Armées : Sébastien Lecornu confirme la trajectoire budgétaire de la loi de programmation militaire

"Le gouvernement proposera une nouvelle marche à trois milliards d'euros" en faveur du budget des armées en 2023, a assuré le ministre des Armées Sébastien Lecornu.
Michel Cabirol
Ce n'est pas le tout de tenir la parole, c'est de la tenir par tout vent, tout temps, a pourtant martelé Sébastien Lecornu. La Roumanie n'était pas prévue. On tient quand même. L'inflation à ce stade n'était pas prévue. On va traiter cette question de l'inflation en PLF (projet de loi de finances, ndlr) parce qu'on raisonne en effort militaire réel (Sébastien Lecornu)
"Ce n'est pas le tout de tenir la parole, c'est de la tenir par tout vent, tout temps, a pourtant martelé Sébastien Lecornu. La Roumanie n'était pas prévue. On tient quand même. L'inflation à ce stade n'était pas prévue. On va traiter cette question de l'inflation en PLF (projet de loi de finances, ndlr) parce qu'on raisonne en effort militaire réel" (Sébastien Lecornu) (Crédits : PASCAL ROSSIGNOL)

Quelques jours avant le défilé du 14 juillet, le nouveau ministre des Armées a envoyé deux premiers signaux budgétaires positifs pour les armées même s'ils devront encore être confirmés lors des arbitrages macro-économiques. Sébastien Lecornu a annoncé le 7 juillet lors de son audition à la commission de la défense de l'Assemblée nationale que "le gouvernement proposera une nouvelle marche à trois milliards d'euros" l'an prochain. C'est la première des trois marches à trois milliards (2023, 2024 et 2025) prévue par la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 et qui doit porter le budget des armées à 50 milliards d'euros à cet horizon. Cette marche permettra de porter le budget des armées à 44 milliards d'euros en 2023.

Deuxième bonne nouvelle, les "fameux" (sic) 300 millions d'euros supprimés à la fin de l'hiver par le gouvernement Castex pour financer des mesures urgentes du plan de résilience réapparaissent dans le cadre de la loi de finances rectificative dans le budget des Armées : 202 millions prévus pour l'équipement des forces (programme 146), 50 millions pour le programme Environnement et prospective de la politique de défense et 47,9 millions pour le soutien de la politique de défense. En outre, 45,7 millions d'euros, qui avaient été supprimés, ont été également réintégrés au budget du secrétariat d'État en charge des Anciens combattants. "Ce sont évidemment des jeux de gestion qui nous ont permis de financer d'autres opérations urgentes", a confirmé Sébastien Lecornu lors de son audition.

Sébastien Lecornu souffle le chaud mais...

"Est-ce qu'il faut continuer à faire des efforts ? La réponse est oui. Est-ce qu'il faut continuer d'augmenter le budget des armées ? La réponse est oui", a expliqué aux députés le ministre. Mais, dans la foulée, il a fait observer aux députés que "cela renverra après à des discussions avec la Première ministre et le ministre de l'Économie et des Finances que vous aurez en tant que parlementaires dans le vote global des équilibres budgétaires pour la Nation tout entière". Et de rappeler que "la souveraineté de la France par ces équilibres budgétaires est aussi une question qui compte". En clair, la hausse du budget des armées pourrait être mise en balance par la représentation nationale avec les équilibres budgétaires macro-économiques défendus par la Cour des comptes.

Mais, en même temps, le ministère doit affronter des vents contraires. A commencer par l'inflation. Attendue à 5,9 % en juin, l'augmentation des prix devrait approcher les 7 % en septembre. En moyenne annuelle, elle atteindrait ainsi 5,5 % en 2022. Ce qui pourrait considérablement rogner la marche de 3 milliards d'au moins la moitié de ces crédits si l'inflation persistait l'année prochaine. Par ailleurs, la guerre en Ukraine a obligé les armées à consacrer beaucoup de moyens en Roumanie et en Estonie dans le cadre d'un ensemble de mesures de réassurance. La question est de savoir si ces dépenses supplémentaires seront couvertes par un redéploiement des crédits budgétaires du ministère des armées ou par des ressources extérieures.

"Ce n'est pas le tout de tenir parole, c'est de la tenir par tout vent, tout temps, a pourtant martelé Sébastien Lecornu. La Roumanie n'était pas prévue. On tient quand même. L'inflation à ce stade n'était pas prévue. On va traiter cette question de l'inflation en PLF (projet de loi de finances, ndlr) parce qu'on raisonne en effort militaire réel".

Des ajustements

Le ministre a noté que "les 2% du PIB sont tenus depuis 2020. C'est fragile : le PIB s'est en même temps largement tassé suite à la pandémie. Donc, cela veut bien dire qu'il faut continuer à franchir les marches qui vont de l'avant". Toutefois, la guerre en Ukraine oblige le ministère à procéder à des ajustements. "Ces moyens n'ont évidemment de sens que si on les confronte également à un premier retour d'expérience de ce que nous vivons en Ukraine". Ce "moment délicat" contraint le ministère à effectuer effectivement "quelques mises à jour", a affirmé Sébastien Lecornu.

C'est d'ailleurs le sens de la demande d'Emmanuel Macron au ministre des Armées et au chef d'état-major des armées, le général Thierry Burkhard. Ils devront proposer des ajustements pour l'année 2023 "en plus de la loi de programmation militaire, a précisé Sébastien Lecornu. En clair, il y a ce qui est déjà décidé et en plus on voit bien qu'il y a quelques mesures sur lesquelles il faudra que le Parlement se prononce". Le ministre pense aux stocks stratégiques en matière de munitions mais aussi à l'entraînement des forces pour renforcer leurs savoir-faire opérationnels. Mais in fine les militaires devraient en toute logique y laisser quelques plumes budgétaires face à l'inflation, devenue l'ennemi numéro un des armées.

Michel Cabirol

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Commentaires 3
à écrit le 11/07/2022 à 21:41
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Mesdames et messieurs !! La France ! "La soeur de Jean-Noël Barrot, nouveau ministre du numérique, est directrice de la communication Uber Europe."

à écrit le 11/07/2022 à 20:19
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Bonjour, Vouloir une augmentation du budget de la défense s'est bien , mais avons nous les moyens d'un n telle efforts.... Personnellement, je suis plus favorable au développement d'une défense européenne.... Unis nous somme plu se forte.... Voil...

à écrit le 11/07/2022 à 7:54
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Le problème avec la politique Mc Kron c'est que l'on n'est même plus fier de nos armées, ni de nos policiers!

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