PODCAST La nouvelle R5 électrique, l’arme de Renault pour contrer l’offensive chinoise

HISTOIRES ECONOMIQUES. La marque au losange a crevé l'écran en montrant pour la première fois sa R5 électrique, avec ses couleurs pop et son look vintage futuriste. Écoutez chaque mardi 6h48 la chronique "Histoires Economiques" de Philippe Mabille dans le 5/7 de France Inter présenté par Mathilde Munos.
Philippe Mabille
(Crédits : GONZALO FUENTES)


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La voiture iconique de Renault, star des années 70 et 80, fait un retour remarqué en s'affichant en jaune canari ou en vert fluo et avec un prix compétitif de 25.000 euros avant subventions pour l'entrée de gamme. Pas loin de la eC3 de Citroën présentée l'an dernier par Stellantis à 23.300 euros.

Cette R5 est la première voiture électrique de l'ère Luca de Meo, le patron italien de Renault, qui avait relancé la Fiat 500 quand il était à la tête du marketing du constructeur transalpin. Au-delà de ce côté vintage et sympa, qui a bien profité à Fiat et Mini, la R5 électrique sera surtout une voiture made in France, avec deux sites emblématiques : l'usine de Douai où elle va remplacer la Zoé, et à quelques kilomètres, la gigafactory d'Envision, la jeune société chinoise qui va produire en masse les batteries pour Renault dans les Hauts-de-France.

Renault propose des batteries pas tout à fait comme les autres

Pour les modèles les plus hauts de gamme, outre une autonomie de 400 kilomètres, il s'agit d'une batterie bidirectionnelle. Elle pourra donc, via une borne de recharge dédiée, se brancher sur le réseau électrique de votre maison.

En anglais, on appelle cela le « vehicle to grid », et c'est une révolution, puisqu'on pourra utiliser chez soi l'électricité stockée dans la batterie. Concrètement, si vous rechargez chaque jour la batterie de votre voiture en heures creuses, Renault promet une économie de 50% sur votre facture mensuelle. On mesure l'intérêt à l'heure où le prix de l'électricité flambe.

Cette nouvelle R5 est aussi un pari industriel pour Renault

Le groupe français dont les résultats restent solides joue gros face à la concurrence du géant chinois BYD qui vient de dépasser Tesla comme premier constructeur mondial de voitures électriques. Pour  résister à la déferlante chinoise, le patron de Renault réclame une TVA différenciée en Europe entre petites et grandes voitures pour baisser les prix.
Surtout, il veut réduire à deux ans le délais pour lancer de nouveaux modèles. Après la R5 qui sera commercialisée à partir de mai, la marque au losange va relancer d'autres modèles iconiques versions électriques : la R4 en 2025 et la Twingo en 2026.

Pour l'instant, Luca de Meo n'a pas répondu aux appels du pied de Carlos Tavarès, le patron de Stellantis qui a laissé entendre en janvier qu'il était pour une fusion. Renault préfère s'associer avec l'allemand VW pour partager la production de la future Twingo électrique. Et si l'électrification préfigurait le lancement d'un Airbus de l'automobile en Europe ? En ces temps imprévisibles, qui sait...


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Philippe Mabille
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