Le sort de Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, bientôt tranché

La directrice générale du FMI est accusée d'avoir manipulé des données quand elle était à la Banque mondiale pour complaire à la Chine. Le conseil d'administration doit ainsi décider de son maintien ou non à la tête de l'institution. Mais l'image de Kristalina Georgieva sera de toute façon entachée.
Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI
Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI (Crédits : Mike Theiler)

Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) doit se réunir ce lundi pour trancher sur le sort de Kristalina Georgieva, directrice générale de l'institution, accusée d'irrégularités. Un cabinet d'avocats l'accuse en effet d'avoir fait pression en faveur de la Chine lorsqu'elle était en poste à la Banque mondiale.

Les 24 membres du Conseil représentant 190 pays, prennent généralement ses décisions par consensus. L'objectif est ainsi "de conclure très prochainement l'examen" de ce dossier, a expliqué un porte-parole dans un communiqué dimanche soir, après une série de réunions cette semaine. Néanmoins, même si la direction du FMI venait à lui renouveler sa confiance, la directrice générale, une Bulgare âgée de 68 ans, ressortirait affaiblie de cette affaire qui a éclaté avec la publication, le 16 septembre, des conclusions d'une enquête du cabinet d'avocats WilmerHale.

Kristalina Georgieva, qui a pris la tête du Fonds le 1er octobre 2019 pour remplacer Christine Lagarde, est en effet accusé d'avoir fait pression sur ses équipes quand elle était directrice générale de la Banque mondiale pour que la Chine obtienne un classement plus favorable sur la facilité à faire des affaires, en 2018 et 2020. Cette enquête a été menée à la demande du comité d'éthique de la Banque mondiale alors que ce rapport avait déjà conduit à la démission de l'ancien chef économiste, Paul Romer.

Le Conseil divisé

L'absence de décision jette un froid sur les réunions du Fonds et de la Banque mondiale qui démarrent lundi et alors que la dirigeante sous pression doit intervenir au cours d'une table-ronde sur la thématique : réinventer le lieu de travail pour les femmes. De plus, la directrice générale doit tenir une conférence de presse mercredi. Mais pour l'instant, le conseil d'administration du FMI, qui a entendu tour à tour l'accusée et les représentants du cabinet WilmerHale, reste divisé sur le sort de Kristalina Georgieva.

D'un côté, l'Europe et l'Afrique souhaitent son maintien à la tête de l'institution. De l'autre côté, les Etats-Unis et le Japon sont réticents à la voir poursuivre ses fonctions, selon plusieurs sources proches du dossier.

Six anciens responsables de la Banque mondiale, dans une déclaration publiée par une agence de relations publiques retenue par Kristalina Georgieva, l'avaient défendue récemment, la qualifiant de "personne de la plus grande intégrité et engagée en faveur du développement".

Jeffrey Sachs, directeur du Center for Sustainable Development de l'Université de Columbia, a, lui, estimé dans le Financial Times que sa destitution "serait une capitulation dangereuse et coûteuse devant l'hystérie anti-Pékin", faisant allusion au fait que les Etats-Unis accuse la Chine d'interférences dans les institutions internationales.

De son côté, Joseph Stiglitz, lauréat du prix Nobel et ancien chef économiste de la Banque mondiale, a qualifié les efforts pour la destituer de "coup d'Etat" et le rapport WilmerHale d'"entreprise de démolissage", dans un article publié sur Project Syndicate, média en ligne d'opinions.

Enfin, ses partisans mettent aussi en avant son bilan pendant la crise du Covid-19, la dirigeante ayant œuvré pour aider les pays les plus vulnérables.

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Commentaires 2
à écrit le 11/10/2021 à 11:08
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ceci est non une manipulation de donnees mais bien une magouille voir une haute trahison il est temps de bien clarifier les choses idem pour ceux qui au moyen de loby souhaite changer le monde

à écrit le 11/10/2021 à 9:01
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Ben elle a été commissaire européenne hein fallait pas s'attendre à des miracles de ce fait mais bon par les temps qui courent que les chinois aient été avantagés n'est pas choquant ils en prennent bien assez dans la figure en ce moment puis bon par ...

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