La BCE estime que les marchés ne doivent pas s'habituer à être soutenus

Les marchés financiers ne doivent pas s'habituer au soutien de la Banque centrale européenne (BCE) dont les interventions restent exceptionnelles, ont déclaré mercredi plusieurs de ses responsables.
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)

Deux semaines après que la BCE (Banque centrale européenne) eut fini par se résoudre à racheter des titres de dette publique pour soutenir les marchés financiers en déroute, les banquiers centraux ont réfuté l'idée que cette décision ait affaiblie l'attention de l'institution présidée par Jean-Claude Trichet sur le maintien de la stabilité des prix ou sur son indépendance.

Ils ont en outre précisé que les tensions inflationnistes restaient faibles.

Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, a estimé que les banques centrales avaient besoin de marchés financiers fonctionnant normalement pour que les modifications de taux d'intérêt ait un impact sur l'économie.

En revanche, les autorités n'interviennent pas pour le plaisir de le faire et les mesures de soutien aux marchés ne doivent pas devenir une règle, a-t-il souligné.

"Les épisodes récents montrent clairement ce que les marchés peuvent attendre des banques centrales, c'est-à-dire une action résolue visant à réduire les bulles financières positives ou négatives dans les cas quand celles-ci menacent le fonctionnement normal de la politique monétaire et la stabilité financière", a déclaré Christian Noyer à Paris. "Mais cela ne signifie absolument pas que ces interventions constituent un type de mesures auxquelles les marchés et les acteurs économiques devraient s'habituer", a-t-il ajouté.

Le président de la Réserve fédérale des Etats-Unis Ben Bernanke a déclaré depuis Tokyo que la réactivation des lignes de swaps de devises décidée pour stabiliser la crise de la dette grecque ne serait pas éternelle. "Nous ne souhaitons pas nécessairement fournir un service permanent aux marchés financiers", a-t-il averti.

José Manuel Gonzalez-Paramo, membre du directoire de la BCE, a de son côté déclaré que les achats de titres de dettes sécurisée par la BCE montraient qu'il n'était pas nécessaire de beaucoup dépenser pour soutenir les marchés.

"Cette expérience a été très réussie. Elle montre qu'il n'y a pas besoin d'acheter des quantités importantes" de dette pour avoir des effets favorables sur les marchés, a-t-il indiqué lors d'une conférence à Francfort.

A la fin de la semaine dernière, la BCE avait racheté pour 26,5 milliards d'euros de dette publique afin de contrer la crise de la dette affectant la zone euro.

Les banquiers centraux européens ont également nié que les rachats de la BCE, qui absorbe les excédents de liquidités en acceptant des dépôts à une semaine, puissent alimenter l'inflation.

Le gouverneur de la banque centrale finlandaise, Erkki Liikanen a assuré qu'il n'existait aucune pression sur les prix, alors que son homologue de la Banque de France a estimé que le risque d'une accélération de l'inflation était très limité.

José Manuel Gonzalez-Paramo a, en outre, dit que la BCE restait concentrée sur le contrôle du niveau de l'inflation, qui atteint 1,5%, et que la BCE souhaite maintenir juste en dessous de 2%. "Il n'y aucun problème d'affaiblissement des engagements de l'institution sur son mandat concernant la stabilité des prix", a-t-il dit lors d'une conférence sur le risque en Europe. "Nous n'avons pas bougé d'un pouce par rapport à notre mandat."

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) prévoit que la BCE maintiendra ses taux d'intérêt à leur niveau actuel de 1% cette année, avant de relever son principal taux directeur à 2% d'ici la fin 2011.

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Commentaire 1
à écrit le 26/05/2010 à 10:25
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Nous attendons bien-sûr que la BCE arrête comme prévu ses prêts illimités à un an, à 6 mois et à 3 mois. Et qu'elle retire en juin les 400 milliards de liquidités supplémentaires à 1% attribuées aux banques, et qui viennent gonfler les bulles des det...

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