Spanghero tente de sortir de la série noire

Par MT (avec agences)  |   |  462  mots
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L'entreprise de Castelnaudary, visée par une enquête de la DGCCRF pour son implication dans le scandale de la viande de cheval, a demandé l'ouverture d'une procédure de sauvegarde.

Le cheval laissera-t-il les salariés de Spanghero sur le carreau? Face à la baisse de ses activités depuis la perte d'une partie de son agrément sanitaire, l'entreprise spécialisée dans la viande a demandé l'ouverture d'une procédure de sauvegarde au tribunal de commerce de Carcassonne. Il s'agit pour elle de "permettre la poursuite de l'activité économique de l'entreprise" et le maintien de quelque 300 emplois "tout en respectant ses engagements financiers", a indiqué l'entreprise appartenant à la coopérative Basque Lur Berri.

Une entreprise pointée du doigt

"A la table Spanghero" (son nom complet) a été pointée du doigt par Benoît Hamon, le ministre chargé de la Consommation qui l'accusait le 14 février de "tromperie économique". Il se fondait sur les résultats d'une première enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation de la répression des fraudes (DGCCRF) concluant que les dirigeants de l'entreprise ne pouvaient pas ne pas savoir qu'ils vendaient de la viande chevaline et non bovine au fournisseur de plusieurs grands distributeurs de plats préparés. Parmi les preuves découvertes par les enquêteurs figure une facture sur laquelle il est bien mentionné que la matière première reçue par l'entreprise correspondait bien à du cheval. 

Des soupçons qui ont abouti à la perte des agréments sanitaires pour Spanghero. Une partie de l'activité avait néanmoins pu être rétablie, mais pas le négoce. Une enquête judiciaire est actuellement en cours pour déterminer la responsabilité de chacun des acteurs dans cette affaire.

Spanghero au ralenti

Depuis que des soupçons pèsent sur elle, l'entreprise fonctionnerait à 20% de son régime habituel pour la transformation de viande (préparation de steak hachés par exemple) selon le directeur commercial de Spanghero contacté par l'AFP. La préparation de plats cuisinés aurait, quant à elle, vu son activité se réduire de 40 à 50%. Des mesures de chômage partiel ont été mises en place en attendant de convaincre ses clients de lui rester fidèles.

Parmi eux figure le groupe de distribution Lidl, comme le détaille cet article de Midi Libre. Celui-ci affirme qu'une précédente crise pour l'entreprise, lorsque des lots de viandes sortant de son usine avaient été soupçonnés de contenir la bacterie E.Coli, lui avait coûté 500.000 euros.

Série noire pour toute une filière?

Plus largement, toute la filière craint pour ses emplois. Depuis le début de cette "crise", les ventes de plats préparés auraient ainsi chuté de 45% selon une enquête Nielsen.  Et la découverte de viande chevaline dans des produits Panzani, qui se serait fournis chez d'autres sous-traitants n'est pas pour rassurer les consommateurs...