Airbus finit 2017 sur les chapeaux de roues pour tenter de coiffer Boeing sur le poteau

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  557  mots
Avec la signature de plus de 700 commandes fermes en décembre, Airbus tente une nouvelle fois de dépasser Boeing dans la dernière ligne droite dans le match des commandes qui oppose les deux géants de l'aéronautique.

Mois de décembre sur les chapeaux de roues pour Airbus. Alors que l'avionneur européen se démène pour atteindre ou dépasser son objectif de 720 livraisons d'avions (l'objectif interne est fixé à 733 appareils selon nos informations), il met également les bouchées doubles pour tenter une nouvelle fois de battre sur le fil Boeing en matière de commandes et boucler sur une note positive une année polluée par des problèmes de gouvernance et une série d'enquêtes sur des soupçons de fraude.

705 commandes nettes en décembre

Le défi est de taille. Lors de son dernier pointage, le 19 décembre, son rival américain affichait 844 commandes nettes au compteur, lequel a pu très bien être augmenté depuis par des commandes non communiquées. L'agence Reuters évoque un nombre autour de 900 appareils.

Airbus, qui, ne communique ses chiffres qu'à la fin de chaque mois, faisait état quant à lui de 333 commandes nettes fin novembre. Mais depuis, les annonces se sont multipliées, notamment ces derniers jours au cours desquels des protocoles d'accord signés il y a quelques mois se sont concrétisés en commandes fermes. Il y a notamment le contrat record d'Indigo Partners portant sur 430 A320 NEO, mais aussi ceux des sociétés de leasing Aer Cap et China Aircraft Leasing Corporation (CALC) pour 50 A320 NEO chacune. S'ajoutent aussi les 100 A321 NEO commandés mi-décembre par le transporteur américain Delta et, selon l'agence Reuters, 75 appareils commandés par d'autres compagnies aériennes qui n'ont pas été communiquées.

Bref, de quoi permettre à Airbus de dépasser la barre des 1.000 commandes en 2017 et de lui donner une bonne chance de coiffer une nouvelle fois Boeing sur le poteau, alors que le groupe américain, poussé notamment par les ventes du B737 MAX-10 qui ont accompagné son lancement en juin, a fait la course en tête depuis janvier.

Un départ sur une victoire pour Leahy

Certes symbolique, une telle victoire constituerait un beau cadeau de départ pour le directeur commercial d'Airbus, John Leahy, qui  prendra sa retraite en janvier après avoir quasiment triplé la part de marché de l'avionneur européen pendant ses 23 années aux manettes de la direction des ventes.

Une victoire dans le match des commandes permettrait par ailleurs de finir sur une belle note une année 2017 éprouvante pour l'avionneur européen, d'abord distancé brutalement par Boeing, le moral de ses commerciaux étant ébranlé par les enquêtes judiciaires en France et au Royaume-Uni sur l'utilisation d'intermédiaires par une entité du groupe aujourd'hui dissoute.

Les ventes de gros-porteurs en berne

Si l'année 2017 s'annonce donc exceptionnelle pour la famille A320, elle sera mauvaise pour les commandes de gros porteurs. Le constructeur en a vendu moins de 50 depuis le début de l'année et a été battu par Boeing, qui en a vendu trois fois plus environ en raison de la bonne performance du B787 dont les ventes sont à leur plus haut niveau depuis 2013. Comme c'est le cas depuis plusieurs années, Airbus n'a pas vendu un seul A380. A tel point que l'avionneur réfléchit à arrêter le programme en cas d'échec des négociations avec Emirates sur une commande de plus de 30 appareils.

Lire ici : Airbus A380 : Pourquoi ça ne marche pas