Les cas de Covid se multiplient en Chine après l'assouplissement des restrictions sanitaires. Le pouvoir a notamment décrété la fin du placement automatique en centre de quarantaine pour les personnes testées positives et l'arrêt des campagnes de dépistage massives via des tests PCR - qui étaient quasi-obligatoires.
Conséquence : les personnes qui prennent désormais l'initiative d'aller effectuer un test PCR a fortement diminué et, logiquement, le nombre de nouveaux cas détectés plonge, donnant la fausse impression d'une amélioration de la situation. La plupart des Chinois font désormais des autotests chez eux, une méthode qui passe sous les radars des autorités sanitaires. Le ministère de la Santé a ainsi confirmé que les statistiques officielles ne reflétaient plus la réalité.
Les rues de Pékin désertées
A Pékin, par exemple, les 22 millions d'habitants sont particulièrement touchés par cette vague de contamination, inédite dans la ville depuis les débuts de la pandémie et qui s'est propagée à une vitesse fulgurante ces derniers jours. Certaines entreprises ont fait état de 90% de leur personnel contaminé.
Si restaurants, centres commerciaux et parcs rouvrent, les rues de Pékin restent très peu fréquentées. Beaucoup d'habitants malades se soignent chez eux, d'autres craignent d'être contaminés et les commerces ont du mal à tourner en raison de la contamination du personnel. Des Pékinois se plaignent également de ruptures de stock de médicaments anti-rhume et anti-fièvre.
Les recherches sur Internet avec le mot « Ibuprofène » ont augmenté de 430% en une semaine
Le moteur de recherche Baidu a indiqué que les recherches avec le mot « Ibuprofène » un médicament contre la fièvre et l'état grippal, avaient augmenté de 430% en une semaine. Les répercussions de cette vague épidémique pourraient être durement ressenties par le système hospitalier, notamment dans les zones moins développées, et par les personnes âgées dont des millions ne sont pas encore totalement vaccinées.
Chine: une baisse des perspectives de croissance « très probable » selon le FMI A rebours total de sa stratégie zéro Covid qu'il a longtemps défendue bec et ongles, le gouvernement semble aujourd'hui déterminé à poursuivre la réouverture du pays d'autant plus cruciale que, selon le FMI, une baisse des perspectives de croissance de la Chine pour 2022 et 2023 est désormais « très probable ». Patronne de l'institution, Kristalina Georvieva, lors d'un entretien à l'AFP, estime que le changement de politique face au Covid créera dans un premier temps « quelques difficultés ». En effet, si le Fonds a alerté plusieurs fois sur les conséquences économiques de la politique zéro-Covid chinoise, la fin de cette dernière entraînera nécessairement « une hausse du nombre d'infections avec des conséquences sur la bonne marche de l'économie ». La directrice générale du FMI s'est cependant montrée optimiste pour la suite, anticipant que « la Chine en sortira au second semestre 2023 et il devrait alors y avoir une amélioration de la croissance ». Notons, aussi, que les cours du pétrole, soutenus par la réouverture rapide de la Chine se ressaisissaient en début de semaine. Les investisseurs, dans un contexte d'offre mondiale incertaine, sont plus optimistes quant à la demande du pays. (Avec AFP)
