S'il y a bien un indicateur qui demeure au beau fixe, c'est bien celui de l'emploi. Le taux de chômage dans la zone euro poursuivait, en effet, sa baisse en mai atteignant un nouveau record. Il atteignait 6,6% de la population active le mois dernier après avoir déjà baissé à 6,7% en avril, selon les chiffres d'Eurostat. C'est un nouveau plancher historique pour cet indicateur qui n'a jamais été aussi bas depuis que l'office européen des statistiques a commencé à compiler cette série en avril 1998. A l'échelle de l'Union européenne - les vingt-sept Etats, tandis que la zone euro réunit les dix-neuf qui utilisent la devise européenne - le taux de chômage a baissé à 6,1% en mai, atteignant également un record.
Les chiffres d'Eurostat permettant de calculer le chômage sont basés sur la définition du chômage du Bureau international du travail (BIT). Sont considérés comme chômeurs les personnes sans emploi qui ont activement cherché du travail au cours des quatre semaines précédentes et sont disponibles pour commencer à travailler dans les deux prochaines semaines.
Des taux très disparates selon les pays
L'amélioration a été encore plus marquée chez les jeunes. Le taux de chômage des moins de 25 ans a chuté de 4,7 points par rapport à mai 2021 dans la zone euro pour atteindre 13,1%, contre 13,3% dans l'ensemble de l'UE. Quelque 13,07 millions d'hommes et de femmes restaient cependant sans emploi parmi les 27 pays membres, dont 11 millions dans les 19 pays partageant la monnaie unique.
Dans le détail, les taux de chômage les plus élevés dans l'UE sont ceux de l'Espagne (13,1%), de l'Italie (8,1%) et de la Suède (7,7%). En France, 7,2% de la population active était au chômage. Quant à la République tchèque (2,5%), la Pologne (2,7%) et l'Allemagne (2,8%), ils affichaient les taux de personnes sans emploi les plus faibles.
Les nuages s'amoncellent
Ces résultats jamais vus depuis des années s'expliquent d'une part par le fort rebond de l'économie européenne entamé au printemps 2021 au sortir de la pandémie de Covid-19 qui s'était caractérisée par une récession. D'autre part, le marché du travail a profité de la guerre en Ukraine. Pour autant, cette dernière commence déjà à pénaliser l'activité et jette une ombre sur les perspectives des prochains mois, les prévisions de croissance en Europe ayant été revues drastiquement à la baisse tandis que l'inflation s'envole. Elle était estimée à 8,1% en mai 2022 dans la zone euro. Quant à la croissance du produit intérieur brut (PIB), Bruxelles a abaissé en mai de 1,3 point sa prévision pour la zone euro en 2022, à 2,7%. Mais les conséquences de cette détérioration ne sont pas encore visibles sur les chiffres de l'emploi.
(Avec AFP)
