Les craintes s'amplifient. Selon les autorités sanitaires, huit personnes ont été testées positives et trois d'entre elles au moins en sont mortes. C'est la première fois que le virus est signalé dans le pays ouest-africain depuis la dernière épidémie majeure de fièvre hémorragique, en 2013-2016, qui avait débuté en Guinée et fait au moins 11.300 morts, en Guinée, Sierra Leone et au Liberia essentiellement.
Une déclaration officielle
Une quatrième personne enterrée le 1er février pourrait également avoir succombé au virus, qui provoque fièvre brutale, maux de tête, vomissements et diarrhées. Cette infirmière d'un dispensaire est morte d'une maladie non déterminée après avoir été transférée à Nzérékoré, une ville à la frontière avec le Liberia et la Côte d'Ivoire.
"Face à cette situation et en accord avec les réglementations sanitaires internationales, le gouvernement guinéen déclare une épidémie d'Ebola", a annoncé le ministère de la Santé.
Les cinq personnes survivantes ont été placées à l'isolement. Les autorités s'emploient à tracer et isoler les personnes ayant été en contact avec elles, a déclaré l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS). Un centre de traitement va être ouvert à Gouecké, en Guinée forestière, à une heure de route de Nzérékoré, où les premiers cas ont été détectés.
C'est dans la même région que s'était déclenchée la première épidémie en décembre 2013. La Guinée va contacter l'Organisation mondiale de la santé (OMS) afin d'acquérir des doses de vaccin anti-Ebola, qui ont grandement contribué ces dernières années à réduire la létalité de ce virus très contagieux.
Flambée épidémique
"L'OMS accélère ses efforts pour répondre à cette résurgence potentielle d'Ebola en Afrique de l'Ouest", a déclaré sur Twitter le directeur de l'agence onusienne pour l'Afrique, Matshidiso Moeti.
Les vaccins et l'amélioration des traitements contre la maladie ont permis de mettre fin l'an dernier à la deuxième plus grande flambée épidémique connue à ce jour, en République démocratique du Congo. L'épidémie a été déclarée vaincue en juin dernier après deux ans d'efforts et quelque 2.200 morts.
Dimanche, la RDC a toutefois signalé un quatrième cas de personne contaminée par Ebola dans la province du Nord-Kivu, où le virus est réapparu le 7 février.