Arianespace annonce son premier contrat de lancement en 2017 mais...

Par Michel Cabirol  |   |  658  mots
En 2017, le principal concurrent d'Arianespace reste l'américain SpaceX, qui est toujours le plus agressif commercialement.
La société européenne de services de lancement a remporté quatre satellites depuis le début de l'année. Ses trois lanceurs (Ariane 5, Soyuz et Vega) mettront sur orbite un satellite de télécoms japonais Horizons 3e, deux satellites radar italiens Cosmo-Skymed et le télescope européen CHEOPS.

Les temps sont durs, très durs pour les sociétés de services de lancement de satellites. Arianespace n'échappe pas à la règle. La filiale d'Airbus Safran Launchers a annoncé ce jeudi à l'occasion de sa Japan Week annuelle à Tokyo, avoir signé son premier contrat de lancement de l'année. C'est Ariane 5 qui lancera en 2019 le satellite Horizons 3e opéré par le japonais Sky Perfect JSAT et Intelsat dans le cadre d'une co-entreprise. En 31 ans d'activité au Japon, Arianespace a signé 31 contrats au Japon et affiche une part de marché de 74% pour les satellites géostationnaires japonais.

Quatre satellites gagnés pour Arianespace depuis début 2017

Pour autant, la société européenne a également signé un contrat auprès du ministère de la Défense italien pour le lancement de deux satellites radar. Avant de choisir Arianespace, l'Agence spatiale italienne (ASI) a pourtant beaucoup flirté avec SpaceX. L'Italie a finalement respecté la préférence européenne. Ainsi, les deux satellites radar italiens de nouvelle génération seront mis sur orbite par un lanceur Soyouz ST en 2018 et Vega C en 2020. La société présidée par Stéphane Israël n'a toujours pas annoncé officiellement cette signature.

Arianespace lancera le satellite également un télescope spatial de petite taille CHEOPS pour le compte de l'ESA fin 2018. D'une masse de 250 kg, il partagera la coiffe d'une fusée Soyouz avec l'un des deux satellites Cosmo-Skymed de 2e génération (2200 kg). Sans compter ces trois nouveaux satellites à lancer, le carnet de commandes d'Arianespace est évalué à 5,1 milliards d'euros, soit 53 lancements (20 Ariane, 26 Soyuz, 7 Vega) pour 30 clients à travers le monde.

 Un marché commercial de plus en plus dur

Sur le plan commercial, le marché de services de lancement des satellites est très dur et de plus en plus concurrentiel. D'autant plus que les trois principaux opérateurs du marché (Arianespace, ILS avec Proton et SpaceX) rencontrent actuellement des difficultés plus ou moins graves. les lanceurs européens sont cloués au sol par une grève en Guyane qui a déjà bloqué trois campagnes de lancement. Proton devrait quant à lui revenir en vol à la fin du mois prochain après avoir été immobilisé depuis 2015. Enfin, SpaceX dispose d'un calendrier de vol manifestement trop ambitieux après ses deux échecs en quinze mois (2015 et 2016). L'année 2016 avait été déjà très compliquée. Sur 13 satellites de télécoms seulement à lancer sur le marché ouvert en 2016, Arianespace en avait remporté sept.

En 2017, le principal concurrent de la société européenne reste l'américain SpaceX, qui est le plus agressif. Sur le marché ouvert, il a remporté un nouveau contrat de la part d'Iridium pour un huitième lancement prévu en 2018 et dédié à sa nouvelle constellation. SpaceX a également su attirer dans ses filets le satellite radar PAZ de l'espagnol Hisdesat, longtemps en souffrance avec le lanceur ukrainien Dnepr, qui n'a pas volé depuis mars 2015. Enfin, SpaceX a remporté un contrat pour lancer le satellite GiSAT-1 au dernier trimestre 2018. Enfin, l'armée de l'air américaine (USAF) a confié à SpaceX un contrat de lancement d'un satellite GPS III, prévu à Cape Canaveral en 2019.

Le nouvel entrant New Glenn développé par Blue Origin, la société de Jeff Bezos, patron d'Amazon, a fait irruption sur le marché en séduisant l'opérateur Eutelsat. Le lanceur New Glenn a ainsi enregistré début mars sa première commande. De son côté, OneWeb a récemment confirmé sa réservation pour cinq lancements dédiés à sa constellation. Première également pour le lanceur russe Angara 1.2. Commercialisé par ILS, il a gagné son premier contrat commercial auprès du KARI (Korea Aerospace Research Institute). Angara lancera le satellite Kompsat-6 en 2020.  Enfin, plus classiquement, United Launch Alliance (ULA), coentreprise entre Boeing et Lockheed Martin a été choisie par la NASA pour lancer le satellite JPSS-2 avec une Atlas V 401 depuis Vandenberg en 2021.