Reprise d'Aviva France : Allianz revient dans le jeu

Plusieurs candidats doivent déposer aujourd'hui leurs offres de reprise des activités d'Aviva France. Deux dossiers semblent se détacher : l'offre du mutualiste Aéma, tout juste né de l'union de Macif et Aésio, et enfin le tandem formé par Allianz et le fonds Athora.
La filiale française de l'assureur britannique Aviva serait valorisée entre 3 et 3,5 milliards d'euros selon plusieurs estimations.
La filiale française de l'assureur britannique Aviva serait valorisée entre 3 et 3,5 milliards d'euros selon plusieurs estimations. (Crédits : SIMON DAWSON)

La cession de la filiale française d'Aviva est une opération plus complexe que prévu. De taille moyenne sur le marché français, notamment sur l'assurance dommages, Aviva France recèle cependant deux pépites qui compliquent paradoxalement sa vente : une participation majoritaire de 74% dans l'Union financière de France, société cotée qui distribue des produits financiers via un réseau de conseillers financiers, et, surtout, un partenariat de gestion avec l'AFER, puissante association d'épargnants (plus de 760.000 adhérents), dont les contrats représentent plus de 55 milliards d'euros d'encours.

La reprise de l'AFER est sensible car elle touche à l'épargne des Français et concerne essentiellement une épargne à capital garanti, investie dans des fonds en euros, qui subissent de plein fouet la persistance de taux de marché très faibles, voire négatifs.

Même si Aviva France est légèrement sous-capitalisée, comme l'a reconnu sa maison-mère dans sa communication financière lors des résultats du troisième trimestre, la société est valorisée autour de 3 milliards d'euros. Certains analystes financiers avancent même des fourchettes plus élevées, autour de 3,5 milliards d'euros, voire 3,7 milliards d'euros.

De multiples marques d'intérêt

L'annonce par la nouvelle direction d'Aviva, à la fin de l'été dernier, de recentrer sur ses marchés prioritaires (Royaume-Uni, Canada, Irlande) et de passer sous revue stratégique - en clair, préparer la cession - les autres marchés de l'assureur britannique, dont la France, a immédiatement suscité des marques d'intérêt, notamment de la part de fonds d'investissements sur la partie vie et d'assureurs de la place sur la partie dommages, laissant présager un démantèlement d'Aviva France.

Presque six mois plus tard, le dossier commence à se décanter peu à peu, avec des offres de reprises de l'ensemble de la filiale. Les premières offres doivent être déposées aujourd'hui, même si la date du 15 janvier n'est pas considérée par les banques conseils d'Aviva, Rothschild et JP Morgan, comme une date-butoir.

Deux offres se détachent du lot

Les offres devraient être finalement nombreuses, une petite dizaine, mais, selon nos informations, deux offres devraient se détacher du lot. Tout d'abord, le tout nouveau groupe d'assurance mutualiste Aéma, tout juste né de l'union de la Macif et d'Aésio, sera clairement candidat à la reprise avec une offre en bonne et due forme. En début de semaine, le groupe avait confirmé son intérêt pour le dossier.

« Ce n'est pas un mystère que nous sommes en train d'étudier au sein d'Aéma Groupe la possibilité d'acquérir Aviva France », avait souligné Adrien Couret, directeur général d'Aéma, lors d'une conférence de presse de présentation du nouveau groupe. De fait, avec 7 milliards de fonds propres prudentiels (pro forma à la fin 2019), le groupe a désormais les moyens de ses ambitions.

La candidature d'Aéma a de quoi séduire - naissance d'un puissant groupe aux activités très diversifiées (vie, dommages et prévoyance) et des racines mutualistes -  et rassurer les pouvoirs publics.

Le retour d'Allianz

La seconde offre très sérieuse remet en selle le tandem Allianz et l'assureur Athora, peu connu du grand public et qui se présente comme un consolidateur de l'assurance-vie en Europe à grand renfort d'acquisitions en Allemagne, en Italie et aux Pays-Bas. Ces deux assureurs avaient déjà entamé des discussions avec Aviva, sur la base d'un projet de démantèlement de la filiale française - Athora reprenait les activités vie et Allianz les activités dommages - avant qu'Allianz se retire du projet en octobre.

Mais, selon nos informations, Allianz revient sur le dossier, toujours en partenariat avec Athora, mais dans une configuration bien différente. Les deux partenaires proposent un montage de reprise commun, sur l'ensemble du périmètre d'Aviva France, dans lequel Allianz aurait une position majoritaire. Ce qui change singulièrement la donne en offrant davantage de crédit à cette offre, notamment aux yeux des régulateurs.

Parallèlement, d'autres offres sont attendues, dont celle, plus inattendu, d'un grand assureur allemand et de plusieurs fonds d'investissement. Les assureurs Axa et Generali sont également souvent cités comme intéressés par le dossier.

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Commentaire 1
à écrit le 15/01/2021 à 15:45
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Il me semble que l'Afer est une association indépendante et qu'Aviva n'est que le gestionnaire de ce Fonds d' épargne. Le rachat d'Aviva ne garantit pas que l'acheteur sera choisi par l'Afer pour la gestion de son fonds.

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