La population de Londres a augmenté deux fois plus vite que le reste du pays

Graphique - La population de la capitale du Royaume-Uni a fortement augmenté entre 2011 et 2015. Dans le contexte du Brexit, la situation pourrait s'inverser pour Londres qui pourrait voir le nombre de candidats à l'expatriation s'accroître.
Grégoire Normand
Le Brexit pourrait réduire l'immigration de la population vers Londres.

La population londonienne a augmenté de 5,7 % entre 2011 et 2015 et a gagné plus de 469.000 habitants en quatre ans selon les deniers chiffres du bureau national des statistiques (ONS). Elle serait passée de 8,2 millions d'habitants à 8,7 millions.

Une croissance démographique liée à l'activité économique

D'après les chiffres de l'ONS, la croissance démographique de Londres (5,7%) est deux fois plus élevée que celle du pays (2,9%). Sur la même période, le coût moyen du logement a augmenté de 47%, passant de 315.000 euros (285.000 livres) à 463.000 euros (419.474 livres) selon le Guardian.

Après le Grand Londres, Bristol est la seconde ville à avoir connu un tel accroissement de sa population, passant de 1,07 million à 1,2 million d'habitants. Dans le bas du tableau, Glasgow a connu une croissance bien moindre durant ces quatre années (+1%).

Selon un représentant de l'ONS, "les différents niveaux de croissance démographiques à travers les villes et les régions sont souvent le reflet de la force économique de la zone géographique."

Un solde migratoire positif

Londres avec son économie attractive a attiré plus d'expatriés de l'étranger que n'importe quelle autre région de la Grande-Bretagne. Selon le journal britannique, près de 192.000 personnes en moyenne sont venues habiter à Londres chaque année (ce chiffre comprend à la fois les étrangers et les Anglais qui sont revenus après une période d'expatriation à l'étranger) et 95.000 ont déménagé dans d'autres régions ou dans d'autre pays. Le solde migratoire (*) de la ville s'élèverait donc à 97.000. Pour la Grande-Bretagne toute entière, ce solde s'élèverait à 236.000. "L'attraction de Londres pour les immigrants reflète sans aucun doute son statut de pôle majeur pour le travail," ajoute l'ONS. Toutes les zones analysées par l'ONS connaissent un solde migratoire positif comme l'illustre le tableau ci-dessous.

 

La présence des fortes minorités ethniques favoriserait la venue d'immigrés voulant rejoindre leurs familles à Londres. Pour des villes comme Bristol ou Edimbourgh, l'immigration serait plutôt interne.

Pour les arrivées internes, Londres connaîtrait surtout un flux important de personnes âgées de 22 à 29 ans, venues principalement pour les études. Mais dans les autres groupes d'âge, de nombreux départs sont à souligner pour de potentielles raisons comme le coût important des logements au moment de fonder une famille ou des changements de modes de vie. L'autre facteur explicatif avancé par l'ONS résulte du solde naturel (**) positif élevé à Londres. Il y aurait ainsi plus de naissances que de décès dans la capitale.

Des projections remises en cause par le Brexit

Selon les récentes projections de l'ONS, la population du Grand Londres pourrait augmenter de 12,7% entre 2015 et 2025 pour atteindre 9,8 millions d'habitants. Mais le Brexit pourrait remettre en cause ces prévisions. Dans un article de Politico publié le 10 octobre dernier, le journaliste Charlie Cooper s'appuyant sur les propos d'un ancien conseiller de David Cameron, indiquait que le Brexit pouvait avoir un "impact psychologique" sur les potentiels candidats à l'immigration vers Londres, notamment ceux venant de l'Europe de l'Est. Par ailleurs, la dépréciation de la livre par rapport à l'euro pourrait inciter les Britanniques à rechercher un emploi dans un pays étranger. L'attractivité de Londres pourrait donc être fortement remise en cause dans les années à venir.

(*) Solde migratoire : c' est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de l'année. Ce concept est indépendant de la nationalité.

(**) Solde naturel : c'est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d'une période.

Grégoire Normand
Commentaires 2
à écrit le 30/07/2018 à 16:42
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Les scenariis catastrophes, je n'y crois pas. Mais le Brexit va casser la dynamique, et c'est déjà beaucoup...

à écrit le 13/10/2016 à 18:53
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Tant mieux, espérons que les financiers et hommes d'affaires inutiles à l'économie réelle dégagent, et ce serait bien pour cette capitale qu'ils dégagent rapidement.

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