, on a inventé le COR, pour ramener des faits dans un débat ou les postures et les intérêts dominent", a expliqué l'ancien premier ministre aujourd'hui maire du Havre, "mais je constate que comme on a pas envie d'assumer les faits, et que l'on aime se raconter des histoires, on prend des hypothèses de plus en plus larges... pour garder tout le monde à bord" ...
Le rapport du Cor devait être publié fin juin, mais avez les nouvelles projections de croissances, sa publication a été repoussée a une date ultérieure. Le gouvernement en tiendra t il compte ?