PODCAST La fin de l’abondance aussi pour les sports d’hiver

HISTOIRES ECONOMIQUES. Les professionnels de la montagne ne cachent pas leur inquiétude à quelques mois de l’ouverture de la saison. Pourra-t-on skier cet hiver ? Écoutez chaque mardi 6h48 la chronique "Histoires Economiques" de Philippe Mabille dans le 5/7 de France Inter.
Philippe Mabille
(Crédits : CHRISTIAN HARTMANN)

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On pourra skier, mais de façon sans doute plus sobre que par le passé. Les remontées mécaniques risquent de fermer plus tôt. Certaines stations craignent même de ne pas pouvoir ouvrir tant leur facture d'énergie va flamber.

Il faut savoir que 70% d'entre elles doivent renégocier cet automne le contrat triennal passé avec leur fournisseur d'énergie. Cela tombe au plus mauvais moment avec un prix de gros de l'électricité multiplié par plus de 20.

C'est la panique dans les communes de montagne qui n'avaient pas besoin de ça après les deux années blanches de la crise sanitaire. Elles appellent donc à l'aide le gouvernement qui doit recevoir ce mardi l'association des maires des stations de ski.

Qu'attendent-elles de l'Etat ?

Les communes de montagne aimeraient bénéficier de tarifs privilégiés, une sorte de bouclier tarifaire montagne, et ne pas subir de délestage (c'est-à-dire des coupures ciblées et temporaires). Pas sûr que cela marche alors que tous les secteurs réclament la même chose. Et que l'on voit déjà des usines recourir au chômage partiel comme Duralex.

Pour s'en sortir, les stations de ski peuvent amplifier leurs plans d'économies, en réduisant l'amplitude horaire des remontées, leur fréquence ou leur nombre, la production de neige de culture et même le chauffage de certains équipements collectifs comme les piscines.

Si aucune solution n'est trouvée, certaines stations pourraient se résoudre à relever de quelques euros le prix des forfaits. En France, le prix d'une journée skieur oscille entre 20 et 60 euros dans les plus grands domaines.

Et à plus long terme... entre réchauffement climatique et crise énergétique, le ski a-t-il encore un avenir ?

C'est tout l'enjeu : l'or blanc est un des atouts touristiques de la France. Le ski emploie 120.000 salariés et réalise un chiffre d'affaires de 10 milliards d'euros chaque année.

Mais c'est vrai, ce double choc est l'occasion pour le secteur de se remettre en question. Nous y consacrons un dossier dans l'édition Auvergne-Rhône-Alpes de La Tribune de cette semaine. On y apprend que Serre-Chevalier est le premier domaine skiable au monde à produire sa propre électricité, hydro, solaire et éolienne, à hauteur de 30% de ses besoins. C'est sans aucun doute une voie d'avenir pour sauver et la planète et le plaisir de manger une bonne fondue au fromage d'Abondance après une bonne journée sur les pistes...

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Philippe Mabille
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