Election : un taux de participation record de 87%... aux Seychelles

Le président des Seychelles, James Michel, est arrivé largement en tête au premier tour de l'élection présidentielle mais sans atteindre la barre des 50%.
En tout, 93.000 personnes ont voté dans les 115 îles de l'archipel de l'océan Indien, soit un taux de participation pratiquement record de 87,4%

Le président des Seychelles, James Michel, est arrivé largement en tête au premier tour de l'élection présidentielle étalé sur trois jours mais sans atteindre la barre des 50%, a annoncé ce dimanche le président de la commission électorale. Ce qui est inédit depuis le retour du multipartisme en 1993. James Michel, 71 ans, a obtenu 47,76% des voix et sera opposé au second tour à Wavel Ramkalawan, un prêtre anglican qui a recueilli 33,93% des suffrages exprimés. Ce dernier se présentait pour la cinquième fois pour le compte du Parti national des Seychelles (SNP), jusqu'ici le principal parti d'opposition.

Cette élection présidentielle anticipée, convoquée par le président James Michel qui brigue un troisième mandat de cinq ans, le dernier que lui autorise la Constitution, a vu s'affronter un nombre record de candidats (six). Le scrutin était initialement prévu au premier semestre 2016 mais James Michel, confronté à une fronde au sein de son parti "Lepep" ("Le peuple" en créole), a convoqué un scrutin anticipé avec l'objectif de retrouver une légitimité.

Un taux de participation record

En tout, 93.000 personnes ont voté dans les 115 îles de l'archipel de l'océan Indien, soit un taux de participation pratiquement record de 87,4%. Un score à faire pâlir en France où se déroule le premier tour des élections régionales 2015. Samedi, les Seychellois des îles de Mahé, Praslin et La Digue, où vivent près de 98% des 90.000 habitants, ont commencé à se rendre aux urnes dès l'ouverture à 07H00.

Jeudi et vendredi, les agents de la Commission électorale se sont notamment rendu par avion dans une dizaine d'îles, la plus éloignée distante de plus 1.100 km de la principale Mahé, où se trouve la capitale Victoria. Dans des bureaux de vote installés parfois pour 30 minutes à peine, ils ont recueilli les suffrages de quelques centaines de personnes - essentiellement employés d'hôtel ou de la société parapublique chargée de l'exploitation des îles,  acheminés par bateaux des îlots environnants.

Un homme politique issu du coup d'Etat de 1977

Elu en 2006 et réélu en 2011, James Michel, qui avait participé à un coup d'Etat en 1977, achève son second mandat. Son Parti Lepep, au pouvoir depuis 35 ans, a remporté tous les scrutins depuis le rétablissement du multipartisme en 1993. Mais ce parti vit une période tourmentée.

De nombreux hauts cadres de Lepep - issu de l'ancien parti unique et au pouvoir depuis le retour du multipartisme - ont récemment claqué la porte et fondé leur propre formation "Lalyans Seselwa" ("L'Alliance seychelloise", en créole), dont Patrick Pillay, ancien ministre des Affaires étrangères et de la Santé du président, défend les couleurs. Patrick Pillay a ravi à James Michel une partie des voix de ses électeurs traditionnels.

Par ailleurs, l'opposition, incapable de s'entendre sur une candidature unique au premier tour, a promis de s'unir derrière le candidat présent à l'éventuel second tour. Elle a appelé au changement, dénonçant notamment la corruption du gouvernement, des accusations balayées par le chef de l'Etat.

Une économie basée sur le tourisme

James Michel a mis en avant pendant la campagne le développement de l'économie des Seychelles, qui devrait croître de 4,3% en 2015, selon le Fonds monétaire international, grâce au tourisme, à la pêche et aux services financiers. L'économie de l'archipel aux plages de sable fin et aux eaux cristallines, paradis touristique mais aussi fiscal, repose essentiellement sur le tourisme et la pêche, notamment du thon exporté vers l'UE.

Fin 2008, les Seychelles ont fait face à une grave crise de balance des paiements et de liquidités. Sa dette publique a atteint 130% du PIB, l'inflation 37% sur l'année, avec une croissance du PIB bloquée à 0,1%. L'année suivante, la hausse des prix s'aggravait (39%) et le PIB reculait de 9,6%. En 2015, le FMI table sur une inflation ramenée à 4,4%.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.