Nouvelle victoire pour Paris. La troisième banque américaine en termes d'actifs, Wells Fargo, a indiqué dans un communiqué daté du mardi 16 octobre avoir déposé auprès de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR, adossée à la Banque de France) une demande d'agrément d'entreprise d'investissement en France, afin de s'établir dans l'Hexagone. Wells Fargo explique que cette annonce « fait partie de la stratégie de la société dans le cadre du Brexit ».
« Je salue la décision de Wells Fargo d'avoir choisir Paris comme ''hub'' pour ses activités de trading », a commenté le ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, cité dans le communiqué de la banque.
Si la banque californienne obtient l'approbation de l'ACPR, cette licence sera attribuée à une nouvelle filiale, Wells Fargo Securities Europe SA, qui pourra proposer une gamme de services liés aux marchés des capitaux et de services bancaires d'investissement à ses clients qui ont besoin d'accéder à l'Union européenne et à l'Espace économique européen. L'établissement bancaire ne dit pas si la création de ce « hub » entraînera des suppressions de postes à Londres, des transferts ou des embauches à Paris. D'autres annonces concernant sa stratégie en prévision du Brexit auront lieu ultérieurement. Le groupe n'emploie actuellement qu'une trentaine de personnes à Paris, contre plus de 1.200 à Londres.
Paris, grande gagnante ?
Cette annonce est un point supplémentaire dans la course à la relocalisation des activités de banque. Une enquête réalisée par Z/Yen, publiée en septembre dernier, avait placé Francfort en 10e position dans le classement des centres financiers les plus attractifs au monde. Paris ne décrocherait que la 23e place. Mais dans un article publié début octobre, le Financial Times avait estimé que la capitale française ressortirait grande gagnante de cette course. Et pour cause, JP Morgan Chase, Goldman Sachs, Morgan Stanley, Citigroup et Bank of America avaient déjà laissé entrevoir une préférence pour Paris dans leurs plans post-Brexit. De son côté, HSBC avait aussi annoncé, début août dans un communiqué, qu'il avait décidé de rattacher ses activités européennes à sa filiale française (avec le transfert du contrôle de sept succursales européennes).
Selon Paris Europlace, l'association chargée de la promotion de la place financière parisienne, la capitale pourrait bénéficier de plus de 3.500 emplois directs réinstallés ou créés en raison du Brexit.
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