Aviva confirme le processus de vente de sa filiale française

La nouvelle directrice générale d'Aviva, Amanda Blanc, a confirmé lors de la présentation des résultats du troisième trimestre, la volonté du groupe de céder ses activités en France. Une opération qui s'annonce cependant complexe à réaliser.
L'assureur britannique Aviva compte verser un dividende en 2021 au titre de l'exercice 2020 et s'engage à le faire progresser d'au moins 5% par an sur les prochaines années.
L'assureur britannique Aviva compte verser un dividende en 2021 au titre de l'exercice 2020 et s'engage à le faire progresser d'au moins 5% par an sur les prochaines années. (Crédits : Simon Dawson)

Ce n'était plus vraiment un secret. Mais l'assureur britannique Aviva a confirmé, lors de la présentation de ses résultats au troisième trimestre, réfléchir à une cession de ses activités en France, dans le cadre de sa revue stratégique sur ses activités internationales, annoncée en août dernier par la nouvelle dirigeante du groupe, Amanda Blanc.

Cette dernière avait fixé trois priorités : concentrer le portefeuille, transformer la performance, et assurer une force de frappe financière. "Je suis heureuse d'annoncer que nous avançons sur ces trois points", a déclaré Amanda Blanc.

"Nous sommes en train d'explorer plusieurs options, notamment en France, en Pologne et ce qu'il reste en Italie", précise un communiqué du groupe. A la peine en Bourse, l'assureur souhaite muscler sa profitabilité et ses fonds propres en se recentrant sur des marchés cœurs que sont le Royaume-Uni, l'Irlande et le Canada.

Déjà deux milliards de livres sterling d'actifs cédés

Le groupe a déjà annoncé la cession pour un montant global de 2 milliards de livres sterling (1,7 milliard d'euros) d'actifs, d'une part à Singapour (pour 1,6 milliard de livres sterling) et d'autre part en Italie, avec la vente de l'une de ses quatre activités dans le pays, l'assureur-vie Aviva Vita, à son partenaire la banque Ubi Banca, pour un montant de 400 millions d'euros. D'autres cessions sont en cours en Indonésie et à Hong Kong.

En France, la vente de ses activités promet d'être plus délicate à mener, compte tenu du poids de sa filiale française, mais surtout de son partenariat privilégié avec la puissante association d'épargnants Afer qui compte 760.000 adhérents et gère plus de 55 milliards d'encours d'assurance-vie.

Le président de l'Afer, Gérard Beckerman, n'a jamais caché son intention de peser dans la cession en cours, quitte à utiliser "un droit de veto" sur le futur acquéreur. Toutefois, ce stock d'assurance-vie, investi à près de 80 % dans des fonds garantis en euros, coûte cher en fonds propres à l'assureur, compte tenu du maintien des taux d'intérêt à des niveaux extrêmement bas.

Et l'Afer a la réputation d'avoir négocié au mieux de ses intérêts ses accords avec Aviva, son partenaire historique. Du coup, cette cession d'Aviva France a ému plusieurs parlementaires français en octobre, soucieux de la défense des épargnants. A noter également dans le périmètre d'Aviva France, une "pépite" avec l'Union Financière de France (UFF), un réseau d'un millier de conseillers en gestion de patrimoine, coté en Bourse.

 De nombreux candidats en lice

Depuis la fin de l'été, de nombreuses marques d'intérêt se sont manifestées sur le dossier de la vente de la filiale française, essentiellement d'ailleurs des fonds d'investissement. Des discussions "privilégiées" auraient été même menées avec un tandem formé par le groupe Allianz (intéressé par les activités d'assurance dommages) et l'assureur bermudéen Athora, spécialisé dans la gestion de portefeuille d'assurance-vie, filiale du fonds d'investissement américain Apollo. Mais ces discussions n'ont finalement pas débouché sur un accord avant la fin de la période d'exclusivité, le 30 octobre dernier.

D'autres candidats seraient positionnés, comme le fonds d'investissement britannique CVC (qui a acheté l'an dernier le courtier d'assurance April), Generali (en tandem avec un fonds) ou bien la mutuelle d'assurance Macif, poids lourd de l'assurance dommages des particuliers en France. Cette dernière candidature aurait clairement la préférence de l'Afer et sans doute de la classe politique, voire de l'autorité de régulation ACPR.

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