Jacques Verlingue : "La crise n'a rien changé à nos ambitions"

Jacques Verlingue, patron du courtier d'assurance éponyme, revient sur les défis qui attendent son entreprise. Verlingue veut doubler de taille d'ici 5 ans et anticipe une concentration du secteur du courtage.
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Vous avez un plan stratégique à 2015 ambitieux. Vos objectifs peuvent-ils être atteints malgré la crise économique et financière ?
"Le nouveau plan stratégique a été présenté en avril à l'ensemble des collaborateurs. L'ambition est de doubler de taille dans les cinq prochaines années. Et la crise n'a rien changé à nos ambitions ! D'ailleurs, entre 2006 et 2010, nous avons réalisé 62 % de croissance. Aujourd'hui, il y a une attente et une exigence plus fortes des entreprises en termes de couverture et de services. Nous allons accélérer le développement de notre activité auprès des entreprises de plus de 5 000 salariés, ainsi que nos solutions pour les programmes d'assurance à gestion dite complexe, comme les flottes automobiles ou les régimes complémentaires (prévoyance, frais de santé)."

Comptez-vous sur des opérations de croissance externe pour atteindre cet objectif ?
"Nous allons poursuivre nos acquisitions, mais seulement si elles ont du sens et si elles sont pérennes. Comme nous sommes surtout présents dans la moitié Nord de la France, nous pourrions par exemple regarder vers le Sud... Nous avons également l'intention de continuer notre développement en Grande-Bretagne et, d'ici cinq ans, de trouver des opportunités dans un autre pays d'Europe. Voire, si l'on trouve plus gros que nous à acquérir et que cela correspond à ce que nous voulons faire, le racheter !
Mais la priorité reste la croissance organique et le recrutement. Nous prévoyons de recruter 450 personnes, en "front" comme en "back office". Notre plus gros "investissement" est réalisé dans les ressources humaines : nous avons un campus de formation dans lequel nous investissons 7 % de notre masse salariale. Et notre turnover reste inférieur à 5 %, en dessous de celui constaté dans le courtage en assurance."

Anticipez-vous une concentration des acteurs du courtage en France ?
"Non seulement nous l'anticipons, mais nous y participons ! Nous avons en effet réalisé 15 acquisitions depuis 1994. Avec la crise, des opportunités vont se présenter, car certaines sociétés sont en difficulté, avec une croissance en panne et des coûts en augmentation. La concentration va donc s'accélérer. Et si Solvabilité 2 engendre une concentration des assureurs, le nombre d'acteurs restera élevé, ce qui préservera la très forte concurrence qui existe dans notre industrie."

Proposez-vous des couvertures particulières pour certains secteurs d'activité ?
"Nous avons par exemple une entité spécialisée dans l'industrie des sciences de la vie, BiomedicInsure. Elle réalise 65 % de son chiffre d'affaires à l'international et couvre l'industrie contre les risques liés aux essais cliniques sur les personnes. Le niveau d'exigence des entreprises est de plus en plus élevé. L'enjeu majeur de notre marché est l'industrialisation et la numérisation de l'entreprise. Il existe une forte attente en matière de gestion, pour qu'elle soit plus simple et plus fluide."

 

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