JO : Adidas rattrapé pour l'exploitation d'ouvriers au Cambodge

Le Comité d'organisation des Jeux Olympiques de Londres va ouvrir une enquête sur les conditions de fabrication de produits officiels par Adidas dans une usine du Cambodge. Un article paru dans le quotidien "The Daily Telegraph" assure que les ouvriers de l'usine de Shen Zhou, dans la banlieue de Phnom Penh travaillent dix heures par jour.
Le groupe est le fabricant exclusif de la ligne London 2012. Reuters

Adidas est dans le collimateur de la presse britannique. Un article paru dans le quotidien "The Daily Telegraph" assure que le groupe allemand fait fabriquer les gammes officielles de vêtements des Jeux Olympiques de Londres en exploitant les ouvriers d'une usine située à Shen Zhou près de Phnom Penh au Cambodge. Ses salariés seraient contraints de travailler dix heures par jour, six jours par semaine, à un salaire mensuel de 120 dollars, soit 98 euros environ, rapporte le quotidien.

A la veille de l'ouverture des Jeux Olympiques de Londres, l'affaire pourrait faire grand bruit. Elle provient d'une enquête menée par l'association "Labour Behind the Label", qui milite pour le droit des travailleurs dans le secteur de l'industrie textile. Consacrée au manque de "fairplay" dans la fabrication de produits vendus à l'occasion de cet évènement sportif, cette enquête a alerté le Comité d'organisation des Jeux Olympiques de Londres. Il assure aujourd'hui qu'il va ouvrir une enquête sur les conditions de fabrication des produits commercialisés par Adidas.

Salaire minimum de 54 euros au Cambodge

La réaction d'Adidas a été prompte. Le groupe, fournisseur officiel des JO, précise que cette usine produit "quelques articles destinés aux fans" mais "aucun produit porté par les athlètes ou les représentants officiels des jeux olympiques". Le numéro deux mondial des articles de sport rappelle avoir ouvert les portes de cette usine à la presse, en octobre 2011. Et il se dit aujourd'hui en conformité avec le cahier des charges établi par le Comité des Jeux Olympiques de Londres (LOCOG) en matière de fabrication. Il précise, par ailleurs, que les salaires de cette usine de Shen Zhou sont payés "130 dollars par mois en moyenne", salaire plus de deux fois supérieur aux minimums légaux en vigueur dans le pays (66 dollars, soit 54 euros). Une augmentation de salaires est prévue en septembre, conformément à un accord sectoriel au Cambdoge.

115 millions d'euros investis

Ce n'est pas la première fois qu'Adidas est montré du doigt. Une étude parue en mars dernier dans "The Observer" a rapporté les mal-traitances dont auraient été victimes les ouvriers d'une usine du Bangladesh, chez un sous-traitant qui, par ailleurs, opère aussi pour Nike et Puma. Cette nouvelle affaire tombe mal. Car Adidas joue gros. Il a investi 115 millions d'euros dans ses opérations mondiales de marketing consacrées aux Jeux Olympiques 2012. Et il table sur un chiffre d'affaires de 115 millions d'euros grâce aux produits sous licence London 2012, gamme dont il est le fabricant exclusif.
 

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Commentaires 2
à écrit le 17/07/2012 à 11:00
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10 heures par jour au Cambodge, c'est le Club Med ! Les ouvriers doivent se battre pour travailler dans cette usine...

le 17/07/2012 à 11:44
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Et nous, comme des nigauds, on achète des maillots de foot 80 Euros avec dans le dos le nom de stars payées des millions et betes comme des cochons.Le gouvernement devrait mettre en place la TVACS (la TVA sur la "Connerie" Sociale).C'est tout ce qu'o...

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