Grèce : quatre choses à savoir avant la rencontre entre l'Eurogroupe et le FMI

Les ministres des Finances de la zone euro et le FMI se réunissent ce lundi pour trouver un compris sur le cas grec, en particulier sur la question d'un allègement de sa dette. Ayant accompli les réformes demandées, Athènes attend que ses créanciers remplissent leur part du contrat.
"Notre pays, en adoptant de nouvelles mesures au Parlement grec a totalement rempli ses obligations et à temps", a déclaré dimanche le ministre grec des Finances Euclide Tsakalotos dans un communiqué cité par l'agence ANA.

L'avenir de la Grèce est à nouveau en jeu. Les ministres des Finances des 19 pays de la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI) se réunissent à Bruxelles ce lundi pour tenter de trouver un compromis sur un allègement de la dette grecque. Cet accord entre les créanciers est indispensable en vu du déblocage d'une nouvelle tranche d'aide. La Grèce a besoin de nouveaux prêts pour rembourser 7,3 milliards d'euros qui arrivent à échéance en juillet. Si ses créanciers ne se mettent pas d'accord, l'Etat pourrait faire défaut.

■ Un accord préliminaire signé début mai

Le 2 mai, le ministre des Finances grec a annoncé la conclusion d'un accord préliminaire entre Athènes et ses créanciers de la Troïka (UE, BCE et FMI). Le gouvernement grec a accepté de réaliser de nouvelles mesures d'austérité, portant notamment sur les pensions retraites et des hausses d'impôts, en échange de la poursuite du plan d'aide et de l'ouverture des discussions sur un allègement de la dette, objectif du Premier ministre Alexis Tsipras depuis son élection en 2015.

L'accord doit être approuvé par les ministres des Finances de la zone euro ce lundi. Athènes a rempli sa part du contrat. Le 18 mai, les députés ont voté les mesures demandées par la Troïka, malgré leur impopularité. Pendant le vote, près de 10.000 personnes, selon la police, manifestaient devant le Parlement à l'appel des syndicats. Désormais, le gouvernement attend que ses créanciers fassent leur part du chemin.

"Notre pays, en adoptant de nouvelles mesures au Parlement grec a totalement rempli ses obligations et à temps", a déclaré dimanche le ministre grec des Finances Euclide Tsakalotos dans un communiqué cité par l'agence ANA. "Il n'y a plus d'excuses pour tergiverser encore sur la question de l'allègement de la dette", a-t-il ajouté.

■ Se financer sur les marchés

Le troisième plan de sauvetage de la Grèce de 86 milliards d'euros, débuté en 2015, expire mi-2018. Un accord sur l'allègement de sa dette permettrait à Athènes de restaurer la confiance chez les investisseurs pour enfin retourner se financer sur les marchés financiers. Ce retour peut également être facilité si la Grèce obtient l'accès au quantitative easing (QE), la politique de rachat de titres de dette publique par la Banque centrale européenne (BCE).

Le FMI plaide largement pour cette option et s'oppose aux objectifs budgétaires fixés par la zone euro pour la Grèce. Il estime, qu'en l'état, la dette publique grecque n'est pas soutenable et conditionne sa participation à un nouveau plan d'aide à un geste en faveur d'Athènes.

■ Convaincre les pays du Nord de l'Europe

Au sein de l'Eurogroupe les avis divergent. Un groupe de pays d'Europe du Nord conduit par l'Allemagne s'opposent toutefois à s'engager en faveur d'un allègement de la dette grecque, de peur de déplaire à leurs opinions publiques. Ils craignent aussi qu'Athènes, une fois l'accord conclu, cesse de poursuivre ses réformes.

Cependant, ces mêmes pays réclament que le FMI se joigne à un accord pour des raisons de crédibilité, estimant que l'approche de la Commission européenne vis-à-vis d'Athènes peut être parfois trop complaisante. L'enjeu de ce lundi est de générer un compromis entre les parties sur les termes de l'accord.

■ Moscovici "confiant" et Macron en faveur d'un allègement

Le commissaire européen aux Affaires économiques et financières Pierre Moscovici s'est déclaré dimanche confiant sur la perspective d'un accord lundi. "On est très près en réalité d'un accord global", a déclaré Pierre Moscovici sur France Inter. Un accord portant "à la fois sur le programme, sur des mesures de croissance et d'emploi pour la Grèce, sur la dette grecque" pourrait être selon lui conclu dès lundi ou à défaut "dans les prochaines semaines".

"La Grèce a pris ses responsabilités", a-t-il dit en soulignant notamment les nouvelles réformes adoptées par le Parlement grec. "Je souhaite maintenant que les partenaires de la Grèce que nous sommes prennent aussi leurs responsabilités", a indiqué le commissaire européen.

Le président français, Emmanuel Macron, s'est entretenu au téléphone ce lundi avec le Premier ministre grec, Alexis Tsipras. Il lui a rappelé sa volonté de trouver un accord pour alléger le poids de la dette grecque, a appris Reuters dans l'entourage du président français. "Telle est la feuille de route du ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, qui participe aujourd'hui à l'Eurogroupe à Bruxelles", a-t-on ajouté.

(avec agences)

Commentaire 1
à écrit le 22/05/2017 à 17:34
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Citation "Le commissaire européen aux Affaires économiques et financières Pierre Moscovici s'est déclaré dimanche confiant sur la perspective d'un accord lundi" Pierre Moscovici a beau parler mais il n'a aucune responsabilité dans le processus: c'...

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