Guerre commerciale : Bruxelles abaisse ses prévisions de croissance

La Commission européenne a revu à la baisse ses prévisions de croissance de 0,2 point pour 2018 (2,1% contre 2,3% au printemps dernier) en invoquant la montée des tensions commerciales ainsi que la hausse du pétrole et ses effets inflationnistes induits.
Grégoire Normand
Le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro croîtrait de 2,1% cette année, et non plus de 2,3% comme l'exécutif européen l'avait projeté en mai. La Commission a en revanche confirmé sa prévision d'une croissance de 2,0% en 2019.

Les signes de ralentissement commencent à se multiplier. Selon les dernières prévisions économiques de l'été publiées par la Commission européenne ce jeudi 12 juillet, la croissance devrait marquer le pas à 2,1% et 2% en 2018 et 2019, tant pour la zone euro que pour l'Union européenne. Les économistes de l'institution européenne ont ainsi révisé à la baisse leurs projections de printemps dernier qui établissaient une croissance de 2,3% pour 2018. La conjugaison des tensions commerciales et diplomatiques ont amené les experts de Bruxelles à être moins enthousiastes sur les perspectives de croissance du Vieux continent. Dans un communiqué, le commissaire européen Pierre Moscovici a déclaré que :

"La croissance en Europe devrait rester résiliente, étant donné que les politiques monétaires restent accommodantes et que le chômage continue de baisser. La légère révision à la baisse par rapport au printemps traduit l'impact des tensions commerciales et de l'incertitude politique sur la confiance et la hausse des prix de l'énergie. Nos prévisions tablent sur une poursuite de l'expansion en 2018 et 2019, bien qu'il existe clairement un risque baissier, en cas de nouvelle escalade de mesures protectionnistes."

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pierre moscovici

[Le commissaire européen Pierre Moscovici en charge des affaires économiques et financières. Crédits : Reuters.]

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Croissance : des disparités en vue

Contrairement aux mois précédents, la croissance des pays européens devraient présenter de fortes disparités selon la Commission européenne. Le ralentissement d'activité est susceptible de toucher l'ensemble des grandes économies de la zone euro, en premier lieu l'Italie qui devrait avoir le taux de croissance le plus bas d'Europe avec la Grande-Bretagne si l'on prend en compte l'ensemble de l'Union européenne. La croissance de l'Allemagne ralentirait à 1,9% en 2018 et en 2019, alors que la Commission projetait jusqu'alors 2,3% et 2,1% respectivement.

Coup de frein pour la France

Pour la France, l'organisme européen table sur une croissance à 1,7% en 2018 et en 2019. Après la Banque de France et l'Insee, le coup de frein se confirme pour l'économie française alors que le gouvernement tablait sur une croissance à 2% en 2018.

"La croissance du PIB au premier trimestre a ralenti à 0,2% après cinq trimestres de forte expansion [...] Le coup de frein a reposé sur un déclin des exportations et de l'investissement des entreprises. Des facteurs temporaires comme des conditions météorologiques moins favorables peuvent également expliquer ce ralentissement."

Pour le second semestre, les prévisionnistes de la commission sont plus optimistes. "La réduction des cotisations sociales et de la taxe d'habitation, combinées à une augmentation des revenus et d'un meilleur taux de chômage, devraient avoir un impact positif sur le pouvoir d'achat des ménages dans les mois à venir."

Lire aussi : Croissance : le coup de frein se confirme pour la France

Les tensions commerciales pèsent sur la croissance

Le premier juin dernier, le président américain Donald Trump a infligé des taxes douanières sur l'acier et l'aluminium européens, amenant Bruxelles à mettre en place des droits de douane additionnels sur une série de produits typiquement américains en guise de rétorsion. Et il a menacé de taper encore plus fort, en imposant des droits de douane sur les importations automobiles européennes, ce qui frapperait en premier lieu l'Allemagne, première économie de la zone euro et fortement exportatrice de voitures aux États-Unis.

L'exécutif européen relève non seulement les dangers qui peuvent apparaître en raison des négociations difficiles sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE, prévu pour fin mars 2019, mais aussi la situation politique en Italie. Enfin, la hausse des prix de l'énergie et notamment ceux du pétrole pourraient également avoir un impact sur l'activité des pays de l'Union européenne.

Lire aussi : La guerre commerciale pourrait coûter près d'un Smic à chaque Français

Grégoire Normand
Commentaires 5
à écrit le 16/07/2018 à 11:45
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Personne ne relève qu'en cas de ralentissement général, du principalement à la montées des incertitudes et notamment celles générées par les rigidités des états eux-mêmes et leur incapacité à s'adapter, alors ce sont les états, les entreprises, les p...

à écrit le 14/07/2018 à 22:56
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L'un des aspects qui me sidère le plus en France c'est la culture de la guerre civile, plutôt que de pratiquer la guerre de conquête. A tous les étages. C'est vrai en particulier en interne dans les entreprises. Les grandes PME et ETI qui font de la ...

à écrit le 14/07/2018 à 19:09
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Depuis la création d'Euro, l'UE a abaissé considérablement le niveau de vie de la classe moyenne du secteur privé des pays développés . la perte de richesse par rapport aux USA est de 15% . On ne peut plus mentir car avec l'internet , les métriques ...

à écrit le 13/07/2018 à 16:00
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Ne revons pas avec la pression fiscale et assimilé(CSG.TAXE CARBURANT, autoroutes gaz, carte grise, etc ) qui a augmente depuis le premier janvier la croissance ne peut que ralentir. le journaliste doit etre un ami DE MACRON pour dire que le respo...

à écrit le 13/07/2018 à 15:45
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l union européenne se passe du président des (USA) elle se déstabilise d elle meme !

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