Les investisseurs friands "d'obligations sécurisées"

Les banques européennes ont déjà placé 17 milliards d'euros de ces titres très sûrs en 2012.
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Le dynamisme du marché des obligations sécurisées (« covered bonds » en anglais) ne se dément pas. Comme en janvier 2010, quand un record de 40 milliards d'euros avait été placé, les émissions de ces titres de dette disposant d'une double garantie - celle des prêts immobiliers ou des collectivités territoriales auxquels ils sont adossés et celle de l'émetteur - ont entamé 2012 en fanfare. En moins de deux semaines, les établissements européens ont ainsi émis 17 milliards d'euros de « covered bonds », soit seulement 2 milliards de moins qu'à la même période de l'an dernier.

« Le début d'année est très dynamique, car les émetteurs essaient de maximiser leur financement le plus tôt possible dans le contexte d'incertitude actuel. Ils profitent aussi de la solide demande des investisseurs, comme en atteste le très bon niveau de couverture des livres d'ordre », explique Cristina Costa, responsable des « covered bonds » chez Natixis. Dans le sillage de l'émission de la Compagnie de Financement Foncier, qui a bouclé lundi en à peine une heure un placement de 1 milliard d'euros, Nordea Bank Finland et Crédit Mutuel CIC ont notamment annoncé ce mardi d'importantes émissions de respectivement 2,25 et 1,25 milliard d'euros.

Taux moyen de 3,8 %

Outre la double garantie des titres, qui rassurent des investisseurs réticents à prêter aux banques européennes, les « covered bonds » bénéficient aussi d'un rendement attractif dans un environnement où le taux à 10 ans allemand stationne sous 2 %. Selon les indices Merrill Lynch, le taux moyen des obligations sécurisées s'établissait en début de semaine à 3,8 %. Les investisseurs sont néanmoins plus regardants que par le passé. « En général, les obligations sécurisées émises depuis le début de l'année sont placées avec une prime de 15 à 20 points de base par rapport au marché secondaire, contre environ 10 points à la même période de l'an dernier », souligne Cristina Costa.

Bien que les émissions aient frôlé l'an dernier le record de 190 milliards, inscrit en 2006, le marché n'a en outre pas retrouvé son plein fonctionnement. La plupart des opérations concernent en effet les pays « coeur » comme la France, l'Allemagne, tandis que les derniers placements espagnol et italien remontent respectivement à mai et août 2011. Pour se refinancer, les banques des pays « périphériques » doivent miser sur la relance du programme d'achat de « covered bonds » de la BCE, annoncée le 6 octobre. D'un montant global de 40 milliards d'euros, il a pour l'heure été finalisé à hauteur de 3,1 milliards.

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