Corée du Nord : le régime annonce avoir acquis "le statut de puissance nucléaire"

Le régime communiste a annoncé que les préparatifs pour effectuer des essais de missiles pouvant atteindre les Etats-Unis sont "dans leur phase finale". Au delà de la propagande et des effets d'annonce, les experts sont partagés sur les capacités du régime à mener à bien ce type de lancement.
Grégoire Normand
Kim-Jung un poursuit ses provocations à l'encontre des Etats-Unis et de la communauté internationale.
Kim-Jung un poursuit ses provocations à l'encontre des Etats-Unis et de la communauté internationale. (Crédits : Reuters)

La Corée du Nord poursuit sa surenchère dans l'armement. Le leader nord-coréen Kim Jung-un a assuré dans son discours pour la nouvelle année ce week-end que le régime "est aux dernières étapes avant le lancement test d'un missile balistique intercontinental". Le dictateur a également indiqué que le régime "a acquis le statut de puissance nucléaire" en 2016.

D'après des propos rapportés par l'AFP, le dirigeant aurait également indiqué que la Corée du Nord est désormais "une puissance militaire que même le plus puissant des ennemis ne pourra toucher."  En 2016, la Corée du Nord aurait effectué deux essais nucléaires et lancé plusieurs missiles poursuivant ainsi ses provocations envers les Etats-Unis et la communauté internationale.

La réaction de Washington

Quelques heures après les annonces de Pyongyang, le Pentagone a pressé la Corée du Nord "de s'abstenir dans ces actions provocantes et sa rhétorique incendiaire qui menace la paix et la stabilité internationale."  L'administration américaine a également rappelé dans son communiqué que le lancement de missiles depuis la Corée du Nord était clairement interdit par plusieurs résolutions des Nations-unies. En effet, le pays est souvent menacé de sanctions de l'organisation internationale en raison de ses essais de missiles balistiques et nucléaires.

Cinq essais en dix ans

Pyongyang a effectué cinq essais nucléaires depuis 2006. Le dernier officiellement annoncé en septembre 2016 serait le plus puissant selon un responsable de l'agence météorologique sud-coréenne :

"Cette explosion de 10 kilotonnes était presque deux fois plus [puissante, ndlr] que le quatrième essai nucléaire et légèrement moins que le bombardement d'Hiroshima, qui avait été mesuré à 15 kilotonnes environ".

Par ailleurs, la Corée du Nord a mis au point une bombe hydrogène, encore plus puissante qu'une bombe atomique ordinaire.

>> Lire aussi : Corée du Nord : dix ans d'essais nucléaires

Des experts prudents sur la question

Melissa Hanham, chercheuse au Middlebury Institute of International Studies de Monterey, en Californie a indiqué ce lundi à Reuters que "l'essentiel, c'est que Pyonggyang est beaucoup plus avancé dans le développement des missiles que la plupart des gens ne le pensent." Elle ajoute que "le test en avril dernier d'un moteur à carburant liquide qui peut propulser un ICBM (ndlr :Un missile balistique intercontinental) est une avancée majeure [...] Ce test était stupéfiant". Elle semble plutôt confiante dans les prochains essais de la dictature asiatique. "Je pense que nous assisterons en 2017 au test en vol d'un ICBM."

Interrogé également par Reuters, Joshua Pollack, expert en armement et éditeur de la publication Nonproliferation Review note que "la quantité d'informations et d'images concernant ses programmes nucléaires et balistiques que Pyongyang a dévoilé ces derniers mois semble destinée à contrer le scepticisme des experts internationaux [...] Ils répondent ainsi aux critiques publiques des experts américains."

Un taux de réussite très faible

Malgré ces avancées en matière d'armement, Pyongyang a connu des difficultés considérables sur ces derniers essais. Sur les huit tests du missile de portée intermédiaire Musudan (d'une portée de 3.000 kilomètres) effectués en 2016, un seul a été réussi. Ce qui amène à relativiser des réelles capacités de destruction de la Corée du Nord.

Une déclaration pour faire pression

Les propos du leader nord-coréen pourraient apparaître comme un moyen de faire pression sur Donald Trump qui doit rentrer officiellement à la Maison Blanche le 20 janvier prochain. Kim Yong-Hyun, spécialiste de la Corée du Nord à l'université Dongguk de Séoul a indiqué dans les colonnes de la Tribune de Genève que "c'est une façon de dire, si les Etats-Unis poursuivent leur politique de pression sur la Corée du Nord, celle-ci effectuera un essai de missile intercontinental dans les mois qui viennent." Si Kim Jong-un n'a pas fait directement référence à Donald Trump, il a appelé les Etats-Unis à "prendre la décision ferme de cesser leur politique anachronique d'hostilité envers la Corée du Nord". De son côté, Donald Trump a directement réagi sur Twitter en affirmant qu'une arme nucléaire pouvant atteindre les Etats-Unis, "cela n'arriverait pas".

 (Avec agences)

Grégoire Normand
Commentaires 3
à écrit le 04/01/2017 à 8:14
Signaler
... et le peuple n'a rien à bouffer !

à écrit le 04/01/2017 à 0:46
Signaler
Sanctions neutralisées par sa mère patrie : la chine, qui lui fournit tout ET TOUT, et le charge de menacer l'occident.

à écrit le 03/01/2017 à 20:42
Signaler
Si j'étais un officier Nord-Koréen, j'aurais plus peur de l'effet de mon armement pour moi-même que sur mes ennemis !

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.