Pétrole : l'Iran prêt à stabiliser les prix... sous conditions

L'Iran aidera les autres pays producteurs de pétrole à stabiliser le marché mondial de l'or noir à condition que les autres membres de l'Opep lui reconnaissent le droit de regagner les parts de marchés qu'il a perdues, a déclaré vendredi le ministre du Pétrole iranien.
Téhéran avait dû fortement baisser son niveau de production à cause de ces sanctions imposées par l'Occident en 2012 en raison de son programme nucléaire controversé.

Troisième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l'Iran a augmenté sa production après la levée, en janvier, de sanctions occidentales.

Le pays a toutefois jusqu'à présent refusé de participer aux efforts de l'Opep et de certains pays non membres, en vue de favoriser une stabilisation des cours, notamment par le biais de gel de niveaux de production.

L'Iran veut regagner ses parts de marché

En effet, avant d'envisager tout dialogue et collaboration avec l'Opep, Téhéran veut retrouver le niveau de production qui était le sien avant les sanctions imposées par la communauté internationale en raison de son programme nucléaire, soit quatre millions de barils par jour. Selon des données de l'Opep, cette production est ressortie à 3,6 millions en juillet.

Vendredi, le ministre du Pétrole iranien, Bijan Zanganeh, a réitéré le souhait de Téhéran de récupérer sa part du marché du brut d'avant les sanctions internationales, et pose ses conditions sur une éventuelle collaboration de l'Iran.

 "L'Iran coopérera avec l'Opep pour aider à la reprise du marché pétrolier mais il attend des autres qu'ils respectent ses droits à regagner ses parts de marchés perdues", a averti le ministre iranien du Pétrole, cité par l'agence de presse Shana, organe du ministère du Pétrole.

Échecs successifs

L'annonce tombe quelques semaines seulement avant la réunion informelle des pays exportateurs (Opep) qui aura lieu à Alger fin septembre. La dernière réunion du cartel, en juin, n'avait pas permis d'aboutir à un accord sur un plafonnement de la production.

En avril, des discussions à Doha entre pays producteurs de pétrole membres de l'Opep ou extérieurs au cartel sur une limitation de la production avaient également échoué, l'Arabie saoudite ayant alors exigé que l'Iran se joigne au mouvement, ce qu'avait refusé Téhéran.

Ces derniers jours, des signes ont suggéré que l'Iran était disposé à collaborer avec les autres pays de l'Opep pour soutenir les cours du brut, en raison de l'annonce, ce jeudi, de sa participation à la réunion à Alger fin septembre.

Le ministre saoudien de l'Energie, Khalid Al-Falih, a toutefois déclaré jeudi à Reuters qu'aucun accord n'avait été conclu sur un niveau de production spécifique, avant de relativiser l'enjeu d'une éventuelle initiative collective.

"Nous ne croyons pas qu'une intervention importante sur le marché soit nécessaire au-delà de laisser les forces de l'offre et de la demande faire le travail pour nous", a-t-il dit, ajoutant qu'à ses yeux, le marché évoluait actuellement "dans la bonne direction".

Toutefois, dans un entretien publié par le journal Al-Hayat, le nouveau secrétaire général de l'Opep, le Nigérian Mohammed Sanusi Barkindo déclare, au sujet de la possibilité d'un gel de la production que "rien n'est impossible dans les conditions actuelles".

(Avec AFP et Reuters)

Commentaires 3
à écrit le 27/08/2016 à 17:29
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Il est plus que temps de se passer du pétrole et du gaz qui ont d'autres applications bien plus efficientes, utiles, à hautes valeurs ajoutées (pharmacie, chimie, plastiques, pvc revêtements etc) et souvent recyclables que sous forme de combustion a ...

à écrit le 27/08/2016 à 12:30
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Tout est conditionné par un changement de politique aux USA et de son NOM!

à écrit le 27/08/2016 à 8:31
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Eh oui, seules les annonces, aidées un peu par des catastrophes mais extrêmement limitée ( Canada) a fait que le pétrole est remontée spectaculairement. Alors même que la production a continué à augmenter bien plus que la demande ! Si ça n'illustre p...

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