PODCAST Automobile : et si Peugeot rachetait Renault ?

HISTOIRES ECONOMIQUES. Il pourrait y avoir des rapprochements dans l’industrie automobile… Trois ans après la fusion géante entre PSA et Fiat-Chrysler, qui a donné naissance à Stellantis, son directeur général, Carlos Tavares, prépare les esprits à une nouvelle opération majeure. Écoutez chaque mardi 6h48 la chronique "Histoires Economiques" de Philippe Mabille dans le 5/7 de France Inter présenté par Mathilde Munos.
Philippe Mabille
(Crédits : DADO RUVIC)


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Selon Tavares, « si l'industrie automobile ne bouge pas, elle disparaîtra sous l'offensive chinoise ». Jusqu'ici, un propos assez banal de sa part. Mais c'est une autre petite phrase du patron de Stellantis qui a allumé le feu : « Tant que vous voyez mes résultats au niveau adéquat, vous pouvez en conclure que je suis prêt pour tout type de consolidation », a-t-il lancé, ouvrant le bal des rumeurs.

Stellantis envisage une méga-fusion avec un autre constructeur

Et le groupe en a les moyens : la trésorerie nette du groupe atteignait 26 milliards d'euros fin 2023. Soit deux fois la valeur de Renault et la moitié de celle de Ford ou General Motors, autres cibles possibles de l'ogre Tavares.

Cette sortie n'est pas passée inaperçue en Italie, le pays de Fiat qui fait partie de Stellantis. Dès dimanche, le quotidien généraliste romain il Messaggero spéculait sur une éventuelle union de Peugeot avec... Renault, le rival du groupe franco-italo-américain. Selon ce journal, l'Elysée serait à la manœuvre pour soutenir ce mariage que l'Etat français pourrait faciliter, étant actionnaire à la fois de Stellantis (environ 9%) et de Renault (à hauteur de 15%). Et ce d'autant que le Chinois Geely ou l'Allemand Volkswagen ne cachent pas leur intérêt pour le groupe au losange, dont la taille plus petite en fait une cible de choix.

Pour couper court aux rumeurs, le président de Stellantis, John Elkann, l'héritier de la famille Agnelli qui a fondé Fiat, a apporté un démenti formel à tout projet de fusion. Giorgia Meloni, la chef de l'exécutif italien, regarde aussi cela d'un mauvais œil : elle a récemment accusé les dirigeants de Stellantis de « privilégier » les intérêts de la France. Une fusion avec Renault déplacerait encore plus le centre de gravité du groupe, ce qui ne serait pas sans conséquences sur l'emploi pour Fiat.

Il est trop tôt pour croire en une fusion Peugeot-Renault, qui poserait en outre des problèmes de droit de la concurrence, même si le marché auto est mondial. Ce qui est sûr, c'est qu'à deux ans de la retraite, Carlos Tavares se verrait bien finir sa carrière sur un dernier coup magistral. Et que l'heure des grandes manœuvres a sonné pour les constructeurs auto qui jouent leur survie pour surmonter la sortie de l'ère du pétrole.


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Philippe Mabille
Commentaire 1
à écrit le 07/02/2024 à 8:06
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"et si Peugeot rachetait Renault ?" "Trois ans après la fusion géante entre PSA et Fiat-Chrysler" En tout cas l'age d'or de l'automobile est bel et bien terminé et depuis longtemps, c'est la finance qui s'est est chargée comme d'éradiquer tout le res...

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