Présidentielle américaine : qui dépense le plus ?

Graphique - Les dépenses effectuées par les candidats à la Maison Blanche vont atteindre des sommets pour cette campagne. Derrière ces coûts astronomiques, permis par les règles du financement politique américain, se cachent des stratégies électorales pointues.
Grégoire Normand
Les dépenses en publicité électorale sont exorbitantes pour Clinton et Trump.

Les sommes dépensées par Donald Trump et Hillary Clinton pour financer leurs campagnes respectives devraient atteindre des sommets cette année. Entre les déplacements à travers le pays pour assurer les meetings, les spots publicitaires, les dépenses de personnel pour monter une équipe de campagne, la course à la Maison Blanche mobilise des fonds très importants. A quelques semaines du scrutin, les candidats ont multiplié les actions pour rallier le maximum d'électeurs potentiels dans leur camps.

Un financement public quasiment absent

Les candidats à la présidentielle ont le droit de faire appel à deux sources de financement.

  • Le financement privé : Les dons personnels au comité de campagne des candidats ne peuvent pas excéder 5.000 dollars pour les particuliers. Avant 2010, il était interdit aux entreprises et aux syndicats de consacrer des fonds directs au candidats. Mais depuis cette date, un arrêt controversé de la Cour suprême intitulé "Citizens United v. Federal Election Commission" a radicalement modifié la loi de financement des campagnes. Les entreprises et les syndicats peuvent dépenser des sommes illimitées à travers des supers PAC (*) pour faire gagner ou perdre un candidat via des publicités. La règle indispensable est que le nom des donateurs doit être transmis à la commission électorale fédérale. Pour être plus discret, les donateurs peuvent également passer par des associations 501. Ces organismes peuvent récupérer des dons sans que l'identité des donateurs soit révélée.

Un record de dépenses

Si la campagne de 2016 devrait atteindre des records de dépenses, quelques associations citoyennes et ONG comme opensecrets.org scrutent rigoureusement les dépenses et les recettes de chacun des candidats mais également les dépenses effectuées par les supers PAC. Selon les dernières données mises en ligne par l'association, Hillary Clinton est largement en tête avec plus de 529 millions de dollars récoltés par son comité de campagne (386 millions de dollars) et des groupes extérieurs (143 millions de dollars). Pour Trump, la somme récoltée est bien inférieure puisqu'elle s'élève à 209 millions de dollars selon les derniers chiffres mis en ligne.

Côté dépenses, le candidat républicain est loin derrière avec 147 millions de dollars contre 420 millions de dollars pour l'ancienne secrétaire d'Etat.

Une origine des fonds diverse

L'étude de l'origine des fonds qui servent à financer la campagne permet d'observer que le milliardaire a contribué en grande partie (31%) à payer les différentes dépenses à partir de sa fortune personnelle. Il aurait ainsi mis plus de 54 millions de dollars de sa poche. Les petits donateurs ont également pris une part active en apportant plus de 48 millions de dollars.

Le modèle de financement chez Hillary Clinton n'a rien à voir. La première source pour les fonds repose sur le grands donateurs avec plus de 218 millions de dollars. En revanche, elle a engagé beaucoup moins de fonds propres que son adversaire comme l'illustre le graphique ci-dessous.

[Graphique interactif] Vous pouvez changer de candidat grâce au sélecteur situé en bas à gauche du graphique.

Un risque de corruption ?

Depuis l'arrêt de 2010 et l'apparition des supers PAC, les risques de frénésie publicitaire et de corruption se sont multipliés. Dans un article universitaire de 2014, l'auteure Juliette Roussin a  montré que les riches contributeurs et les entreprises privées regroupés en supers PAC avait par exemple dépensé plus de 1 milliard de dollars en spots publicitaires pour la campagne de 2012. En effet, l'arrêt de 2010 autorise les entreprises et les syndicats à puiser dans leurs fonds propres pour financer des publicités électorales "et lèvent également les limitations pesant sur les contributions destinées à financer ces publicités ".

Et si ces structures doivent être indépendantes des comités de soutien, plusieurs associations américaines ont montré que les supers PAC étaient dirigés par d'anciens proches conseillers des candidats. Dans une enquête publiée en octobre 2015, le New-York Times avait d'ailleurs prouvé les liens de proximité entre les membres des supers PAC et les candidats républicains à la primaire.

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(*) Comité d'action politique (en anglais, political action committee ou PAC) est le nom communément utilisé pour désigner, indépendamment de sa taille, une organisation privée dont le but est d'aider ou au contraire de gêner des élus, ainsi que d'encourager ou de dissuader l'adoption de certaines lois. Depuis l'arrêt de 2010 de la cour suprême des États-Unis, les plafonds de dons sont abolis pour les comités d'action politique réputés indépendants des partis politiques et des candidats aux élections. Ces comités sont appelés des supers PAC.

Grégoire Normand
Commentaires 2
à écrit le 21/10/2016 à 12:18
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et bien sur soros qui finance et a des deals avec deputés europeens et commission

à écrit le 21/10/2016 à 12:16
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qui depensent le plus: banks gafa microsoft koch bros buffet haim saban carlos slim ... ils vont tout perdre hihi

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