Washington donne son feu vert à la méga-fusion entre UTC et Rockwell Collins

Le ministère américain de la Justice a donné son feu vert au rachat pour 30 milliards de dollars de l'équipementier aéronautique américain Rockwell Collins par United Technologies, à condition que ce dernier cède certaines activités. Safran pourrait racheter l'activité "système de stabilisation" de vol d'UTC.
L'acquisition de Rockwell Collins a pour objectif de donner à UTC plus de poids dans les négociations avec Boeing et Airbus.
L'acquisition de Rockwell Collins a pour objectif de donner à UTC plus de poids dans les négociations avec Boeing et Airbus. (Crédits : Brendan McDermid)

Le ministère américain de la Justice (DoJ) a donné son feu vert au rachat pour 30 milliards de dollars de l'équipementier aéronautique américain Rockwell Collins par United Technologies, à condition que ce dernier cède certaines activités, selon un communiqué diffusé lundi. Le conglomérat américain United Technologies (UTC) avait annoncé il y a un an offrir 140 dollars par action de Rockwell Collins, soit 23 milliards de dollars, auxquels s'ajoute la reprise de dette, soit 30 milliards de dollars au total.

Le ministère de la Justice, qui exerce la fonction d'autorité de la concurrence, a demandé qu'UTC cède l'activité de systèmes pneumatiques de dégivrage (servant à enlever la glace des ailes des avions) de Rockwell Collins, ainsi que de l'activité "système de stabilisation" de vol (THSA). La première activité devra être vendue à "un acheteur approuvé par les Etats-Unis", tandis que la deuxième devra être cédée au groupe français Safran ou "un autre acheteur" validé par les Etats-Unis, précise le DoJ. Avec ces deux cessions, la concurrence sera préservée dans ces deux activités, a estimé le ministère.

"La procédure de finalisation du rachat de Rockwell Collins avance" grâce au feu vert du ministère, s'est réjouie une porte-parole de UTC dans un courriel à l'AFP, rappelant devoir encore recevoir d'autres feux verts.

Pékin doit encore donner son feu vert

La transaction doit en effet attendre celui des autorités chinoises avant d'être définitive. L'acquisition de Rockwell Collins a pour objectif de donner à UTC plus de poids dans les négociations avec Boeing et Airbus, les deux premiers avionneurs mondiaux, dans le secteur des services, qui englobe la maintenance des appareils et des réacteurs (réparation et révision), la modification des cabines, la connectivité des avions, la gestion des systèmes de navigation aérienne, les services d'ingénierie et de traitement des données d'information, la formation... Boeing avait d'ailleurs accueilli fraîchement l'an dernier la nouvelle de la fusion, qui doit donner naissance à un mastodonte.

United Technologies possède déjà dans son portefeuille les réacteurs Pratt&Whitney, mais avait vendu les hélicoptères Sikorsky à Lockheed-Martin en 2015. United Technologies, dont le siège est à Farmington (Connecticut), réalise un chiffre d'affaires annuel de l'ordre de 58 milliards de dollars et emploie plus de 200.000 personnes. Rockwell Collins, de son côté, dégage un chiffre d'affaires de 6 milliards de dollars et emploie 19.000 personnes. UTC, qui possède aussi les systèmes d'air conditionné Carrier et les ascenseurs Otis, essaie depuis plusieurs années de se renforcer dans le secteur de l'automation et de l'aéronautique.

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