Zone euro : un taux de chômage au plus bas depuis 9 ans

Par Grégoire Normand  |   |  703  mots
En janvier 2018, 3,6 millions de jeunes de moins de 25 ans étaient au chômage dans l’UE28, dont 2,5 millions dans la zone euro. (Crédits : Reuters/Toby Melville)
Le chômage dans l'union monétaire est tombé à son plus bas niveau depuis décembre 2008, selon les derniers chiffres de la Commission européenne. Il existe cependant de fortes disparités entre les 19 États membres.

Le marché du travail s'améliore sérieusement en Europe. Selon les dernières données de l'office de statistiques européen publiées le 1er mars, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières (CVS) s'est élevé à 8,6% en janvier dernier. Un niveau stable par rapport à décembre 2017 et en baisse par rapport au taux de 9,6% de janvier 2017. Il s'agit du taux le plus faible depuis décembre 2008. Le chômage dans la zone euro ne cesse de reculer depuis qu'il est repassé en septembre 2016 sous le seuil symbolique de 10,0%. Au pire de la crise de la dette, le chômage avait atteint le taux record de 12,1% en avril, mai et juin 2013 dans la zone euro. Depuis, la situation économique s'est lentement améliorée, mais le chômage reste toujours bien plus élevé que le taux moyen d'avant la crise financière de 2007-2008, où il était de 7,5%.

Lire aussi : Zone euro : ça repart enfin !

Un chômage au plus bas dans l'UE

Après avoir atteint des sommets en 2013 à 11%, le chômage de l'Union européenne ne cesse de dégringoler pour atteindre 7,3% de la population active en janvier dernier, stable par rapport à décembre et en sérieuse baisse par rapport à janvier 2017 (8,1%). Il représente le taux le plus faible dans l'UE à 28 depuis octobre 2008. Les experts de la Commission européenne estiment qu'en janvier 2018, 17,9 millions d'hommes et de femmes étaient au chômage dans l'UE à 28, dont 14,1 millions dans la zone euro.

Une Europe coupée en deux

En dépit d'une baisse régulière depuis plusieurs années, des disparités persistent au sein de la zone économique. Les chiffres du chômage dessinent une Europe scindée en deux parties avec, au sud, les pays qui présentent les taux les plus importants comme la Grèce (20,9%), l'Espagne (16,3%) et l'Italie (11,1%). À l'inverse, la République tchèque (2,4%), l'Allemagne (3,6%), la Hongrie (3,8%) ou les Pays Bas (4,2%) présentent les taux les plus bas du continent. Seule exception, Malte qui fait partie de l'Europe du Sud affiche le second taux le plus bas avec 3,5%. Il apparaît que les effets de la crise et la multiplication des plans d'austérité dans les pays du Sud de l'Europe s'inscrivent dans la durée pour les actifs qui recherchent un emploi malgré une conjoncture économique plus favorable.

En France, le taux de chômage est annoncé à 9% par la Commission européenne, soit un chiffre légèrement supérieur aux derniers chiffres encore provisoires de l'Insee pour 2017. Mais l'écart entre le chômage tricolore et celui de la zone euro demeure persistant.

Lire aussi : Le taux de chômage repasse sous la barre des 9%

Un chômage des jeunes persistant

Les jeunes sont encore frappés par un chômage persistant sur le continent européen. Selon les derniers chiffres d'Eurostat, le taux de chômage des jeunes s'est établi à 16,1% dans l'UE à 28 et à 17,7 dans la zone euro contre respectivement 17,6% et 19,9% en janvier 2017. Les taux les plus faibles ont été recensés en République Tchèque (5,8%) en Estonie (6,5% en décembre 2017) et en Allemagne (6,6%), tandis que les plus élevés ont été enregistrés en Grèce (43,7% en novembre 2017), en Espagne (36,0%) et en Italie (31,5%).

Révisions de la croissance à la hausse

La Commission européenne a revu à la hausse ses prévisions de croissance pour 2018 et 2019 au début du mois de février dernier. L'institution européenne fait le pari d'une hausse du produite intérieur brut de 2,3% cette année et 2% l'an prochain. Au mois de novembre dernier, elle annonçait une croissance à 2,1% pour 2018 et 1,9% pour 2019 tandis que le FMI prévoit une croissance à 1,9% en 2018 et 1,7% en 2019 pour la zone euro et 2,1% et 1,8% pour l'Union européenne.

--

 --

"L'économie européenne a surpassé les attentes et sa croissance devrait rester soutenue l'année prochaine", a commenté le vice-président de la Commission européenne pour l'euro, Valdis Dombrovskis. Pour plusieurs dirigeants et décideurs politiques, cette amélioration de la conjoncture économique est un prétexte pour lancer des réformes d'une zone euro encore fragilisée par des disparités pesantes.

Lire aussi : Réformes de la zone euro : les recommandations de Lagarde et Le Maire