Le système éducatif français est "l'un de ceux qui reproduit le plus les inégalités", affirme Elisabeth Borne

Le système éducatif français "sait produire l'excellence" mais "est sans doute l'un de ceux qui reproduit le plus les inégalités", a estimé la Première ministre Élisabeth Borne samedi lors d'une intervention aux Rencontres économiques d'Aix-en-Provence.
(Crédits : Glasshouse pour les REAix)

Transformer profondément le système éducatif dans l'Hexagone, afin de « permettre à chacun de révéler ses talents ». Telle est l'ambition de la Première ministre, Elisabeth Borne, qui se donne pour mission de réformer l'école. Et pour cause, selon la cheffe du gouvernement, le système éducatif français, s'il "sait produire l'excellence", "est sans doute l'un de ceux qui reproduit le plus les inégalités", a-t-elle fait valoir samedi lors d'une intervention aux Rencontres économiques d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).

Dans un discours d'une quinzaine de minutes consacré aux "transformations" mondiales, Mme Borne a présenté l'éducation comme "notre premier bien commun", avec des "défis considérables" pour la France.

"Un des principaux défis que connaît notre système éducatif, c'est qu'il est sans doute l'un de ceux qui reproduit le plus les inégalités", a-t-elle jugé.

Selon la Première ministre, "on a aussi un paradoxe d'avoir encore un taux de chômage qui n'est pas celui du plein emploi et néanmoins des entreprises qui éprouvent de très grandes difficultés à recruter. Donc ça veut dire que notre système éducatif, notre système de formation, manifestement ne forment pas les compétences dont notre économie a besoin".

"C'est évidemment les enseignants qui sont au cœur de ce défi considérable", "il y a une énorme démarche de revalorisation du métier d'enseignant qui est indispensable, et il faut sans doute aussi repenser ce métier d'enseignant et le faire bien sûr avec ceux qui sont les premiers concernés, c'est-à-dire les enseignants eux-mêmes", a-t-elle poursuivi.

Donner des marges de manœuvre aux établissements

Dans sa déclaration de politique générale mercredi, la Première ministre avait déjà dit vouloir "continuer la refondation de l'école", pour qu'elle "conforte les savoirs fondamentaux" et "s'empare des nouveaux savoirs comme le codage informatique". Elle avait évoqué la revalorisation des enseignants et un "nouveau pacte" à bâtir avec eux lors de la "concertation" prévue à partir de septembre.

Dans la lignée du plan "Marseille en grand" et des annonces du chef de l'État pour davantage d'autonomie, Élisabeth Borne veut donner "des marges de manœuvre" aux établissements pour s'adapter aux "situations locales et aux besoins des élèves".

En 2017, Emmanuel Macron avait insisté sur la lutte contre la reproduction des "inégalités sociales" à l'école, en ciblant "les premiers âges" avec le dédoublement des classes de CP et de CE1 en éducation prioritaire. Durant sa campagne 2022, il a annoncé vouloir étendre ces classes dédoublées.

(Avec AFP)

Commentaires 10
à écrit le 02/08/2022 à 19:57
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L'organisation du sport français également digne du système soviétique Decerier

à écrit le 11/07/2022 à 15:06
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Super un condensé des maux de ce pays, un de ceux qui dépense le plus d’argent au monde ds son système éducatif et qui a des résultats désastreux avec une inégalité sociale et économique de plus en plus importante. Pareil pour l’hôpital, la fonction ...

à écrit le 11/07/2022 à 8:29
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Mon fils sait parfaitement expliquer le tri selectif, les migrations récentes vers la France , le respect des LGBTQI++ mais pour les capitales de l'Europe ( sans même parler du monde) , la table de multiplication, ... c'est plus mais alors beaucoup ...

le 06/08/2022 à 11:01
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dans ce cas il faut reformer de toute urgence l'education national et virer bon nombre de recteur et le ministre en place le discourt ne mene a rien des actes sans attendre les contestataires aux chomage

à écrit le 10/07/2022 à 12:34
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L’impact familial est devenu déterminant: 1. le système de valeurs (travaille, fait aussi bien que tes parents, ou tes frères et soeurs!) et bien sûr l’éducation (apanage des familles), 2. la génétique (on a plus de probabilité d’avoir une excellente...

à écrit le 10/07/2022 à 0:37
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Ben ils n'ont pas réussi à casser le système des grandes écoles en cinq ans. Ils ont juste réussi à détruire la base jusqu'au bac qui ne vaut plus rien. Ils s'appliquent méthodiquement depuis 2007 à détruire la France étape par étape.

à écrit le 10/07/2022 à 0:16
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Un inspecteur des finances, ça constate; un ingénieur, ça analyse et ça propose des solutions; quant-à un énarque, je me demande à quoi ça sert en dehors de bonimenter. Voyons la solution proposée par notre X-Ponts.

le 29/07/2022 à 8:30
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Un X-Ponts sait faire une règle de trois. Un inspecteur /ENA la fait à l’envers.

à écrit le 10/07/2022 à 0:09
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La startup nation a besoin de développeurs smicards pour s'élever au niveau des marocains ou indiens donc il est urgent de tronquer les savoirs fondamentaux pour favoriser la conception de site web dit "application" pour malinphone tel que la comm...

à écrit le 09/07/2022 à 21:48
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Oui, et ? Où est le problème ? Pourquoi un enfant mal élevé, et qui n'aime pas la France parce que ses parents la critiquent sans cesse devant lui, réussirait aussi bien qu'un enfant respectueux et intégré dans la société ?

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