Vinci, Transdev, Thalès... Macron reçoit le président du Kenya pour la signature de trois contrats à la clé

Emmanuel Macron a reçu le président du Kenya Uhuru Kenyatta pour renforcer les relations économiques entre les deux pays, notamment par la signature de trois contrats d'infrastructures attribués à des groupes français.
(Crédits : Thomas Mukoya)

A cette occasion, Emmanuel Macron devrait, comme il l'avait fait lors de sa visite au Kenya en mars 2019, "insister sur l'opportunité d'un partenariat économique renforcé avec l'Afrique", selon la présidence française. "Il encouragera les entreprises françaises à davantage se projeter sur ce continent", notamment dans les pays anglophones d'Afrique de l'est où elles sont peu présentes.

Emmanuel Macron et Kenyatta ont présidé la signature de "trois projets majeurs pour le renforcement des relations économiques" entre les deux pays, d'un montant global de 2,15 milliards d'euros, indique l'Elysée.

Le premier partenariat public-privé (PPP)
de VINCI Concessions en Afrique

Le plus important d'entre eux, qui avait été annoncé lors de la visite de mars 2019, porte sur une concession sur 30 ans permettant la construction de l'autoroute Nairobi-Nakuru-Mau Summit, longue de 187 km, par le consortium Meridiam-Vinci construction-Vinci Concession.

D'un coût estimé à 1,6 milliard d'euros, "il s'agira du plus important Partenariat Public Privé (PPP) en Afrique de l'Est", selon l'Elysée. Cet axe est important car il est emprunté par les camions de marchandises importées au Kenya via le port de Mombasa à destination des pays voisins comme l'Ouganda ou le Rwanda.

Les travaux de construction, d'une durée de 42 mois, seront réalisés par un groupement d'entreprises composé de filiales de VINCI Construction : Sogea-Satom, présente de longue date au Kenya, et VINCI Construction Terrassement, spécialisée dans les grands projets d'infrastructures. VINCI Highways, filiale de VINCI Concessions, mettra son expérience technique et opérationnelle au service de nouveaux modèles de gestion du trafic, déploiera des équipements et des plans de maintenance de pointe et offrira des programmes de formation aux collaborateurs locaux.

Le deuxième contrat porte le financement de la prolongation de la ligne 4 du métro de Nairobi, qui doit relier l'aéroport au centre. Il est développé par un groupement des entreprises françaises Transdev, Egis, Vinci, Alstom, Thalès et STOA, et mobilise un prêt du Trésor de 128 millions d'euros.

Le troisième vise à financer le raccordement de la centrale géothermique de Menengai, dans le nord-ouest du Kenya, au réseau de distribution électrique national. Bénéficiant d'un prêt du Trésor de 62,5 millions d'euros, il est porté par General Electrics France, Alstom et Larsen and Toubro Ltd.

"La France favorise ainsi une croissance sobre en carbone dans un pays qui possède le mix énergétique le plus vert de la région (80 % de renouvelables)", souligne l'Elysée.

Macron annonce un sommet pour un financement
"plus équitable" de l'économie africaine

Une conférence internationale se tiendra en mai en France pour redéfinir "les règles du financement de l'économie africaine", a annoncé jeudi le président français Emmanuel Macron qui souhaite un cadre de financement "plus assaini" et "équitable" avec l'Afrique.

M. Macron s'exprimait lors du forum annuel Bpifrance Inno Génération (BIG), organisé à Paris et présenté comme l'un des plus grands rassemblements européens dédiés aux entrepreneurs. Il est intervenu aux côtés du président kényan Uhuru Kenyatta, en visite en France et invité à ce forum.

"Pourquoi pendant des années, un pays comme le Kenya s'est tourné beaucoup vers la Chine? Parce que la Chine apportait des financements clef en mains et des financements ultra compétitifs car ils (les Chinois, ndlr) ne respectent pas les règles de l'OCDE, parce qu'ils étaient parfois même limite en faisant prendre des risques aux pays", a déclaré M. Macron.

"On se bat pour normaliser les financements internationaux (...); au printemps prochain, on organise - et j'ai invité le président Kenyatta - un sommet avec tous nos grands partenaires - la Chine, nos partenaires européens, américains ou autres, asiatiques au delà de la Chine - pour redéfinir ensemble les règles du financement de l'économie africaine", afin d'avoir "les mêmes règles du jeu, qui soient soutenables pour le continent africain", a-t-il poursuivi.

"Notre rapport à l'Afrique doit redevenir un pari gagnant gagnant: aider l'Afrique à lutter contre la corruption, à lutter contre les grands marchés dont les gens ne voient jamais les conséquences dans leur vie, donner des opportunités à sa jeunesse et permettre à nos entrepreneurs et nos entreprises dans un contrat beaucoup plus équilibré de s'y développer", a-t-il souhaité.

"Cela suppose qu'on ait un cadre de financement assaini, beaucoup plus clair, beaucoup plus équitable", a-t-il estimé.

"Si on arrive pas à aider l'Afrique à son développement, nous Européens nous en paieront les pots cassés et on continuera à ne parler de l'Afrique que par la migration subie d'une jeunesse à qui on n'a pas aider à offrir des opportunités sur son propre continent", estimant que l'Afrique "a des potentiels de développement extraordinaires".

Selon la présidence française, cette conférence annoncée pour mai est le prolongement de l'initiative prise par la France consistant à rassembler plusieurs leaders africains et européens pour plaider pour un appui substantiel à l'Afrique pour l'aider à faire face à la crise du COVID-19.

"Il s'agit aujourd'hui de se projeter dans un horizon plus ambitieux et de poser les bases d'un nouveau cycle de croissance en Afrique sans répéter un cycle de réendettement", selon une source à l'Elysée.

Le président kényan a invité jeudi les entrepreneurs français à "saisir les opportunités qui existent" au Kenya et en Afrique. Il a confié avoir eu "beaucoup de plaisir à travailler" avec le président Macron ces dernières années.

Selon M. Kenyatta, Emmanuel Macron "comprend que le futur de la France sur le continent africain ne découle pas forcément de son histoire mais des potentiels en Afrique, en vue d'une prospérité mutuelle, en travaillant ensemble à construire nos économies et une prospérité grandissante".

(avec l'AFP)

Commentaires 2
à écrit le 02/10/2020 à 19:16
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Faudrait savoir comment écrire Thales.

à écrit le 02/10/2020 à 17:38
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Des contrats avec le Kénya !? Whouaou !!! Alors ça ça pèse hein ! ^^ Merci, au moins on se marre.

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