"Ebola du manioc" : la fondation Gates à la rescousse d'un demi-milliard d'Africains

Considérée comme une plante stratégique pour assurer la sécurité alimentaire de 500 millions d'Africain, le manioc est affecté par une maladie virale qui peut provoquer des pertes de rendement pouvant atteindre 90% à 100%. Mercredi un vaste plan d'action a été lancé depuis Bingerville, en Côte-d'Ivoire, par des chercheurs africains, plan qui s'inscrit dans le programme West African Virus Epidemiology (WAVE) financé par la Fondation Bill et Melinda Gates.
Un jeune garçon vend des feuilles de manioc sur un marché de Bunagana, dans l’est du Congo, près de la frontière ougandaise (octobre 2012).
Un jeune garçon vend des feuilles de manioc sur un marché de Bunagana, dans l’est du Congo, près de la frontière ougandaise (octobre 2012). (Crédits : Reuters)

Des chercheurs africains ont décidé mercredi à Bingerville (près d'Abidjan) de l'élaboration d'un plan d'action de lutte contre la maladie du manioc, "une plante stratégique", assurant la sécurité alimentaire d'un demi-milliard d'Africains.

Ces chercheurs ont débattu de la création "d'un service d'éveil, d'une communication assez claire et des financements: le tout articulé autour d'un programme bien défini pour déboucher sur un plan national", a expliqué à l'AFP le Dr Justin Pita, directeur exécutif du programme West African Virus Epidemiology (WAVE), axé sur la sécurité alimentaire et financé par la Fondation Bill et Melinda Gates.

Le Dr Pita a rencontré, le 16 octobre à Berlin le milliardaire américain Bill Gates qui a promis d'appuyer et de financer "les actions concrètes de ripostes" contre la "striure brune du manioc", une maladie virale, qui pourrait provoquer des pertes de rendement pouvant atteindre 90 à 100%. Cette maladie, également appelée "l'Ebola du manioc", est en train de faire mouvement vers l'Afrique de l'Ouest, après avoir été identifiée en Afrique centrale.

L'Afrique, plus grand producteur mondial de manioc

"Aussi, sommes-nous en face de nos responsabilités, en tant que chercheurs pour proposer à nos Etats d'Afrique, des solutions à travers des plans d'actions nationaux et régionaux contre la progression des maladies virales du manioc", a souligné la directrice de recherche au ministère ivoirien de la Recherche scientifique, la professeure Pétronille Acray-Zengbe.

Pour la scientifique ivoirienne, "le manioc cultivé principalement par les petits agriculteurs, (...) a été longtemps ignoré par les chercheurs et les consommateurs africains, qui le considéraient comme la nourriture des pauvres", alors que "le manioc est aussi une culture qui résiste aux changements climatiques".

L'Afrique est le plus grand producteur mondial de cette plante (57%), dont on consomme les tubercules, riches en glucides et en amidon, mais aussi les feuilles et la fécule (qui a plutôt l'aspect d'une semoule), produite à partir des racines.

Culture stratégique

Le manioc s'est imposé comme une culture stratégique pour la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté sur le continent. Culture de subsistance et de rente pour les producteurs, il rentre dans l'aliment de base de 500 millions d'Africains.

Outre, la Côte d'Ivoire, les scientifiques sont venus de dix pays: Ghana, Gabon, Bénin, Togo, Nigeria, Burkina Faso, République démocratique du Congo, Sierra Léone, Togo.

Le programme WAVE, dont le siège se trouve à Bingerville, près d'Abidjan, prône "une approche régionale" pour combattre la maladie.

Commentaires 3
à écrit le 01/11/2018 à 20:29
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" financé par Bill et melinda Gates " ...tous les états occidentaux dépensent approximativement 1100 milliards chaque année pour faire tourner leur complexe militaro industriel , les bouffeurs de Burgers en tete avec allègrement 700 milliards déclaré...

à écrit le 01/11/2018 à 18:19
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Cette maladie du manioc n'est pas un hasard ... quelle intervention humaine ?

à écrit le 31/10/2018 à 19:56
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La striure brune a été constatée en 1936 en Tanzanie pour la première fois , elle progresse vers le Nigeria ( premier producteur au monde ) Le manioc vient de la culture des Indiens d’Amazonie , introduit par la suite en Afrique . Cette plante peut ê...

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