Caracal : c'est reparti pour un tour en Pologne pour Airbus ?

Par Michel Cabirol  |   |  577  mots
Les offres engageantes des trois constructeurs d'hélicoptères (Airbus, Leonardo et Sikorsky) sont attendues par le ministère de la défense d'ici à la fin de l'année.
Le ministère de la Défense polonais a lancé un nouvel appel d'offres pour l'acquisition d'une vingtaine d'hélicoptères multi-rôles. Trois constructeurs d'hélicoptères, dont Airbus ainsi que l'américain Sikorsky et l'italien Leonardo (ex-AgustaWestland), ont participé aux premières réunions.

Et c'est reparti pour un tour en Pologne ! Trois constructeurs d'hélicoptères, dont Airbus ainsi que l'américain Sikorsky et l'italien Leonardo Helicopters (ex-AgustaWestland), ont participé aux premières réunions organisées par le ministère de la Défense, qui a lancé un nouvel appel d'offres pour l'acquisition d'hélicoptères multi-rôles. Il s'agirait d'un contrat beaucoup plus modeste portant sur l'achat d'une vingtaine d'hélicoptères pour les forces spéciales et la marine en version SAR (recherche et sauvetage). Il y a environ une dizaine de jours, le ministre de la Défense polonais Antoni Macierewicz avait évoqué à peine un budget d'un milliard de zlotys (230 millions d'euros, contre 3,1 milliards d'euros précédemment pour 50 Caracal).

Pour s'affranchir des règles communautaires, Varsovie a lancé un appel d'offres dans le cadre d'une procédure d'urgence. Le ministère de la Défense demanderait ainsi un offset (compensations industrielles) relativement modeste. Il consisterait à ouvrir une usine de maintenance à Lodz en vue de calmer la grogne des ouvriers de cette ville polonaise déçus par la rupture des négociations entre Varsovie et Airbus Helicopters. Loin, très loin des promesses d'Airbus Helicopters. Avec la signature du contrat, le constructeur prévoyait d'implanter à Lodz une ligne d'assemblage de Caracal ainsi qu'une usine de fabrication de pièces complexes pour toute la gamme d'hélicoptères existants et futurs du constructeur.

Que va faire Airbus Helicopters?

Le ministre de la Défense polonais avait indiqué début novembre sur le plateau de la télévision publique qu'Airbus avait "toutes les chances" dans un nouvel appel d'offres pour la livraison "urgente" d'hélicoptères annoncée après l'abandon des négociations. "Airbus participe aux négociations pour ce contrat. Je pense que le groupe Airbus a de grandes chances pour remporter un succès, pourvu que personne ne le dérange dans les négociations", avait estimé le ministre.

Que va faire Airbus ? La décision ne semble pas encore avoir été prise même si Airbus Helicopters participe effectivement aux réunions sur le nouvel appel d'offres. Une façon de voir avant de se décider. Les offres engageantes sont attendues par le ministère de la défense d'ici à la fin de l'année. En outre, Varsovie souhaite acquérir six à huit hélicoptères navals bourrés d'électronique. Confier ce contrat à Airbus Helicopters pourrait peut-être panser les plaies entre Varsovie et Airbus, et éviter un long procès à la Pologne, isolée sur le plan diplomatique après l'élection de Donald Trump et le Brexit.

Et les 21 Black Hawk?

Le ministre de la Défense Antoni Macierewicz avait annoncé le 11 octobre à Lodz l'achat d'au moins 21 hélicoptères américains Black Hawk dans le sillage de l'abandon d'un contrat de 50 Caracal d'Airbus Helicopters. Il avait précisé que deux Black Hawk fabriqués en Pologne à Mielec (sud-est) seraient livrés par Lockheed Martin avant la fin de l'année, puis huit en 2017 et onze l'année suivante. Il avait visité une usine d'hélicoptères près de Lodz avec la Première ministre Beata Szydlo pour rassurer le personnel sur son avenir, car Airbus y envisageait d'importants investissements.

Ce projet d'achat a été abandonné aussi vite qu'il avait été annoncé. D'autant qu'il n'était pas conforme à la réglementation européenne. "Ce qui montre l'improvisation la plus totale de Varsovie sur ce dossier", souligne-t-on à La Tribune.