Récession historique en vue pour l'Asie du Sud, selon la Banque mondiale

La région qui regroupe 1,8 milliard de personnes pourrait être le prochain épicentre de la pandémie. L'institution a déjà révisé sa perspective de croissance pour cette année, de 6,3% à une fourchette comprise entre 1,8% et 2,8%, avec certains pays qui vont entrer dans une sévère récession.
Les Maldives (vue de l'île de Malé, la capitale) vont subir l'effondrement des revenus du tourisme, et pourraient connaître une contraction du PIB de 13%
Les Maldives (vue de l'île de Malé, la capitale) vont subir l'effondrement des revenus du tourisme, et pourraient connaître une contraction du PIB de 13% (Crédits : Reuters)

A cause du nouveau coronavirus, l'Asie du Sud risque de réaliser cette année sa pire performance économique en 40 ans, ce qui va peser sur les efforts pour réduire la pauvreté dans la zone, estime ce dimanche la Banque mondiale dans un rapport. Cette région constituée de l'Inde, du Bangladesh, du Pakistan, de l'Afghanistan et d'autres plus petites nations compte 1,8 milliard d'habitants et certaines des villes les plus densément peuplées au monde.

Ces pays n'ont pas pour l'heure fait état d'une explosion du nombre de cas de covid-19, mais certains experts redoutent que la région ne devienne un des prochains épicentres de la pandémie. Les conséquences économiques s'y ressentent déjà de façon très forte au travers de mesures de confinement qui paralysent l'activité, de l'annulation de commandes industrielles occidentales ou encore de la hausse du chômage des travailleurs pauvres.

Moral des investisseurs en berne

"L'Asie du Sud est confrontée à un cocktail parfait de difficultés. Le tourisme s'est arrêté, les chaînes d'approvisionnement sont perturbées, la demande textile s'est effondrée et le moral des consommateurs et des investisseurs est en berne", indique la Banque mondiale. L'institution a réduit sa prévision de croissance pour la zone de 6,3% à une fourchette de 1,8-2,8% et considère que plus de la moitié des pays vont plonger dans une "récession profonde".

Les Maldives, pays le plus exposé

Ce sont les Maldives qui vont souffrir le plus avec l'effondrement des revenus du tourisme qui risque de provoquer une contraction du PIB de 13%, alors que celui de l'Afghanistan risque de se contracter de 5,9% et celui du Pakistan de 2,2%. L'Inde, dont l'année fiscale débute le 1er avril, devrait enregistrer un PIB de 1,5-2,8%, contre 4,8-5,0% pour l'année qu'elle vient d'achever.

La Banque estime en outre que la pandémie aggravera les inégalités dans la région, les populations les plus pauvres n'ayant qu'un accès limité, ou pas d'accès du tout, aux systèmes de santé et aux aides sociales.

Protéger les plus pauvres

En Inde, les mesures de confinement ont eu pour conséquence de mettre au chômage des centaines de milliers de travailleurs migrants, qui n'ont eu d'autre choix que de regagner leur région d'origine, parfois à pied. Les gouvernements doivent "intensifier leurs actions pour s'attaquer à l'urgence sanitaire, protéger leur population, en particulier les plus pauvres et les plus vulnérables, et créer les conditions d'une reprise économique rapide", indique la Banque.

Commentaires 2
à écrit le 12/04/2020 à 17:47
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Qui sait, peut être que le Parti Communiste Chinois trouvera un certain nombre de réponses à cette récession et fera des émules dans toute la zone asiatique. Je suis sur que l'OMC en piaffe d'impatience....

à écrit le 12/04/2020 à 17:31
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En 2011, Charles Lieber, directeur de l’institut de chimie et de biologie chimique de l’université de Harvard, devint un « scientifique stratégique » de l’université chinoise de Wuhan, et c’est là, d’après Wilcock, qu’un lien est à établir avec la co...

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