Suspicion de fraude : Trump crée une commission pour "l'intégrité électorale"

Le président des Etats-Unis a signé, jeudi 11 mai, un décret pour la création d'une commission chargée d'examiner les "vulnérabilités" du système électoral américain. Suite à sa victoire, Donald Trump a affirmé qu'une fraude électorale avait permis à Hillary Clinton de le devancer de près de 3 millions de voix.

Donald Trump dit vouloir préserver "l'intégrité électorale". Le président américain a signé jeudi un décret présidentiel créant une commission afin d'examiner les "vulnérabilités" potentielles des différents systèmes de vote en vigueur dans le pays et leurs éventuelles conséquences en terme de "vote inexact, d'inscriptions frauduleuses sur les listes électorales et de fraude électorale", annonce le communiqué de presse de la Maison Blanche.

La "Commission présidentielle sur l'intégrité électorale" sera présidée par le vice-président des Etats-Unis, Mike Pence. Le républicain Kris Kobach, qui siège au gouvernement de l'Etat du Kansas, le secondera. La commission sera consultative, bipartisane, et composée d'une quinzaine de membres, précise le communiqué. "Nous ne pouvons pas considérer comme acquis l'intégrité du vote", déclare Mike Pence dans un communiqué, cité par l'agence de presse AP. Il explique que la commission "examinera les moyens de renforcer l'intégrité des élections afin de protéger et de préserver le principe 'd'une personne-un vote' parce que l'intégrité du vote est le fondement de notre démocratie". La commission doit établir un rapport afin de le remettre à Donald Trump courant 2018.

Trump dénonce une fraude électorale

Dans la foulée de sa victoire à l'élection présidentielle du 8 novembre, Donald Trump a affirmé que la fraude électorale expliquait pourquoi sa rivale démocrate Hillary Clinton l'a devancé de près de 3 millions de voix au niveau du vote populaire. Le magnat de l'immobilier a alors assuré que des millions de citoyens étaient enregistrés dans deux Etats, et auraient pu voter deux fois. Cet écart, compte tenu du système en vigueur aux Etats-Unis, n'a pas empêché le républicain d'obtenir la majorité du Collège électoral, dont les 538 grands électeurs sont désignés Etat par Etat, et de devenir le 45e président des Etats-Unis. Ni Trump, ni son équipe n'a fourni depuis la moindre preuve de ces allégations de fraude.

( "Je vais demander une importante enquête sur la fraude électorale, y compris concernant les électeurs ayant voté dans deux état, ceux qui ont agi illégalement et...")

("...même sur les votants inscrits qui sont morts (parfois depuis très longtemps). Selon les résultats, nous renforcerons les procédures de vote!")

Une "menace imaginaire"

La création de cette commission a suscité de nombreuses critiques. "Le seul but de cette commission est de propager un mythe et d'encourager les gouverneurs républicains et les législateurs d'Etat à augmenter la suppression des électeurs", a martelé le sénateur du Vermont, Bernie Sanders. Le leader démocrate du Sénat, Chuck Schumer, a déclaré qu'il s'agissait d'un "front clair pour entraver l'accès au vote pour les Américains pauvres, les Américains plus âgés et, surtout, les Afro-Américains et les Latinos", rapporte AP. D'autant que deux agences existent déjà pour contrôler le processus électoral: la Federal Election Commission, agence indépendante qui contrôle le financement des élections fédérales, et l'Election Assistance Commission, une instance en charge de la surveillance du processus électoral.

Selon Michael Waldman, président du Centre Brennan pour la Justice de New York, la commission est formée pour "trouver une preuve de la réclamation absurde du président" sur la prétendue fraude électorale de l'élection présidentielle. Il souligne aussi le timing de cette annonce. Elle intervient alors que Donald Trump a licencié mardi le directeur du FBI, James Comey. Selon Michael Waldman: "[Donald Trump] a viré la personne qui a enquêté sur une menace réelle pour l'intégrité des élections et a mis en place une enquête sur une menace imaginaire".

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(Avec agences)

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