Les entreprises du CAC 40 privilégient les patrons français

La domination des grands patrons français au sein des directions des entreprises du CAC 40 est prépondérante. A l'inverse, les grandes firmes européennes s'ouvrent de plus en plus à l'international pour choisir leurs dirigeants.
Grégoire Normand
La part des dirigeants de nationalité française dans les grandes entreprises s'accroît, contrairement à la Grande-Bretagne qui a vu cette part diminuer depuis les dix dernières années.

Les dirigeants des grandes entreprises françaises sont dans une très grande majorité français, alors que les entreprises d'autres pays d'Europe se montrent plus internationales dans leur recrutement. Selon une étude du cabinet de conseil DHR international, 90% des patrons du CAC 40 sont de nationalité française contre 85% en 2006.

A contrario, les experts ont noté une tendance inverse dans les 100 plus grandes entreprises européennes, le taux de patrons ayant la même nationalité que leur entreprise passant de 78% en 2006 à 63% cette année.

La part des patrons français au sein du CAC 40 augmente

En Grande-Bretagne, la tendance est contraire à la France. Dans les 100 plus grandes entreprises regroupées au sein du FTSE 100 (*), la part des dirigeants ayant la nationalité britannique a baissé de près de 10 points, passant de 71% à 60% en 10 ans comme l'illustre le graphique ci-dessous.

En Allemagne, la tendance est en légère hausse. La proportion des dirigeants des 30 plus grandes compagnies appartenant au DAX 30 (**) ayant la nationalité allemande est passée de 77% à 80% durant la décennie passée.

DHR international explique cette spécificité française en rappelant qu'il y a moins de demande d'expertise internationale de la part des grandes sociétés françaises contrairement aux firmes britanniques. Les grandes entreprises françaises ont plus d'ancrage local que d'autres entreprises étrangères selon le cabinet d'experts.

"Contrairement à la plupart des dirigeants des grandes compagnies, celles basées en France ou en Allemagne ont tendance à opter pour des dirigeants locaux avec une meilleure connaissance du pays, même si l'expérience à l'étranger est toujours très valorisée."

En Grande-Bretagne, le contexte est bien différent. Selon les derniers chiffres de l'organisme national de statistiques (ONS), 46,2% des actions d'entreprises anglaises sont détenues par des investisseurs britanniques contre 56,6% en 2010. Ces chiffres peuvent en partie expliquer la part croissante des dirigeants étrangers dans les entreprises outre-Manche. "C'est important que les PDG comprennent non seulement les marchés domestiques dans lesquels ils opèrent mais aussi d'avoir une solide compréhension des désirs et des différences entre leurs différents investisseurs internationaux," note DHR international dans son étude.

En France, les dernières données de la Banque de France indiquent que les actions des entreprises sont détenues en majorité (54,5%) par des investisseurs français. Avec moins d'actionnaires étrangers, les besoins d'engager des PDG étrangers sont moindres. Par ailleurs, DHR international souligne qu'en France :

"les traditions culturelles ont une influence importante au quotidien sur les opérations commerciales. Les experts du gouvernement français ont beaucoup plus d'influence sur l'économie locale que la plupart des autres gouvernements. Cette implication gouvernementale est beaucoup plus élevée que dans le cas du Royaume-Uni. Les dirigeants français ont par conséquent plus besoin de communiquer et de traiter avec leur propre gouvernement que leurs homologues britanniques."

Plus d'expérience à l'étranger pour les grands dirigeants

En ce qui concerne l'expérience des dirigeants à l'étranger, la tendance est à la hausse. La proportion des patrons qui possèdent une expérience à l'étranger est passée de 60 à 66 % en 10 ans selon les chiffres de DHR. Par ailleurs, l'étude du cabinet suggère que les plus grandes firmes européennes sont désormais plus ouvertes à l'idée que la part des dirigeants locaux dans les directions des grandes sociétés baisse au profit des dirigeants étrangers. Sur l'ensemble des entreprises étudiées, cette part serait passée de 78% en 2006 à 63% en 2016. Cette évolution indique que dans une grande partie de l'Europe, les firmes opteront à l'avenir pour des candidats avec une expérience des marchés étrangers.

(*) L'indice FTSE 100 — que l'on appelle également FTSE, est un indice boursier des cent entreprises britanniques les mieux capitalisées cotées à la bourse de Londres. Les quatre initiales signifient Financial Times Stock Exchange.

(**) Le DAX ou Deutscher AktienindeX est le principal indice boursier allemand. Sa valeur est fondée sur le cours des actions des 30 plus importantes entreprises cotées à la bourse de Francfort.

Grégoire Normand
Commentaires 3
à écrit le 01/10/2016 à 11:51
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Normal, entretien des réseaux oblige, parfois pour le meilleur mais bien plus souvent pour le pire.

à écrit le 01/10/2016 à 9:35
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AVEC LES CADEAUX FISCAUX QUE LEURS FAIS HOLLANDE IL ONT INTERER A RESTE EN FRANCE? JE SUIS PRESQUE SUR QU UN ACTIONNAIRE DU CAC 40 PAYE MOINS D IMPOT QU UN PAUVRE EN FRANCE IL Y A ENTRE HUIT A NEUF MILLIONS DE PAUVRE EN FRANCE ET PARMIE EUX LES CHOM...

à écrit le 30/09/2016 à 15:27
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Utilisent ils squareway de vivaction pour protéger leurs conseils d administration ?

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