PODCAST Bruno Le Maire recherche un milliard d’euros d’économies dans le budget 2024, désespérément

HISTOIRES ECONOMIQUES. Le projet de loi de finances pour 2024 va commencer à être examiné par les députés en commission des finances. Écoutez chaque mardi 6h48 la chronique "Histoires Economiques" de Philippe Mabille dans le 5/7 de France Inter.
Philippe Mabille
(Crédits : Reuters)


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C'est le début du long marathon budgétaire qui se termine généralement en décembre. Enfin cette année, cela pourrait aller beaucoup plus vite car on sait déjà que cela va se finir par un 49.3 et une motion de censure, mais quand ? Voilà la question.

Près de 2 800 amendements ont été déposés par les oppositions, soit le double de l'an dernier. En attendant l'inévitable 49.3, les débats vont donc se focaliser sur quelques points saillants de ce budget.

Essentiellement la fiscalité des carburants, qui domine l'actualité de la rentrée, mais aussi les aides aux entreprises notamment les allégements de charges et sans doute aussi la taxation des superprofits.

Déjà, le gouvernement taxe les autoroutes et les aéroports, ainsi que le transport aérien, au nom de l'écologie, qui va bénéficier d'un coup de pouce de 7 milliards d'euros. Certains députés Renaissance se demandent pourquoi s'arrêter là : une taxe sur les raffineries est envisagée, ce qui a conduit le patron de TotalEnergies à menacer de mettre fin à son plafonnement des prix à 1,99 euros dans ses stations service.

Le contexte de ce débat budgétaire est bien différent de celui de l'an dernier

Car l'inflation coûte cher, via l'indexation du Smic, des retraites, et la hausse des salaires des fonctionnaires. Avec des taux d'intérêt à plus de 3,5% à dix ans, la charge de la dette explose. Elle va doubler entre 2023 et 2027, pour atteindre 74 milliard d'euros, ce qui en fera le premier budget de l'Etat.

Le risque d'un nouveau choc pétrolier avec la crise au Proche Orient bouscule aussi toutes les hypothèses économiques de Bercy pour l'an prochain. La croissance de 1% est optimiste, mais aussi la prévision de ralentissement de l'inflation à 2,6%. Le ministre des finances, Bruno Le Maire, a pris les devants en annonçant hier qu'il faudra trouver 1 milliard d'euros d'économies en plus des 16 milliards prévus, pour tenir la baisse du déficit à 4,4% du PIB. Ce souci de rigueur ne doit rien au hasard : les agences de notation Fitch puis Standard & Poor's veillent.

Bruno Le Maire doit se sentir un peu seul face à une droite LR qui réclame comme le RN une baisse des taxes sur les carburants qui coûterait 10 milliards.

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Philippe Mabille
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