BNP Paribas reprend d'importants actifs de Fortis pour 15 milliards d'euros

La banque française prend le contrôle de Fortis en Belgique et au Luxembourg pour 14,7 milliards d'euros, tandis que l'Etat belge devient le premier actionnaire du groupe français.
BNP Paribas reprend le contrôle de Fortis en Belgique et au Luxembourg pour 14,7 milliards d'euro.

La réorganisation du secteur bancaire précipitée par la crise financière se poursuit: après un week-end de tractations,  BNP Paribas prend 75% des activités bancaires belges du bancassureur belgo-néerlandais Fortis - l'Etat belge conservant les 25% restants - et 100% des activités assurance Belgique. Le français prendra aussi 66% de Fortis Luxembourg, le reste revenant au gouvernement luxembourgeois. En échange, BNP Paribas verra l'Etat belge devenir son premier actionnaire avec "environ 11,7%" du capital (pour une valeur de l'ordre de 8,25 milliards d'euros), tandis que l'Etat luxembourgeois prendra 1,1%, selon le directeur général de BNP Paribas, Baudouin Prot. (Retrouvez le communiqué de BNP Paribas sur cette prise de contrôle de Fortis)

BNP Paribas espère que le rachat de Fortis sera finalisé à la fin de l'année ou au premier trimestre 2009, selon un communiqué diffusé lundi. L'opération, sera financée à hauteur de 9 milliards d'euros en actions et de 5,5 milliards d'euros en numéraire, explique  BNP Paribas. Dans un premier temps, 88 millions d'actions seront émises dans le cadre des autorisations accordées au conseil d'administration de BNP Paribas, et l'émission de 44 millions d'actions supplémentaires sera soumise à une assemblée générale extraordinaire des actionnaires de BNP, détaille la banque. L'opération devrait être relutive dès la première année et permettra à la banque de renforcer ses ratios de fonds propres, selon le communiqué. Le ratio Tier 1 devrait ainsi s'améliorer d'environ 35 points de base. 

Selon le quotidien financier belge L'Echo, le groupe français reprendra également les activités bancaires de Fortis en Turquie (ex-Disbank) et les activités bancaires en Pologne. Fortis Insurance Belgium et Fortis Investments, la filiale de gestion d'actifs, seront également repris par le groupe français.

L'apparition de BNP Paribas au chevet de Fortis intervient après le projet de démantèlement du groupe transfrontalier, moins d'une semaine après un premier plan de sauvetage des Etats du Benelux qui prévoyait d'injecter 11,2 milliards d'euros dans le groupe de bancassurance. Cette opération va donner naissance à "la première banque européenne par le montant des dépôts" (600 milliards d'euros), devant la néerlandaise ING (525 milliards d'euros) et l'allemande Deutsche Bank (460 milliards d'euros), a indiqué BNP Paribas.

Après donc le renflouement de 11,2 milliards dimanche dernier pour sauver le premier employeur privé de Belgique de la tempête financière, le gouvernement belge et le gouvernement luxembourgeois ont "décidé de mettre en place des mesures complémentaires qui visent à assurer de façon durable la solvabilité de Fortis Banque", a expliqué le Premier ministre belge Yves Leterme. Baudouin Prot s'est lui félicité que BNP Paribas, qui récupère ainsi quelque 1.500 agences supplémentaires dans six pays, soit désormais puissant sur "quatre marchés de la zone euro: "nous étions déjà en France, depuis 2006 en Italie, et nous allons devenir le premier opérateur bancaire en Belgique et au Luxembourg", a-t-il indiqué.

La présence des Etats belge et luxembourgeois au capital va selon lui "conforter les fonds propres et la solidité" de BNP Paribas, jusqu'ici relativement épargné par la crise. Pour aider à relancer Fortis, une structure séparée sera créée dans laquelle seront transférés quelque 10,4 milliards d'actifs à risque qui étaient pour beaucoup dans la crise de défiance dont le bancassureur fait l'objet depuis deux semaines. BNP Paribas n'aura que 10% de cette holding, l'Etat belge 24% et Fortis Groupe 66%.

Cette réorganisation constitue la troisième étape de l'opération lancée le week-end dernier pour sauver le belgo-néerlandais Fortis, première grande banque européenne à subir de plein fouet l'ouragan financier qui balaie les Etats-Unis depuis plusieurs semaines. La première, décidée dans l'urgence, avait vu les Etats belge, néerlandais et luxembourgeois nationaliser partiellement le groupe en prenant chacun 49% des parts des activités dans leur pays respectif. La seconde, annoncée vendredi, avait vu le gouvernement néerlandais prendre le contrôle de la quasi-totalité des activités néerlandaises du groupe --y compris le "fleuron" que représentent les actifs d'ABN Amro-- pour 16,8 milliards d'euros.

Fortis a été la première banque de la zone euro à tomber sous l'effet de la crise mondiale du crédit. Elle a acquis sa participation dans ABN au plus haut du marché pour 24,2 milliards d'euros l'an dernier, peu avant l'éclatement de la crise des subprimes aux Etats-Unis, qui sa débouché sur une crise du crédit, ce qui a rendu plus difficile d'emprunter de l'argent pour financer l'opération.

 

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Commentaires 2
à écrit le 09/10/2009 à 6:12
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Et dire que Votron un des administrateur a touché une prime de plusieurs millions d'euros pour avoir "réussi" à racheter l'ABN AMRO + plusieurs Millions lorsqu'il a été éjecté. Idem pour les autres administrateurs Lippens et Verwilst...C'est honteux ...

à écrit le 09/10/2009 à 6:12
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Que devient Fortis Banque France

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