Banques centrales : la hausse des taux a déjà en partie eu lieu

Par Grégoire Normand  |   |  424  mots
(Crédits : Chris Wattie)
[ 9 POINTS CHAUDS DE 2019 ] Marchés agités, guerre commerciale États-Unis Chine, Brexit, crise de "Gilets jaunes"... 2019 sera l'année de tous les dangers avec un monde face au risque de la récession. Mais aussi, comme le pire n'est jamais sûr, l'année de toutes les opportunités. Premier point chaud : la hausse des taux des banques centrales.

Avec le retour de la croissance, les banques centrales des deux côtés de l'Atlantique ont décidé de freiner progressivement leur politique de soutien à l'économie. Depuis 2015, la réserve fédérale américaine (Fed) a relevé ses taux directeurs en dépit des pressions politiques de Donald Trump.

Nommé en novembre 2017, Jerome Powell, qui a succédé à Janet Yellen à la tête de l'établissement bancaire, a poursuivi cette remontée des taux mais les relations entre le banquier et le chef d'État américain se sont détériorées. Au mois de décembre, le Président américain avait assuré que « le seul problème de l'économie américaine, c'est la Fed. Elle ne sent pas le marché. » Il a jugé « ridicule » le relèvement des taux qui complique le financement des déficits creusés par sa politique fiscale et économique. De son côté, la banque centrale considère que « le marché du travail continue de s'améliorer et [que] l'économie américaine se renforce ». Pour 2019, la banque centrale a programmé deux hausses de taux d'un quart de point. Les taux d'intérêt oscillent actuellement entre 2,25 et 2,5 après quatre hausses en 2018. Le directeur de la Fed a assuré que la banque centrale resterait « patiente » concernant les taux d'intérêt.

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De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) a procédé mi-décembre à un tournant historique en entérinant la fin de son programme de rachats de dettes (Quantitative easing) de 2 .600 milliards de dollars mis en place à partir de 2015. En revanche, l'institution basée à Francfort a maintenu ses taux d'intérêt directeur à leur plus bas niveau historique. Le membre français du directoire de la BCE, Benoît Cœuré, a précisé récemment que les taux « vont rester au niveau actuel, c'est-à-dire à zéro et même en dessous de zéro, jusqu'après l'été de 2019 au moins et aussi longtemps qu'il faudra pour que l'inflation revienne vers [l'objectif de] 2 % ».

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