L'AIE s'inquiète de la baisse des investissements dans le secteur de l'énergie

Les investissements dans l'énergie à travers le monde ont baissé de 8% en 2015, indique l'agence, en particulier dans les secteurs gaziers et pétroliers. Elle met en garde contre un "excès de confiance en matière de sécurité énergétique".
Des investissements plus importants seront aussi nécessaires pour mener la transition vers un modèle énergétique bas carbone, compatible avec les objectifs mondiaux de lutte contre le réchauffement climatique. Le secteur électrique a entamé sa mue avec 290 milliards de dollars investis dans le solaire, l'éolien et l'hydroélectricité en 2015, mais le charbon résiste dans certains pays, comme l'Inde ou la Chine.

Les investissements mondiaux dans l'énergie ont globalement baissé en 2015, créant un risque sur la sécurité d'approvisionnement, alerte l'Agence internationale de l'énergie (AIE), dans un rapport sur les investissements dans l'énergie publié ce mercredi. L'an dernier, les investissements dans l'énergie se sont contractés de 8% à 1.800 milliards de dollars, une tendance qui doit préserver de tout "excès de confiance en matière de sécurité énergétique".

La baisse globale des investissements reflète en réalité celle qui touche l'exploration et la production de pétrole et de gaz (-25%), consécutive au bas niveau des cours de l'or noir depuis 2014. Les principales compagnies pétrolières ont réduit leurs investissements de 19% en 2015 puis de 21% cette année dans l'amont, représentant un montant de 60 milliards de dollars, souligne l'AIE.

Investissement record dans l'électricité

Mais pour elle, "il y a des inquiétudes sur la capacité de l'industrie à rapidement accroître ces investissements" si les conditions de marché s'améliorent. Dans l'électricité, les investissements ont atteint un record de 690 milliards de dollars, "tirés par le développement des renouvelables et des réseaux", et "malgré un ralentissement marqué de la croissance de la demande", note l'AIE. Mais l'agence, basée à Paris, estime que la bonne intégration des renouvelables aux réseaux électriques "nécessite des investissements supplémentaires et une évolution" de la gestion du système électrique. L'an dernier, 260 milliards de dollars ont été investis dans les réseaux qui transportent le courant. Le stockage d'électricité et les solutions de pilotage de la consommation devront aussi "augmenter substantiellement", selon le rapport.

La transition vers un modèle énergétique bas carbone

Des investissements plus importants seront aussi nécessaires pour mener la transition vers un modèle énergétique bas carbone, compatible avec les objectifs mondiaux de lutte contre le réchauffement climatique. Le secteur électrique a entamé sa mue avec 290 milliards de dollars investis dans le solaire, l'éolien et l'hydroélectricité en 2015, mais le charbon résiste dans certains pays, comme l'Inde ou la Chine. Les investissements dans l'efficacité énergétique ont aussi augmenté de 6%, malgré la baisse des prix de l'énergie. En revanche, "les investissements dans les biocarburants et la chaleur renouvelable restent faibles", note l'AIE, pénalisés par les prix bas des hydrocarbures auxquels ils veulent se substituer. Dans plusieurs pays, le parc nucléaire vieillit avec peu d'investissements pour le renouveler, constate aussi l'agence et les technologies de capture et stockage de carbone ne sont pas encore opérationnelles.

Pour l'AIE, il faut à la fois une accélération des innovations technologiques et des investissements qui encouragent un déploiement rapide et massif des technologies bas carbone pour transformer le système énergétique, et assurer à la fois les objectifs climatiques et de sécurité.

Commentaires 2
à écrit le 16/09/2016 à 14:14
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"Pour l'AIE, il faut une accélération des innovations technologiques..." On peut raisonnablement penser qu'il s'agit du stockage massif d'électricité (pour gérer les énergies intermittentes) ainsi que du captage du carbone (pour gérer les énergies f...

à écrit le 14/09/2016 à 9:28
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Le problème étant que l'énergie appartient à des privés, à des actionnaires milliardaires qui n'ont de foi qu'en la marge bénéficiaire, attendre d'eux une quelconque vision même à moyen terme semble bien peu raisonnable. D'autant que cette oligar...

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