Affaire Ferrand : sept Français sur dix souhaitent sa démission

Par Audrey Fisne  |   |  588  mots
Avec les révélations sur ses activités passées à la tête des Mutuelles de Bretagne et à l'Assemblée nationale, Richard Ferrand perd la confiance des Français. Sept Français sur dix jugent qu'il devrait démissionner.
Le Premier ministre Edouard Philippe a, pourtant, renouvelé sa confiance au ministre de la Cohésion des territoires, mardi 30 mai, au journal télévisé de France 2.

(Article publié le mercredi 31 mai à 09h12 et mis à jour à 10h32)

Sur 924 Français interrogés après l'intervention d'Edouard Philippe sur France 2, mardi soir, 73%* estiment que les faits reprochés au ministre de la Cohésion des territoires concernant ses activité passées à la tête des Mutuelles de Bretagne et à l'Assemblée nationale, sont graves. Ils sont même 70% à juger qu'il devrait démissionner.

Des révélations du Canard Enchaîné ont mis en lumière une opération immobilière datant de 2011 ayant pu favoriser l'épouse de Richard Ferrand. A cette époque, il était conseiller régional de Bretagne et directeur général des Mutuelles de Bretagne.

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En outre, le ministre de la Cohésion des territoires est soupçonné d'avoir employé son fils pendant plusieurs mois à l'Assemblée nationale.

Interrogé sur France Inter, mercredi 31 mai, Richard Ferrand a répondu aux soupçons de conflits d'intérêts qui le concernent, soulignant: "Tout ce que j'ai fait dans ma vie professionnelle est légal, public et transparent [...] Est-ce que je suis un homme honnête ou pas ? La réponse: oui".

"Un ministre mis en examen devra démissionner immédiatement"

Lors de son intervention au JT, le Premier ministre a répété que Richard Ferrand pouvait rester au gouvernement tout en avouant avoir compris et pris conscience de "l'exaspération des Français, de leur émotion, de leur agacement devant ces mises en cause successives". Il a ajouté:

Selon le même sondage, si 67% des personnes interrogées estiment que le gouvernement veut vraiment moraliser la vie politique, comme Emmanuel Macron l'a promis lors de la campagne présidentielle, seuls 43% des sondés pensent qu'il y parviendra.

Le projet de loi de moralisation de la vie publique prévu

Mariel de Sarnez, la ministre des Affaires étrangères, connaît également une perte de confiance, semble-t-il d'après le sondage puisque 65% des Français interrogés estiment les faits qui lui sont reprochés comme étant "graves". La ministre fait l'objet d'une enquête préliminaire sur l'emploi d'une assistante parlementaire au Parlement européen. 62% des sondés souhaitent la voir démissionner.

Les accusations ont été émises par l'eurodéputée du Front national Sophie Montel. Celle-ci a énoncé dans une lettre une liste de dix-neuf députés européens français dont Brice Hortefeux, Jérôme Lavrilleux ou encore Yannick Jadot. Ce à quoi, Mariel de Sarnez a répliqué en portant plainte pour "dénonciation calomnieuse".

 L'ex-députée européenne MoDem, proche du ministre de la Justice, François Bayrou a déclaré qu'elle ne comptait pas démissionner, tout en affirmant qu'elle n'était pas "accro au pouvoir".

Initialement prévu avant le premier tour des législatives, le projet de loi de moralisation de la vie publique devrait être présenté le 14 juin, soit entre les deux tours du scrutin.

* Sondage Harris Interactive pour RMC et Atlantico.

(avec Reuters)