Le pétrole a déjà beaucoup baissé

Par Robert Jules  |   |  416  mots
(Crédits : Nick Oxford)
[ 9 POINTS CHAUDS DE 2019 ] Marchés agités, guerre commerciale États-Unis Chine, Brexit, crise de "Gilets jaunes"... 2019 sera l'année de tous les dangers avec un monde face au risque de la récession. Mais aussi, comme le pire n'est jamais sûr, l'année de toutes les opportunités. Troisième point chaud : le pétrole.

Le prix du pétrole fait naître nombre d'incertitudes pour l'économie mondiale, passant de pics à plus de 110  dollars en 2014 à une chute de 25 dollars. Depuis 2016, il a progressé régulièrement à la hausse pour s'installer au-dessus des 80 dollars en 2018, avant de dégringoler en même temps que les marchés actions à la fin de l'année dernière, à 52 dollars, avant de se reprendre pour évoluer autour des 58 dollars ces derniers jours.

Cette évolution est influencée par plusieurs facteurs qui vont peser cette année. Il y a d'abord le boom de la production pétrolière aux États-Unis, qui devrait s'afficher à un record de 12,09  millions de barils par jour (mbj), selon l'Administration américaine d'information sur l'Énergie, dépassant l'Arabie Saoudite et la Russie. Face à ce nouveau flux, l'Opep et la Russie ont conclu un accord en décembre pour réduire leur offre de 1,2 mbj durant le premier semestre. Ils veulent baisser le niveau des stocks mondiaux qui aujourd'hui se situe au-dessus de la moyenne des cinq dernières années. Cet indicateur est suivi de près par les investisseurs sur les marchés à terme. L'Arabie Saoudite a répété ces derniers jours que son objectif était de 80 dollars, en ligne avec son budget public.

Reste l'inconnue de l'évolution de la croissance économique mondiale à laquelle est étroitement liée la demande pétrolière. Elle a été révisée à la baisse pour 2019, à 3,7 % selon le FMI (- 0,2 points), mais pourrait se détériorer en cas d'intensification d'une guerre commerciale . De son côté, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime la demande pétrolière à 100,6 mbj, soit tout de même 1,2 mbj de plus qu'en 2018. Selon les différents scénarios, les projections des experts vont de 55 dollars le baril de Brent jusqu'à 75 dollars. Autrement dit, le risque d'un choc pétrolier tant redouté en 2018 ne devrait pas avoir lieu et ne pas alimenter l'inflation, ce qui est bon pour le pouvoir d'achat des ménages.

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