BPCE met les bouchées doubles dans le digital

Le groupe Banque Populaire Caisse d'Epargne vient d'acquérir la banque mobile allemande Fidor.
Christine Lejoux
BPCE dévoilera un programme "d'excellence opérationnelle" à l'automne.

Le groupe BPCE (Banque Populaire Caisse d'Epargne) donne un nouveau coup d'accélérateur à sa transformation digitale. Le 19 juillet, il avait été le premier groupe bancaire de la zone euro à commercialiser le système de paiement mobile Apple Pay. En septembre prochain, BPCE accueillera à son bord un « chief digital officer », en la personne d'Yves Tyrode, qui aura la charge de mener à bien la mutation numérique du groupe, rendue indispensable par les nouveaux comportements des consommateurs et la concurrence des fintech.

A ce sujet, BPCE a annoncé ce jeudi 28 juillet, à l'occasion de la présentation de ses résultats trimestriels, l'acquisition de la quasi-totalité du capital de la banque mobile allemande Fidor, dont le fondateur, Matthias Kröner, demeurera actionnaire. Le montant de la transaction reste confidentiel mais « il ne représente pas un enjeu significatif par rapport aux fonds propres de BPCE », a précisé François Pérol, président du directoire du groupe, lors d'une conférence téléphonique. L'assise financière de BPCE aidera Fidor, qui compte 120.000 clients, à se développer en Europe, en particulier en Allemagne et au Royaume-Uni. En contrepartie, « Fidor va nous permettre d'accélérer notre transformation digitale », a insisté François Pérol.

Une activité commerciale soutenue

Une mutation d'autant plus impérative que l'environnement économique actuel, caractérisé par la faiblesse des taux d'intérêt, appelle dans les banques des optimisations de coûts que les technologies numériques peuvent en partie apporter. Au deuxième trimestre, BPCE a toutefois réussi à limiter la casse sur le front des taux bas, qui rognent la marge nette d'intérêt que les banques retirent de la transformation des dépôts à court terme en crédits à long terme.

Le produit net bancaire du groupe a reflué de 2,2% seulement, à 5,84 milliards d'euros, grâce à une activité commerciale très soutenue dans tous ses métiers. A commencer par les réseaux des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne, qui ont bénéficié d'une confirmation de la reprise des crédits aux entreprises, dont la production a grimpé de 29%, au deuxième trimestre. De son côté, Natixis, filiale de banque d'affaires de BPCE, a profité du rebond des activités de grande clientèle et de marchés de capitaux, après un premier trimestre qui avait pâti des turbulences boursières de janvier et février.

Un plan de « transformation et d'excellence opérationnelle » à l'automne

Cette bonne tenue de l'activité commerciale, conjuguée à la forte baisse (-15,2%) du coût du risque (provisions pour risque d'impayés), permet au groupe d'afficher un bénéfice net de 1,02 milliard d'euros au deuxième trimestre, en hausse de 21,1%, hors plus-value de près de 800 millions d'euros liée à la cession de ses titres Visa Europe à Visa Inc. Un résultat qui permet à BPCE de renforcer encore sa solvabilité, avec un ratio de fonds propres « durs » (de grande qualité) de 13,7%, en hausse de 70 points de base depuis le début de l'année.

Pour autant, l'environnement demeurant difficile, principalement à cause de la faiblesse des taux, BPCE et Natixis détailleront à l'automne un programme de « transformation et d'excellence opérationnelle. » Programme que François Pérol et Laurent Mignon, le directeur général de Natixis, refusent de qualifier de « plan de réduction de coûts. » « Il pourra y en avoir dans certaines activités, mais il pourra également y avoir des développements dans d'autres », a ajouté Laurent Mignon. Rendez-vous est donc pris pour novembre.

Christine Lejoux

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Commentaires 2
à écrit le 30/07/2016 à 11:48
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L'informatique c'est fait pour supprimer des emplois. Il faut choisir si l'on doit s'en féliciter ou s'en plaindre.

à écrit le 28/07/2016 à 23:34
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il serait temps ! car faire payer 40€ par an pour l'accès à la banque en ligne, c'est tellement arriéré comme idée qu'on se demande ce que fout Perol, il serait temps de le remplacer

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