Les banques françaises passent les tests de résistance haut la main

Une fois "stressées", les quatre grandes banques françaises affichent encore un ratio Tier 1 moyen de 9,3 %. Le Gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, s'est félicité de ces résultats. Pour lui, "les banques françaises sont aujourd'hui parmi les plus solides d'Europe".

"Vous êtes venus bien nombreux pour un non événement", a feint de s'étonner Christian Noyer, le Gouverneur de la Banque de France, juste avant la présentation aux journalistes des résultats des banques françaises aux tests de résistance européen. Depuis plusieurs semaines, le succès de BNP Paribas, du Crédit Agricole, de la Société Générale et de BPCE - les établissements hexagonaux retenus pour les tests représentent à eux quatre près de 80% des actifs du secteur - paraissait acquis. Toutefois, les analystes et les opérateurs de marché attendaient avec impatience d'en savoir davantage sur les scénarios retenus et leur impact sur les bilans bancaires.

LE PRINCIPE

Les banques ont "échoué" aux tests si elles n'ont pas réussi à maintenir un ratio Tier 1 d'au moins 6% dans le pire des scénarios retenus par les autorités européennes.

LES SCENARIOS

Les scénarios de stress ont été harmonisés au niveau européen et adaptés à la situation de chaque pays. Les 91 banques européennes ayant passé les tests de résistance ont eu à faire face à des scénarios reposant sur une reprise en "W" - avec une croissance économique de la zone euro inférieure de 3 % en cumulé au scénario de base pour 2010 et 2011 - , une chute des marchés financiers de 20 % et d'importantes hausses des taux d'intérêt. Les notes financières sur les titres garantis ont été abaissées de 4 crans. Les pertes sur les dettes souveraines ont en revanche été appliquées uniquement aux portefeuilles de trading des établissements et pas à leur portefeuille bancaire ("banking book").

Le CEBS a pris en compte une décote de 23,1% sur les emprunts d'Etat grecs à cinq ans par rapport à leur valeur à fin 2009, une décote de 14% pour les obligations portugaises de même maturité, une autre de 12,3% sur les titres espagnoles semblables et enfin une décote de 4,7% sur la dette souveraine allemande, également à cinq ans.

LES RESULTATS DES BANQUES FRANCAISES

Soumises au scénario le plus dur, les banques européennes perdraient en moyenne 1,1 point de pourcentage sur leur ratio Tier 1, contre seulement 0,66 point pour les banques françaises. Le ratio Tier 1 serait ainsi ramené de 9,9% fin 2009 à 9,3% fin 2011.

Le régulateur distingue deux phases dans son scénario le plus sévère. La phase 1 mesure l'impact du seul "choc macroéconomique adverse ". La phase 2 y ajoute le "choc souverain".

PHASE 1

Sans prise en compte du risque souverain, le total du coût du risque sur les portefeuilles bancaires et des pertes sur le portefeuille de négociation s'établirait à 61,3 milliards d'euros en cumulé pour 2010 et 2011. Cette somme se compare à un coût du risque de 24,8 milliards d'euros pour les quatre banques en 2009, année de récession au cours de laquelle il s'était envolé de 57%.

A l'issue de la phase 1 du scénario adverse, le ratio Tier 1 des banques françaises se voit ramené de 9,9 % en moyenne (chiffre à fin décembre 2009) à 9,4 % (- 49,9 points de base).

 PHASE 2

A l'issue de la phase 2, c'est-à-dire après prise en compte du choc souverain, le ratio Tier 1 se voit diminué de 8 points de base supplémentaires au titre des pertes du portefeuille bancaire (banking book) et de 8 points de base au titre des pertes du portefeuille de négociation (trading book) des banques.

 

POUR RETROUVER LES RESULTATS DES TESTS BANQUE PAR BANQUE

A noter que la banque franco-belge Dexia a communiqué de son côté sur ses résultats. Le groupe annonce que "la base solide de capital de Dexia lui permettrait de résister aux hypothèses les plus stressées du stress test à deux ans et de maintenir de bons ratios de solvabilité. Plus particulièrement, dans l'hypothèse d'un choc relatif au scénario 'dégradé', l'estimation du ratio des fonds propres de base (Tier 1) consolidé du groupe s'établirait à 11,2 % en 2011 contre 12,3 % fin décembre 2009. Un choc supplémentaire lié au risque souverain aurait un impact additionnel de 0,29 point de pourcentage sur le ratio Tier 1 estimé et le porterait à 10,9 % fin 2011, chiffre à comparer avec le minimum réglementaire de 4 %".

"Par rapport au ratio Tier 1 minimum requis de 6 % défini dans le cadre de l'exercice de stress test, les résultats du test indiquent que Dexia disposerait d'un coussin de fonds propres réglementaires de EUR 7,4 milliards", précise encore Dexia.

La banque souligne enfin qu'à la fin mars 2010, "l'exposition totale des filiales bancaires de Dexia à la dette souveraine des pays de l'Union européenne et aux contreparties assimilées s'établit à 58,2 milliards d'euros (comprenant 17,5  milliards d'euros de risques assimilés)".
 

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