Avis de tempête sur le marché du nautisme français

Recours au chômage partiel, aménagement de la dette... Les constructeurs de navires de luxe subissent le contrecoup des annulations et des reports de commandes entre les mois de septembre et novembre.

Touchés de plein fouet par la récession, les constructeurs français de yachts et de voiliers de luxe peinent à tenir la barre. A chaque jour son lot de mauvaise nouvelles. Dernière en date, l'annonce de Bénéteau (plus de 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires l'an passé). Après avoir vu son carnet de commandes dégringoler "de 50% par rapport à la même période en 2008", le constructeur de voiliers prépare "un plan social qui pourrait entraîner la suppression de 700 à 800 emplois (sur un effectif global de 3940 personnes, NDLR)", indique Le Figaro ce jeudi.

Au mois de janvier, le constructeur naval avait déjà mis 2.000 salariés au chômage partiel. Période à laquelle le groupe tablait sur une baisse de son chiffre d'affaires de "30% à 40%" pour l'exercice 2008-2009.

Reste que les difficultés de Bénéteau ne constituent pas un cas isolé. Ce lundi, le constructeur de yachts de luxe Couach Yachts (63 millions de chiffre d'affaires en 2008) s'est déclaré en cessation de paiements, plaçant dans le même temps 290 de ses 300 salariés au chômage partiel.

Après l'effondrement de la demande de 50% entre septembre et novembre - soit la période où plus de la moitié des commandes de la saison sont passées -, les constructeurs de bateaux se sont retrouvés avec des niveaux de stocks élevés. Ainsi, "vous avez déjà commencé à payer les fournisseurs mais pas encore vendu le produit, explique Thomas Alzuyeta, analyste du secteur chez Fortis Banque. Vous vous trouvez donc aussi avec un point bas de trésorerie, ce qui explique que pas mal de chantiers se retrouvent en faillite". C'est le cas de Poncin Yachts, sous procédure de sauvegarde jusqu'au 31 mai pour tenter d'achever la renégociation de sa dette bancaire.

L'horizon s'assombrit également pour Rodriguez Group. Le 13 mars, le spécialiste français de yachts de luxe a reporté son assemblée générale, initialement prévue le 26 mars à Cannes. But de la man?uvre : "grappiller" le temps nécessaire à l'aménagement de la dette du groupe. Lors du premier trimestre 2008-2009, le chiffre d'affaires du groupe s'établit à 41,7 millions d'euros, en retrait de plus de 50% par rapport à l'exercice précédent.

"De nombreux clients du groupe, atteints financièrement et psychologiquement par la crise, ont préféré différer l'achat de nouveau bateaux", déplore Rodriguez Group dans son communiqué. Car un bateau ne constitue pas un biens de première nécessité : "Il s'agit d'un achat qu'on peut repousser", rappelle Thomas Alzuyeta. Quitte, pour les plaisanciers, à garder son bateau plus longtemps, ou à se tourner vers le marché de l'occasion.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 3
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
tout le monde cri a tue tete que le marcher du tourisme marche a merveille ? ? ?

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Est ce que la Tribune pourrait faire un point sur l ensemble de la filiere nautique ?

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
bonsoir, il ne faut pas confondre le tourisme et l'industrie du nautisme!!! Ce sont 2 milieu très différent. Sachant qu' un yacht le plus petit qu'il soit (env 12mètres) coute au min entre 350 000 & 450 000? et qu' à cela il faut rajouter 1/3 de sa...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.